Mohammed ech-Cheikh
Moulay Mohammed ech-Cheikh ech-Cherif al-Hassani ad-Darai (â 1557) est un prince puis roi de la dynastie Saadienne, il est le fils cadet du fondateur de la dynastie, Mohammed al-MahdĂź al-QĂą'im bi-'Amr Allah (plus connu sous son surnom d'Al-QĂą'im bi-'Amr Allah, Celui qui exerce la loi de Dieu). Au dĂ©cĂšs d'Al-QĂą'im bi-'Amr Allah en 1517, son fils aĂźnĂ© Ahmed al-'A`raj lui succĂšde, pendant que Mohammed ech-Cheikh Ă©tait gouverneur du Sous.
Sultan |
---|
Naissance | |
---|---|
DĂ©cĂšs | |
SĂ©pulture | |
Nom dans la langue maternelle |
Ù
ŰÙ
ŰŻ ۧÙŰŽÙŰź |
Activité | |
Famille | |
PĂšre | |
Fratrie | |
Conjoint |
Sayyida Rabia al-SĂąadiya de Tidsi[1] Lalla SahĂąba el-RehmĂąnia[2] Lalla Messaouda al-Wizkitiya MĂ©cia de Sousa[3] - [4] (c.1541-1545/6) Lalla Halou bint Ahmed al-Wattassi[5] (1550-1557) |
Enfant |
Abdallah el-Ghalib Lalla Maryam[6] Abd al-Mu'min Lalla Fatima Zahra[7] Mohammed al-Harran Abu Marwan Abd al-Malik Ahmed al-Mansour |
Biographie
En 1518, Mohammed ech-Cheikh fait assassiner Yahia Ben Tafouft, chef local des Doukkalas, qui assurait la collaboration avec les Portugais, alors trĂšs prĂ©sents dans la rĂ©gion. En 1525 Mohammed et son frĂšre Ahmed al-'A`raj sâemparent de Marrakech, tout en se reconnaissant vassaux du souverain wattasside de FĂšs[8]. Mais trĂšs rapidement les Wattassides et les Saadiens commencent Ă sâaffronter.
Au lendemain de la reprise dâAgadir aux Portugais (), Mohammed ech-Cheikh et Ahmed al-'A`raj se disputent le partage du butin. Ahmed al-'A`raj est d'abord victorieux[9], mais est battu par son frĂšre le . Mohammed ech-Cheikh l'Ă©vince du pouvoir et s'empare de Marrakech[10]. Son prestige devient trĂšs grand, dâautant quâaprĂšs leur dĂ©faite les Portugais se retirent de toutes leurs places fortes, Ă lâexception de Mazagan, Ceuta et Tanger.
En 1545 Mohammed ech-Cheikh livre bataille contre lâarmĂ©e wattasside sur lâoued Derna. Le sultan wattasside AbĂ» al-`AbbĂąs Ahmad est fait prisonnier. Son frĂšre AbĂ» HasĂ»n `AlĂź le remplace sur le trĂŽne.
Fin 1549, Mohammed ech-Cheikh sâempare de FĂšs. Fort de son succĂšs, il attaque Tlemcen et une garnison turque de Mostaganem. AbĂ» HasĂ»n `AlĂź s'enfuit d'abord en Europe Ă la recherche de soutiens[11], qu'il trouvera finalement auprĂšs du beylerbey d'Alger, Salah RaĂŻs. Les Turcs reprennent FĂšs en . Mais ils se conduisent comme en pays conquis et sâopposent rapidement aux Wattassides. Cela permet Ă Mohammed ech-Cheikh de reprendre la ville Ă la fin de lâannĂ©e. Le Maroc est rĂ©unifiĂ© et Mohammed ech-Cheikh installe sa capitale Ă Marrakech pour sâĂ©loigner des Turcs. Il commence des nĂ©gociations pour faire alliance avec les Espagnols dâOran, dont le gouverneur est le comte dâAlcaudete, afin de mener campagne commune contre les Turcs dâAlger. Cette politique suscite lâopposition des zaouĂŻas qui lui reprochent de sâallier avec des chrĂ©tiens contre dâautres musulmans.
Le sultan ottoman Soliman le Magnifique, craignant les projets de Mohammed ech-Cheikh ambitieux de s'Ă©tendre vers l'est, et se montrant ouvertement hostile Ă son Ă©gard et aux ambassadeurs qu'il lui a envoyĂ©, ordonne aux Turcs d'Alger son assassinat[12]. Hassan Pacha, nouveau Beylerbey de la rĂ©gence d'Alger, le fait assassiner le , alors quâil Ă©tait en tournĂ©e dans lâAtlas, par lâofficier turc qui commandait sa garde personnelle[13], entrĂ© Ă son service auparavant aprĂšs avoir prĂ©tendu ĂȘtre des dĂ©serteurs de l'armĂ©e ottomane. Il est dĂ©capitĂ©, et sa tĂȘte envoyĂ© Ă Constantinople[14]. Le fils aĂźnĂ© de Mohammed ech-Cheikh, Abdallah el-Ghalib, lui succĂšde. Il poursuivra la politique de son pĂšre.
Sources
- Henri M. Rungs, Les rois de France face Ă l'Islam, MĂ©moires de notre temps, Montpellier, 2005.
- Bernard Lugan, Histoire du Maroc des origines Ă nos jours, Perrin, coll. " Pour l'Histoire ", Paris, 2000.
Articles connexes
Notes et références
- « Sayyeda Rabia Al-Sùadiya de Tidsi », sur geni_family_tree (consulté le )
- Muáž„ammad al-áčąaghÄ«r ibn Muáž„ammad IfrÄnÄ«, Nozhet-ElhĂądi: Histoire de la dynastie saadienne au Maroc (1511-1670), E. Leroux, (lire en ligne), p. 550
- « Mécia de Sousa », sur geni_family_tree (consulté le )
- L'identité, choix ou combat?: actes du colloque international organisé à Tunis en mars 1998 par La Faculté des sciences humaines et sociales, Groupe de recherches sur la Méditerranée, Université de Tunis [et] Duke University, Medistudies, Caroline du Nord, Université de Tunis, Faculté des sciences humaines et sociales, (lire en ligne), p. 98
- Les Archives berbĂšres ..., Leroux., (lire en ligne), p. 16
- « Lala Meriam Al-Sùadiya Princesse du Maroc », sur geni_family_tree (consulté le )
- « Le MAUSOLEE DES PRINCES SAADIENS », sur www.cemaroc.com (consulté le )
- Jean Jolly, Histoire du continent africain : de la prĂ©histoire Ă 1600, vol. 1, Ăditions L'Harmattan, , 236 p. (ISBN 978-2-7384-4688-6, lire en ligne)
- Clifford Edmund Bosworth, Encyclopédie de l'Islam, Fascicle 111, vol. 4, Brill Archive, , 1037 p. (ISBN 978-90-04-09240-2, présentation en ligne)
- Auguste Cour, La dynastie marocaine des Beni Wattùs (1420-1544), Braham, (présentation en ligne)
- (en) Eloy MartĂn-Corrales, « Spain, Land of Refuge and Survival for Thousands of Muslims: Sixteenth to Eighteenth Centuries », dans Muslims in Spain, 1492-1814, Wolfgang Kaiser and Guillaume Calafat, (ISBN 978-90-04-44376-1, lire en ligne [PDF]), « 3.1.1 Wattasids », p. 98-100.
- Mohammad al Saghir ibn al HÄdjadj ibn Abd-Allah al WofrÄni, Nozhet-el hÄdi bi akhbar moulouk el-Karn el-Hadi : 1511-1670, E. Leroux (Paris), (lire en ligne), p. 79
- Henri M. Rungs, Les rois de France face Ă l'Islam (1510-1610), MĂ©moire de notre temps, (lire en ligne)
- Mohammad al Saghir ibn al HÄdjadj ibn Abd-Allah al WofrÄni, Nozhet-el hÄdi bi akhbar moulouk el-Karn el-Hadi : 1511-1670, E. Leroux (Paris), (lire en ligne), p. 80