Mohammad Sidique Khan
Mohammad Sidique Khan ( – ) est le plus âgé des quatre kamikazes responsables des attentats de Londres du 7 juillet 2005, au cours desquels des bombes explosent dans trois voitures du métro et dans un bus du centre de Londres. Le bilan fut de 56 morts, dont les terroristes, et plus de 700 blessés. Il est le kamikaze du métro Edgware Road, provoquant la mort de cinq personnes.
Naissance | St James's University Hospital (en) |
---|---|
Décès |
(Ă 30 ans) Edgware Road |
Nationalité | |
Domicile |
Savile Town (en) |
Formation | |
Activité |
Biographie
Khan est né au St Jame’s University Hospital à Leeds et a grandi à Beeston avant de déménager à Dewsbury en 2005[1]. Ses parents sont Tika Khan, ouvrier dans l’industrie né au Pakistan et Mamida Begum[1]. Il a fait ses études secondaires à la South Leeds High School, par où passa aussi Hasib Hussain, le kamikaze du bus. Khan continua ses études à la Leeds Metropolitan University.
C’est en 1999 qu’il commença à être influencé par le prêcheur radical Abdullah el-Faisal (en)[2].
Khan travailla à l’école primaire Hillside à Leeds en tant que chargé d’apprentissage pour les enfants de familles immigrés fraîchement arrivées au Royaume Uni. Ses collègues dirent de lui qu’il était discret et ne faisait aucunement part de ses convictions religieuses et politiques[3].
Khan était aussi impliqué dans une association communautaire du nom de Hamara Healthy Living à Beeston. Il s’investit aussi dans le projet Hamara Youth Access Point (HYAP). Des membres du personnel du centre confirmeront plus tard que deux des kamikazes de Londres, Shehzad Tanweer et Hasib Hussain, avaient eu des liens avec ce projet. D’après les propos recueillis par The Guardian auprès de l’un de ses amis, Khan l’utilisa en effet comme centre de recrutement[4].
Sa belle-mère Farida Patel travaille aussi dans l’enseignement, comme personne de liaison dans une école de Dewsbury. En 1998, elle fut la première femme asiatique à être invitée au palais de Buckingham lors d’une soirée et à rencontrer la reine ainsi que d’autres membres de la famille royale en remerciement pour son travail au sein de la communauté musulmane de Dewsbury. Elle fut à nouveau invitée en 2004. Après les attentats impliquant son beau-fils, elle dira être dévastée par les actions de ce dernier[5].
Mohammad Sidique Khan aurait reporté les attentats du 6 au pour emmener son épouse enceinte à l’hôpital[6].
Attentats de Londres
Le matin du , Khan se déplace en automobile avec ses trois complices de Luton à Bedfordshire d’où ils prendront tous les quatre un train vers la gare de King's Cross.
De là , Khan entre dans le métro de Londres, monte à bord d’une rame à destination de l’ouest et attend quatre arrêts jusqu’à la station Edgware Road, située dans un quartier arabe de Londres. Il actionne sa bombe à 8h50 heure locale juste au moment où la rame redémarre. Ses pièces d’identités seront retrouvées sur place.
Évaluations des services de renseignement
Khan aurait voyagé régulièrement au Pakistan et en Afghanistan où il aurait séjourné dans des camps d’entraînement militaires. Il aurait également séjourné en Israël. En 2001, il semblerait qu’il ait appris la confection d’explosifs au camp d’entraînement de Malakand au Pakistan[7]. Il se serait également entraîné avec le groupe terroriste indonésien Jemaah Islamiyah et serait directement impliqué dans les attentats de Bali en 2002[8].
D’après le journal israélien Maariv, Khan s’est rendu en Israël le et serait reparti le lendemain. Le journal rapporte aussi qu’il était suspecté d’avoir aidé à planifier l’attentat perpétré par deux citoyens britanniques d’origine pakistanaise le à Tel Aviv (trois Israéliens tués)[9].
D’après The One Percent Doctrine de Ron Suskind, la NSA surveillait déjà les appels et emails entre Khan et plusieurs radicaux islamistes dont Ahmed Omar Abu Ali. Juste avant que Khan ne prévoie son voyage aux États-Unis, la NSA intercepta un échange d’emails entre lui et ses partenaires à propos de leur désir de « faire sauter des synagogues sur la côte Est ». Selon Suskind, la CIA voulait que Khan puisse entrer sur le territoire américain de façon que le FBI puisse le mettre sous surveillance mais le FBI refusa car, d’après un agent « nous ne pouvons pas prendre le risque qu’il fasse exploser un temple à Washington. ». Le gouvernement américain inscrivit donc Khan sur sa liste d’exclusion pour l’empêcher d’entrer sur le territoire.
Selon les services de renseignement américains, Khan était aussi connu de Mohammed Junaid Babar qui avait plaidé coupable aux États-Unis pour avoir fourni une assistance matérielle à al-Qaïda. Babar, qui, d’après ses déclarations aux enquêteurs, préparait des attentats contre des pubs, des stations ferroviaires et des restaurants au Royaume Uni, confirme qu’il avait rencontré Khan au Pakistan.
Le , le gouvernement pakistanais diffusa une vidéo sur laquelle on peut voir Khan arrivant à l’aéroport de Karachi le depuis le vol TK 1056 de la Turkish Airlines en compagnie de Shehzad Tanweer, l’un des autres kamikazes des attentats de Londres. Khan et Tanweer séjournèrent au Pakistan jusqu’au , puis repartirent ensemble pour Londres. Le troisième membre du groupe de Londres, Hasib Hussain, arriva quant à lui à Karachi le par le vol SV714 en provenance de Riyad en Arabie saoudite[10].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mohammad Sidique Khan » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Mentor to the young and vulnerable », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) Mark S. Hamm, Terrorism as crime: from Oklahoma City to Al-Qaeda and beyond, NYU Press, , 204–05 p. (ISBN 978-0-8147-3696-8, lire en ligne)
- (en) Daniel McGrory, Michael Evans et Dominic Kennedy, « Killer in the classroom », The Times,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- (en) Sandra Laville, Audrey Gillan et Dilpazier Aslam, « 'Father figure' inspired young bombers », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Family who 7/7 bomber Khan left behind », Yorkshire Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) « The 6/7 bombers: Revealed, how terror attacks were delayed a day as ringleader took pregnant wife to hospital », London Daily Mail,‎ (lire en ligne)
-
(en) « The jihadi house parties of hate: Britain’s terror network offered an easy target the security services missed, says Shiv Malik », The Times,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ) :
« Within weeks two of the most dangerous British-born jihadi terrorists — Mohammad Sidique Khan, leader of the 7/7 suicide bombers, and Omar Khyam, leader of the so-called Crevice gang — were learning to make bombs at Malakand. »
- (en) Ian Munro, « London bomb link to Bali mastermind », The Age,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) Dan Williams, « London bomber visited Israel - Israeli official », Reuters,‎ (lire en ligne [archive du ])
- (en) Luke Harding et Rosie Cowan, « Pakistan militants linked to London attacks », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )