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Moïse Durkheim

Moïse Durkheim, né le à Haguenau et mort le à Épinal, est un rabbin français et le père de Émile Durkheim[1] - [2].

Moïse Durkheim
Biographie
Naissance
Décès
(à 91 ans)
Épinal
Nationalité
Activité
Enfant
Rosine Durkheim, Félix Durkheim, Céline Durkheim Émile Durkheim,

Éléments biographiques

Moïse Durkheim naît à Haguenau le . Il est le fils de Abraham Israël Durkheim, instituteur et rabbin, et de Bella Simoni[1] - [2].

Durant son enfance, il entame des études talmudiques sous la direction de son père mais celles-ci sont interrompues lors de la mort de ce dernier alors que Moïse n'a que onze ans[3]. Il ne peut poursuivre ses études en France où aucune Yeshivah ne peut l'accueillir. Il part donc en Allemagne, à Francfort-sur-le-Main, vers l'âge de 17 ans[3].

Il entre dans la Yeshivah locale où il passe un peu plus de 7 ans avant de rentrer en France à la fin des années 1920[3]. Il devient alors pendant un temps marchand à Mutzig.

En , Auguste Ratisbonne, président du consistoire du Bas-Rhin, écrit à Olry Worms de Romilly, pour lui recommander le jeune Moïse Durkheim, ce dernier souhaitant se rendre à Paris afin de suivre des « cours de sciences et de philosophie »[3]. Il n'eut finalement pas l'opportunité de suivre ces cours.

Il est élu à l'unanimité le au rabbinat des Vosges et de la Haute-Marne et perpétue la tradition familiale où l'on est rabbin de père en fils depuis huit générations[4]. Il siège à Épinal et non à Remiremont à la suite d'une décision de la commission spéciale. N'ayant ni de baccalauréat, ni de certificat de langue française, son salaire est limité à 600 francs par an ce qui le met dans une position financière très difficile[5].

En , il est accusé d'avoir autorisé son épouse, Mélanie Isidor Durkheim[6], à utiliser son bureau rabbinique pour le commerce de broderie que celle-ci tenait. Le Consistoire central débat de la situation le et demande la démission de Moïse qui rejette l'accusation. Ce dernier est soutenu par le maire d'Epinal et par de nombreux juifs de la ville. Une enquête est réclamée mais est vite étouffée. Pour cause, le commerce de son épouse étant de plus en plus renommé, un concurrent local semble avoir cherché à entacher la famille ce qui discrédite vite les accusations[3].

Il meurt le et est enterré dans le cimetière d'Épinal. Sur son épitaphe hébraïque, on peut lire : « La couronne de notre tête est tombée, l'éclat de notre gloire, le juge, notre guide et le rabbin de notre communauté, le rabbin Moïse fils du rabbin Israël Durkheim, maître de justice et propagateur de la Torah dans les communautés de la circonscription d'Épinal pendant plus de soixante ans. Ses jours se sont allongés au-delà de quatre-vingt-dix ans. Il a été réuni à ses pères le 20 Chevat 5556. Que son âme soit unie au faisceau de la vie »[3]. Il n'a laissé ni mémoires, ni écrits.

Son influence sur son fils cadet, Émile, bien qu'indéterminée en l'état actuel, est considérée comme importante[5] d'autant plus qu'Émile lui-même disait souvent qu'« il ne faut pas oublier que je suis fils de rabbin »[7].

Notes et références

  1. (en) Ivan Strenski, Durkeim and the Jews of France, USA, University of Chicago Press, (ISBN 0226777243 et 9780226777245)
  2. Freddy Raphaël et Robert Weyl, « Moïse Durkheim, Tergheim, Terkheim, Türkheim », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 8, p. 715
  3. Simon Schwarzfuchs, Marcel Fournier (dir.) et Charles Kraemer (dir.), Durkheim avant Durkheim. Une jeunesse vosgienne, Paris, L'Harmattan, , 266 p. (ISBN 978-2-343-03453-9, lire en ligne), p. 23-47
  4. Jean-Claude Filloux, « « Il ne fant pas oublier que je suis fils de rabbin » », Revue française de sociologie, vol. 17, no 2, , p. 259–266 (DOI 10.2307/3321248, lire en ligne, consulté le )
  5. Matthieu Béra, « Marcel Fournier, Charles Kraemer (dir.), Durkheim avant Durkheim. Une jeunesse vosgienne », Archives de sciences sociales des religions, no 172, , p. 298 (ISSN 0335-5985, lire en ligne, consulté le )
  6. Mélanie Durkheim (Isidor) est née le 30 avril 1820 à Charmes et est morte le 30 juin 1901 à Épinal, voir Mélanie Durkheim (Isidor). geni.com.
  7. (en) Harry Alpert, Emile Durkheim and His Sociology, New York, Columbia University Press, , 233 p., p. 15

Voir aussi

Liens externes

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