Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique
La mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) est une opération de maintien de la paix des Nations unies en Centrafrique[1]. Elle intervient dans le cadre de la guerre civile en Centrafrique.
Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique | |
Abréviation | MINUSCA |
Type | Opération de maintien de la paix |
Adoption | |
Durée | – en cours 9 ans, 2 mois et 24 jours |
Commandement de la force | Valentine Rugwabiza |
Contribution et personnel | |
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Contributeurs | |
Historique
La MINUSCA est créée le par la résolution 2149 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le 14 novembre 2022, par sa résolution 2659 (2022), le Conseil de sécurité a prorogé d’un an son mandat, jusqu'au 15 novembre 2023[2].
Mandat
La MINUSCA est autorisée à prendre toutes les mesures requises pour s'acquitter du mandat de : stabilisation de la situation dans les principales agglomérations et contribution au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays. La Mission assure également le suivi de la situation relative aux violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire[3].
Son action reste controversée en raison des résultats limités qu'elle affiche dans la protection des populations.
Le , des massacres sont commis contre un camp de réfugiés à Alindao. Ceux-ci ont fait au moins soixante morts dont 2 prêtres, et l'évêché a été pillé. La MINUSCA était présente, mais n'a pas réagi. Le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui a demandé une enquête internationale[4] - [5].
Fonctionnement
Effectifs
En février 2023, les effectifs déployés par la MINUSCA étaient de 17 885 personnels[6]:
- 16 363 personnels en uniforme
- 13 394 militaires
- 146 observateurs militaires
- 408 officiers d'état-major
- 2 415 policiers (incluant les unités constituées)
- 1 236 personnels civils
- 286 volontaires des Nations unies
Leadership
Le représentant spécial du secrétaire général et chef de la MINUSCA est Mankeur Ndiaye entre 2019 et 2022[7], puis Valentine Rugwabiza depuis 2022[8].
Coopération
La MINUSCA coopère notamment avec la mission de formation de l'Union européenne en République centrafricaine[9].
Processus DDR
Le DDR (désarmement-démobilisation-réintégration) est un processus consistant à désarmer les membres des groupes armés, à sortir ces combattants de leurs groupes et à les aider à réintégrer la société civile. Il vise à soutenir les ex-combattants afin qu'ils puissent devenir des participants actifs au processus de paix.
Ce processus est enclenché dans de nombreux pays en soutien aux opérations de maintien de la paix et notamment en République Centrafricaine.
Pertes
Le , cinq soldats rwandais de la MINUSCA sont tués et huit blessés dans une fusillade à Bangui, lorsqu'un des soldats du contingent ouvre le feu sur ses compagnons d'armes avant d'être abattu[10].
Le , deux casques bleus marocains sont tués et un autre blessé lors d'une fusillade perpétrée par un groupe non-identifié à 60 kilomètres à l'ouest de la ville d'Obo, dans le sud-est du pays[11].
Le 13 juillet 2020, un soldat rwandais est tué et deux blessés dans une attaque d'un mouvement rebelle[12].
Le 25 décembre 2020, trois casques bleus du Burundi sont tués et deux autres blessés à Dékoa par des combattants armés non identifiés[13].
Le 18 janvier 2021, deux casques bleus sont tués, un Gabonais et un Marocain, à la suite d'une embuscade de leur convoi menée par les rebelles à 17 km de Bangassou[14].
En février 2023, les pertes en vies humaines s'élevaient à 147[6].
Campagne de désinformation contre la MINUSCA
En 2018, la société militaire privée russe Wagner, présente en Centrafrique à la demande du président Touadéra, finance une campagne hostile à la MINUSCA en payant des manifestants chargés de protester contre la présence de la Mission, ainsi que le journal Ndjoni Sango pour publier des articles faisant écho aux manifestations. L'oligarque Evgueni Prigojine à la tête du groupe paramilitaire considère l'ONU comme le bras armé de l'Occident en Afrique[15].
Sources
Références
- « L'ONU approuve l'envoi de casques bleus en Centrafrique », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « République centrafricaine: Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la MINUSCA en adoptant un texte critiqué par plusieurs de ses membres | UN Press », sur press.un.org (consulté le )
- « République centrafricaine: le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la MINUSCA et condamne les campagnes de désinformation », sur un.org
- « Centrafrique: un massacre à Alindao dans un camp de réfugiés et dans la cathédrale », Zenith, (lire en ligne, consulté le )
- « En Centrafrique, les leaders religieux appellent à une enquête internationale », VaticanNews, (lire en ligne, consulté le )
- « Faits et Chiffres », sur MINUSCA, (consulté le )
- (en) « Mr. Mankeur Ndiaye of Senegal - Special Representative of the Secretary-General for the Central African Republic (CAR) and Head of the UN Multidimensional Integrated Stabilization Mission in the Central African Republic (MINUSCA) », ONU,
- « Le Secrétaire général nomme Mme Valentine Rugwabiza, du Rwanda, sa Représentante spéciale pour la République centrafricaine », ONU,
- Décision (PESC) 2016/610, troisième considérant
- « Centrafrique : un Casque bleu tue quatre de ses compagnons », Le Point avec AFP,
- « La MINUSCA condamne l’attaque meurtrière contre des Casques bleus dans le sud-est de la RCA », MINUSCA, (lire en ligne, consulté le )
- https://news.un.org/fr/story/2020/07/1072981
- « Centrafrique. La coalition rebelle rompt son cessez-le-feu, trois Casques bleus tués », Ouest-France,
- AFP, « Centrafrique. Deux Casques bleus tués par les rebelles », Ouest-France,
- Les dossiers de Prigojine, Alexandra Jousset (productrice, CAPA PRESSE), dans Sources sur Arte (, 26 minutes) Consulté le . La scène se produit à 15 minutes.
Bibliographie
- Décision (PESC) 2016/610 du Conseil relative à une mission militaire de formation PSDC de l'Union européenne en République centrafricaine (EUTM RCA), 32016D0610, adoptée le 19 avril 2016, JO du 20 avril 2016, p. 21-26, entrée en vigueur le 19 avril 2016 [consulter en ligne, notice bibliographique]