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Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda

La Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR) était une mission de l'ONU au Rwanda créée en et dissoute en . Elle était en phase opérationnelle au début du génocide des Tutsis au Rwanda.

MINUAR
Drapeau des Nations unies
ONU
Vue de la mission diplomatique
MĂ©morial en l'honneur des soldats onusiens belges morts lors du conflit

Lieu Kigali
Personnages marquants Drapeau du Canada Roméo Dallaire
(commandant)

D'août 1992 au , les différents protagonistes du Rwanda participÚrent, sous l'impulsion de la communauté internationale, à des négociations de paix. Ces discussions aboutirent aux « accords d'Arusha ». Pour soutenir la réalisation de ces accords, l'ONU décida, dans sa résolution 872 du , d'envoyer une mission de paix, au titre du chapitre VI de la Charte des Nations unies[1] : « Se félicitant de la signature de l'Accord de paix d'Arusha (y compris ses Protocoles) le 4 août 1993, et exhortant les parties à continuer de le respecter pleinement, [...] Décide de créer une opération de maintien de la paix intitulée la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR) pour une période de six mois »[2].

Le gĂ©nĂ©ral canadien RomĂ©o Dallaire fut nommĂ© commandant de cette mission constituĂ©e d'environ 2 300 hommes, essentiellement des Bangladais, des Belges et des GhanĂ©ens. Le gĂ©nĂ©ral Dallaire demeura une figure emblĂ©matique par son implication personnelle dans la tragĂ©die rwandaise. Cette mission fut caractĂ©risĂ©e par son Ă©chec Ă  empĂȘcher le gĂ©nocide, mĂȘme si elle rĂ©ussit Ă  protĂ©ger 30 Ă  40 000 Tutsis[3]. L'analyse de cet Ă©chec montre le manque de cohĂ©rence du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies dans sa volontĂ© de donner de vĂ©ritables moyens Ă  cette mission.

Vingt-sept membres de la MINUAR, soldats ou agents civils locaux, furent tués au cours de leur mission[4].

Historique

Avant le début du génocide

  • Le , crĂ©ation de la MINUAR par la rĂ©solution 872[2]. Cette crĂ©ation se fait en une pĂ©riode oĂč l'ONU est dĂ©jĂ  trĂšs engagĂ©e en Somalie et en Bosnie-HerzĂ©govine et oĂč elle connaĂźt une crise financiĂšre. Cette crise pĂšsera durablement sur les moyens allouĂ©s Ă  la MINUAR pour exercer sa mission. Ainsi, l'effectif de 5 500 hommes, proposĂ© par le commandant de la MINUAR, est rĂ©duit Ă  2 500[5]. La MINUAR a pour but de superviser l'accord de cessez-le-feu, de contribuer au dĂ©minage, de contrĂŽler le rapatriement des rĂ©fugiĂ©s et la dĂ©mobilisation des forces armĂ©es[6].
  • Le , une vingtaine de personnes sont tuĂ©es prĂšs de Ruhengeri. Le FPR est accusĂ©, mais la MINUAR soupçonne une provocation d'extrĂ©mistes proches du pouvoir. Il lui sera cependant impossible de dĂ©terminer de façon certaine les auteurs du crime[7].
  • Le , le gĂ©nĂ©ral Dallaire envoie un rapport dans le but d'autoriser la MINUAR Ă  intervenir, y compris par la force, en rĂ©ponse Ă  des crimes contre l'humanitĂ© et autres violations. Il ne reçut jamais de rĂ©ponse formelle d'approbation de cette proposition[8].
  • Le , la MINUAR garantit la sĂ©curitĂ© de la venue et de l'installation d'un bataillon du FPR Ă  Kigali, prĂ©vue par les Accords d'Arusha.
  • DĂ©but , la MINUAR tente d'organiser Ă  deux reprises l'intronisation du gouvernement transitoire Ă  base Ă©largie, devant regrouper des reprĂ©sentants des partis reconnaissant les accords d'Arusha, mais celle-ci ne put se dĂ©rouler normalement en raison de dĂ©saccord entre les diverses parties en cause, et des menaces exercĂ©es contre les reprĂ©sentants des partis modĂ©rĂ©s[9].
  • Le , le gĂ©nĂ©ral Dallaire envoie un code chiffrĂ© au gĂ©nĂ©ral canadien Maurice Baril, Conseiller militaire du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies, au sujet d'un informateur, instructeur de haut niveau des milices Interahamwe. Selon cet informateur, une stratĂ©gie de provocation avait Ă©tĂ© mise au point dans le but d'assassiner des dĂ©putĂ©s d'opposition ainsi que des casques bleus belges. De plus, des listes de Tutsis avaient Ă©tĂ© dressĂ©es, peut-ĂȘtre dans le but de les exterminer. Enfin, une distribution d'une centaine de fusils d'assaut dissimulĂ©s dans des caches d'armes devait avoir lieu sous peu. N'excluant pas la possibilitĂ© d'un piĂšge, Dallaire demande des instructions pour mettre en sĂ©curitĂ© l'informateur et pour intervenir sur les caches d'armes. NĂ©anmoins, cette action est considĂ©rĂ©e par le DĂ©partement des OpĂ©rations de Maintien de la Paix de l'ONU (DOMP) comme dĂ©passant le mandat de la MINUAR et trĂšs risquĂ©e sur ses consĂ©quences[10]. Booh-Booh, reprĂ©sentant au Rwanda du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU, et Dallaire reçoivent donc l'instruction de solliciter d’urgence une audience du prĂ©sident Habyarimana afin qu'il prenne des mesures contre des actions menaçant les accords d'Arusha. Celui-ci nia toute implication de son parti, le MRND, dans ces actions et ne prit aucune mesure apparente[11] - [9]. Selon le rapport de la commission indĂ©pendante sur les acions de l'ONU pendant le gĂ©nocide, le tĂ©lĂ©gramme de Dallaire a bien Ă©tĂ© communiquĂ© par Baril aux responsables du DOMP, mais n'est pas parvenu au SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, ni aux membres du Conseil de sĂ©curitĂ©, mĂȘme si les ambassades de certains membres de ce Conseil ont Ă©tĂ© informĂ©es. Toujours selon ce rapport, il est Ă©galement incomprĂ©hensible qu'aucune mesure, autre que l'entrevue avec le prĂ©sident Habyarimana, n'ait Ă©tĂ© envisagĂ©e. Ce grave dysfonctionnement dans la circulation de l'information au sein de l'ONU et dans la prise de dĂ©cision a Ă©tĂ© particuliĂšrement dommageable[12].
  • Durant le cours du mois de , la MINUAR observe un accroissement du nombre de manifestations sporadiques de groupuscules armĂ©s de machettes, attaquant des Tutsis isolĂ©s ou des personnes soupçonnĂ©es d'ĂȘtre favorables au FPR. N'Ă©tant pas mandatĂ©e pour s'interposer, la MINUAR fait pression sur le gouvernement rwandais pour que la gendarmerie rwandaise assure le maintien de l'ordre. Fin janvier, la rĂ©sidence de Booh-booh essuie des tirs. La MINUAR saisit une cargaison d'armes arrivĂ©e Ă  bord d'un DC8 Ă  Kigali[13].
  • En fĂ©vrier et , la situation se dĂ©grade, les attentats Ă  la grenade et les assassinats[14] se multiplient. Des informations multiples parviennent Ă  la MINUAR sur des caches d'armes ou sur l'Ă©tablissement de listes de gens Ă  abattre et celle-ci renouvelle sa demande d'autorisation de saisir les armes. De nouveau, un refus lui est opposĂ© par le DOMP, la MINUAR ne pouvant que porter assistance au gouvernement ou au FPR qui la solliciterait pour saisir les armes, mais ne pouvant mener une telle action de sa propre initiative. Une demande d'extension du mandat est effectuĂ©e par la MINUAR, demande appuyĂ©e le par la Belgique, mais n'est pas reprise par les autres pays intĂ©ressĂ©s[15]. Le , peu avant une nouvelle tentative d'intronisation du gouvernement de transition, le prĂ©sident Habyarimana propose d'inclure dans le processus la CDR, parti extrĂ©miste anti-tutsi ayant jusque-lĂ  refusĂ© tout accord avec le FPR. Cette proposition est vue d'un bon Ɠil par plusieurs services diplomatiques mais est ressentie comme une provocation et une manƓuvre dilatoire par le FPR. Devant l’impasse politique, la dĂ©tĂ©rioration des conditions de sĂ©curitĂ© et la situation humanitaire au Rwanda, le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU propose le une prolongation du mandat de la MINUAR. Dans sa rĂ©solution 909 du , le mandat de la MINUAR est prolongĂ© Ă  l'unanimitĂ© du Conseil de SĂ©curitĂ© jusqu'au , avec cependant une menace de retrait de la MINUAR dans les six semaines si aucun progrĂšs politique ou institutionnel n'a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©[16] - [17].
  • Le , pour la premiĂšre fois, la MINUAR rĂ©alise avec la gendarmerie rwandaise une opĂ©ration de saisie d'une cache d'armes, mais celle-ci se rĂ©vĂšle vide[18]. La situation sĂ©curitaire s'Ă©tant encore dĂ©gradĂ©e, plusieurs personnalitĂ©s rwandaises modĂ©rĂ©es, menacĂ©es de mort, sont mises sous protection de la MINUAR.

Pendant la durée du génocide

  • Le soir du , l'avion prĂ©sidentiel est abattu alors qu'il s'apprĂȘte Ă  atterrir Ă  Kigali. La garde prĂ©sidentielle interdit Ă  la MINUAR de sĂ©curiser le lieu de l'accident, en arrĂȘtant et dĂ©sarmant la patrouille de la MINUAR qui s'Ă©tait rendu sur place. La MINUAR est Ă©galement empĂȘchĂ©e de circuler librement par des barrages dressĂ©s dans la nuit. La MINUAR reçoit l'ordre du DOMP Ă  New York de ne faire usage des armes qu'en cas de lĂ©gitime dĂ©fense. Lors d'une rĂ©union avec le colonel Bagosora, plus haut responsable militaire rwandais prĂ©sent Ă  Kigali, le commandant de la MINUAR, le gĂ©nĂ©ral Dallaire, puis Booh-Booh, le reprĂ©sentant au Rwanda du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU, font savoir que l'exercice du pouvoir revient au premier ministre, Mme Agathe Uwilingiyimana, mais Bagosora s'y oppose violemment. Des informations parviennent Ă  la MINUAR selon laquelle des Ă©lĂ©ments de la garde prĂ©sidentielle, des forces armĂ©es, de la gendarmerie ou des milices Interahamwe parcourent la ville munis de listes. Des personnalitĂ©s sont abattues Ă  leur domicile. Des appels Ă  l'aide parviennent Ă  la MINUAR mais celle-ci n'a pas les moyens de rĂ©pondre Ă  tous ces appels. Au matin, la garde prĂ©sidentielle assassine le premier ministre qui s'apprĂȘtait Ă  lancer un appel au calme Ă  la radio nationale. Dix casques bleus belges qui assuraient sa protection sont dĂ©sarmĂ©s et eux-mĂȘmes assassinĂ©s plus tard dans la matinĂ©e[19] - [20]. La MINUAR parvient Ă  mettre Ă  l'abri Faustin Twagiramungu, futur premier ministre dĂ©signĂ© par les accords d'Arusha.
  • Dans les jours qui suivent le , des milliers de Rwandais cherchent refuge dans les divers cantonnements de la MINUAR. Celle-ci se trouve dĂ©bordĂ©e et n'a pas les moyens de leur apporter eau et nourriture. Le , sur ordre de l'Ă©tat-major belge, les soldats belges de la MINUAR cantonnĂ©s dans l'École technique officielle Don Bosco (ETO) se replient pour aller renforcer l'aĂ©roport, abandonnant de fait les 2000 rwandais qui s'Ă©taient rĂ©fugiĂ©s Ă  l'ETO Ă  leur sort. Ceux-ci sont aussitĂŽt massacrĂ©s[21] - [22] - [23]. Parmi les victimes se trouve Boniface Ngulinzira, ancien ministre des affaires Ă©trangĂšres ayant participĂ© Ă  la nĂ©gociation des accords d'Arusha entre 1992 et 1993[24]. Les conditions dans lesquelles les forces belges de la MINUAR ont Ă©vacuĂ© l'ETO ont Ă©tĂ© jugĂ©es « ignominieuses » par le rapport de la commission indĂ©pendante sur les actions de l'ONU pendant le gĂ©nocide[25]. La MINUAR est priĂ©e de coopĂ©rer avec les Français et les Belges qui ont lancĂ© des opĂ©rations pour Ă©vacuer leurs ressortissants, mais est enjointe Ă  ne participer Ă  aucun combat, sauf en cas de lĂ©gitime dĂ©fense[26].
  • Le , la Belgique annonce son intention de retirer le contingent belge de la MINUAR. Le DOMP Ă©tudie alors plusieurs options : ou bien le maintien de 2000 soldats de la MINUAR pendant trois semaines dans le cadre des accords d'Arusha, suivi d'un retrait si un cessez-le-feu n'est pas dĂ©cidĂ©, ou bien un retrait immĂ©diat en dehors d'une troupe de 200 hommes dont le rĂŽle serait de servir de mĂ©diation entre le gouvernement intĂ©rimaire et le FPR. L'impossibilitĂ© d'obtenir un cessez-le-feu renforce la deuxiĂšme option. La proposition du prĂ©sident du Conseil de SĂ©curitĂ©, le nĂ©o-zĂ©landais Colin Keating, d'une action appuyĂ©e de l'ONU, avec un accroissement des effectifs de la MINUAR et une rĂ©vision de son mandat n'est pas retenue[27].
  • Le , la rĂ©solution 912 de l'ONU rĂ©duit les effectifs de la MINUAR Ă  270 personnes, soit 10 % de ce qu'elle Ă©tait sur le terrain et 5 % de ce qui avait Ă©tĂ© prĂ©vu initialement : « autorise Ă  cette fin les effectifs indiquĂ©s pour la Mission aux paragraphes 15 Ă  18 du rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral en date du 20 avril 1994 »[28] - [29].
  • À partir du , la MINUAR commence Ă  utiliser le qualificatif de gĂ©nocide dans ses communications avec le siĂšge de l'ONU[30].
  • Le , 12 000 personnes, rĂ©fugiĂ©es au stade Amohoro ou Ă  l'hĂŽtel mĂ©ridien sous protection de la MINUAR, sont Ă©vacuĂ©es par le FPR en lieu sĂ»r[30].
  • Le , la rĂ©solution 918 impose un embargo sur les armes, Ă©tend le mandat de la mission et porte l'effectif de la MINUAR Ă  5 500 hommes[31], mais il fallut plusieurs mois pour que l'effectif soit atteint. Le Rwanda, qui siĂšge au Conseil de sĂ©curitĂ© vote contre l'embargo sur les armes[32].
  • Le , des soldats des FAR, certains accompagnĂ©s de leurs familles, soit environ 800 personnes, se rĂ©fugient auprĂšs de la MINUAR Ă  l'aĂ©roport de Kigali, alors que le FPR gagne du terrain. La MINUAR assure leur protection pendant plusieurs semaines jusqu'Ă  ce qu'elle puisse ĂȘtre confiĂ©e Ă  la Croix-Rouge Internationale[33].
  • Fin mai et dĂ©but , la MINUAR rĂ©ussit Ă  nĂ©gocier des trĂȘves entre le FPR et les FAR pour permettre aux personnes rĂ©fugiĂ©es dans plusieurs sites sous protection de la MINUAR d'ĂȘtre transfĂ©rĂ©es, selon leur dĂ©sir, soit derriĂšre les lignes du FPR soit derriĂšre celles des FAR. De nombreux rĂ©fugiĂ©s prĂ©fĂšrent rester sur place[34]. Des centaines de milliers de Hutus fuient vers l'ouest du pays, par crainte des reprĂ©sailles du FPR qui gagne du terrain.
  • Le la « MINUAR II » fut dĂ©cidĂ©e par la rĂ©solution 925[35]. Son mandat est Ă©tendu de façon Ă  mieux pouvoir protĂ©ger les rĂ©fugiĂ©s. Mais fin juillet, les effectifs de la MINUAR n'Ă©taient encore que de 500 personnes au lieu des 5 000 prĂ©vues, peu d'États membres de l'ONU Ă©tant disposĂ©s Ă  y envoyer des soldats[36].
  • Le , la France intervient au Rwanda dans le cadre de l'opĂ©ration Turquoise, autorisĂ©e par la rĂ©solution 929[37]. Intervenant au titre du chapitre VII des Nations-Unies (Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression), elle est dotĂ©e du mandat de pouvoir agir par la force, mandat qui a toujours Ă©tĂ© refusĂ© Ă  la MINUAR qui intervenait au titre du chapitre VI. Les zones d'intervention de la France, au sud-ouest du Rwanda, sont nĂ©gociĂ©es avec le FPR. La MINUAR doit s'assurer du respect des engagements rĂ©ciproques, crĂ©ant ainsi une situation inĂ©dite oĂč une force de l'ONU au titre du chapitre VI sert d'intermĂ©diaire entre une autre force de l'ONU au titre du chapitre VII et un belligĂ©rant[38].
  • À la suite du cessez-le-feu unilatĂ©ral du FPR et de l'entrĂ©e en fonctions du nouveau gouvernement le , le rĂŽle de la MINUAR est de garantir la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© dans les rĂ©gions du nord-ouest et du sud-ouest du Rwanda, et de stabiliser et contrĂŽler la situation dans toutes les rĂ©gions du Rwanda pour favoriser le retour des populations dĂ©placĂ©es. Elle assure la sĂ©curitĂ© et l'appui des opĂ©rations de secours Ă  l'intĂ©rieur du Rwanda.
  • Le , le gĂ©nĂ©ral Dallaire, Ă©puisĂ© physiquement et psychologiquement, est remplacĂ© par le gĂ©nĂ©ral Guy Tousignant Ă  la tĂȘte de la MINUAR[39].

AprÚs le génocide

  • Le , la MINUAR est prorogĂ©e jusqu'au par la rĂ©solution 965[40].
  • Le la rĂ©solution 997 marque la dĂ©cision « de proroger le mandat de la MINUAR jusqu'au 8 dĂ©cembre 1995 et autorise une rĂ©duction des effectifs »[41].
  • Le la rĂ©solution 1028 proroge le mandat de la MINUAR jusqu'au [42].
  • Le dans la rĂ©solution 1029 on « DĂ©cide de prolonger le mandat de la MINUAR une derniĂšre fois jusqu'au 8 mars 1996 »[43].

Bilan de l'action de la MINUAR

Le rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU pendant le gĂ©nocide de 1994 au Rwanda indique que la MINUAR souffrait d'un manque de ressources et d'engagement de la part des membres des Nations unies. Ses effectifs Ă©taient trop rĂ©duits, et son Ă©quipement vĂ©tuste. Son dĂ©ploiement a Ă©tĂ© trop long Ă  mettre en place, et elle ne disposait pas des instructions nĂ©cessaires pour jouer un rĂŽle dynamique. Les mandats qui lui Ă©taient confiĂ©s Ă©taient mal adaptĂ©s Ă  la situation. Une partie de ses troupes Ă©tait mal entraĂźnĂ©e. Dans les premiers jours du gĂ©nocide, la mission a souffert d'un manque de direction politique, de capacitĂ©s militaires, et d'un manque de coordination et de discipline. MalgrĂ© une prĂ©sence initiale de 2 500 hommes, la MINUAR s'est trouvĂ©e pratiquement paralysĂ©e devant une situation qui la dĂ©passait. Le rapport souligne nĂ©anmoins que les membres de la MINUAR ont fait preuve d'actes de courage, parfois au pĂ©ril de leur vie, et ont sauvĂ© de nombreux civils, des dirigeants politiques et des fonctionnaires de l'ONU. Le rapport fĂ©licite particuliĂšrement le gĂ©nĂ©ral Dallaire, ainsi que les contingents ghanĂ©en et tunisien qui sont restĂ©s au Rwanda pendant toute la pĂ©riode du gĂ©nocide[44].

Notes et références

  1. Chapitre VI de la Charte des Nations unies
  2. RĂ©solution 872
  3. HCR, FIDH, Aucun témoin de doit survivre, le génocide au Rwanda, Karthala (1999), p.32
  4. Site de l'ONU consacré à la MINUAR, faits et chiffres
  5. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre Expression (2003), p.115
  6. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU lors du gĂ©nocide de 1994 au Rwanda, p.7-8
  7. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre Expression (2003), ch.6
  8. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU lors du gĂ©nocide de 1994 au Rwanda, p.9
  9. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre expression (2003), ch.7
  10. Une opération analogue, menée en Somalie, s'était traduite par la mort de dizaines de casques bleus
  11. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU lors du gĂ©nocide de 1994 au Rwanda, p.10-12
  12. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU lors du gĂ©nocide de 1994 au Rwanda, p.35-36
  13. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre Expression (2003), ch.7
  14. Le 21 fĂ©vrier 1994, M. FĂ©licien Gatabazi, Ministre des travaux publics et SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du PSD, originaire de Butare, est assassinĂ©. Le lendemain, M. Martin Buchnyana, prĂ©sident de la CDR, mouvement refusant les accords d'Arusha et soupçonnĂ© d'ĂȘtre Ă  l'origine de la mort de Gatabazi, est lynchĂ© par des partisans du PSD Ă  Butare. Dans les deux jours qui suivent, une trentaine de personnes sont tuĂ©es.
  15. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU lors du gĂ©nocide de 1994 au Rwanda, p.14
  16. RĂ©solution 909
  17. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU lors du gĂ©nocide de 1994 au Rwanda, p.13-16
  18. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre Expression (2003), p.280
  19. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre Expression (2003), ch.10
  20. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU, p.16 et suivantes
  21. Rapport du SĂ©nat belge, Le drame de l'ETO (École Technique Officielle des PĂšres SalĂ©siens de Don Bosco)
  22. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre Expression (2003), p.370-371
  23. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU, p.20
  24. La Libre Belgique, procĂšs contre l'Etat belge, 09/09/2010
  25. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU, p.49
  26. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU, p.21
  27. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre Expression (2003), p.375-384.
  28. RĂ©solution 912
  29. Rapport du Secrétaire général en date du 20 avril 1994
  30. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre Expression (2003), p.421
  31. RĂ©solution 918
  32. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU, p.26
  33. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre Expression, (2003), p.482
  34. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre Expression, (2003), p.499, p.512
  35. RĂ©solution 925
  36. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU, p.27
  37. Résolution 929 du Conseil de sécurité
  38. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre Expression (2003), p.540 : « En plus de toutes les tùches qui lui revenaient déjà, notre petite force allait devoir effectuer les tùches de maintien de la paix prévues au chapitre VI des Nations unies, entre une force agissant en vertu du chapitre VII et les gagnants de la guerre civile. »
  39. Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable, Libre Expression (2003), p.614-622
  40. RĂ©solution 965
  41. RĂ©solution 997
  42. RĂ©solution 1028
  43. RĂ©solution 1029
  44. Rapport de la commission indĂ©pendante d'enquĂȘte sur les actions de l'ONU lors du gĂ©nocide de 1994 au Rwanda, p.32

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