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Mirabeau répondant à Dreux-Brézé (Dalou)

Mirabeau répondant à Dreux-Brézé, dit aussi États généraux, Séance du , est un haut-relief monumental en bronze de Jules Dalou, réalisé en 1890, conservé au palais Bourbon à Paris.

Mirabeau répondant à Dreux-Brézé
Artiste
Date
1890 (date du bronze)
Type
Technique
Dimensions (H × L)
236 × 654 cm
Propriétaire
Localisation
Coordonnées
48° 51′ 43″ N, 2° 19′ 07″ E
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Description

Le haut-relief représente une scène de la séance royale du 23 juin 1789 durant les États généraux de 1789, dans une salle de l'hôtel des Menus-Plaisirs de Versailles. Alors que le roi demande aux délégués de se séparer, il n'est suivi que par la noblesse et une partie du clergé. La demande du roi est réitérée à Jean Sylvain Bailly par le grand maître des cérémonies, Henri-Évrard de Dreux-Brézé, qui lui rétorque : « La Nation assemblée ne peut recevoir d'ordre ». Puis Mirabeau se serait avancé pour dire : « Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple, et qu'on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes. »

De gauche à droite : un ouvrier tapissier enlève l’une des banquettes, illustrant la décision de suspendre les séances des États généraux. Le marquis de Dreux-Brézé se tient debout, la tête couverte, la canne à la main. Mirabeau lui fait face tête haute, le regard plein de feu, le bras droit légèrement tendu, tandis que de la main gauche fortement crispée, il froisse son chapeau, lançant sa célèbre apostrophe. Bailly, doyen et président du tiers état, s’appuie sur la table, les deux mains largement étendues. L’abbé Grégoire, l'abbé Sieyès, Paul-Victor de Seze et quelques gentilshommes sont près de lui, illustrant l'alliance d'une partie du clergé et de la noblesse au tiers état. Une soixantaine d'autres personnages sont représentés, solidaires de l'expression de Mirabeau[1].

Historique

Jean-François Raffaëlli, Chez le fondeur (1886), musée des beaux-arts de Lyon. Eugène Gonon dirige dans son atelier la confection des moulages préliminaires à la fonte du bronze du haut-relief.

Un concours pour l'édification d'un Monument à la gloire de l'Assemblée constituante, prévu pour la ville de Versailles, est lancé en 1879 par l'État français sous l'impulsion du sénateur républicain Édouard Charton. Parmi les projets concurrents, un vaste ensemble architectural proposé par l'architecte Eugène Train avec les sculpteurs Jean-Paul Aubé et Jules Dalou est exposé au Salon de 1881[2]. Le projet de monument est finalement abandonné, mais un des éléments ornant son piédestal un haut-relief représentant Mirabeau répondant à Dreux-Brézé, conçu par Dalou[3] retient l'attention de Léon Gambetta[4] qui souhaiterait le voir orner une salle du Palais Bourbon à Paris. La commande est passée en 1881 au sculpteur. Dalou expose le modèle en plâtre au Salon de 1883, où un vif succès public et critique accueille son œuvre qui remporte la médaille d'honneur[5] - [6].

Dalou souhaite que la pièce soit fondue en bronze à cire perdue d'un seul jet, technique qui permet de conserver toutes les finesses du modelage original, mais qui représente un tour de force exceptionnel pour un haut-relief de cette dimension. Il s'adresse au fondeur Eugène Gonon[7], le seul, à ses yeux, capable de mener à bien une telle opération. Au terme de péripéties techniques diverses[8], le bronze est achevé en 1890 et installé dans l'actuelle salle Casimir-Perier au palais Bourbon en 1891[9].

Son esquisse en plâtre est conservée à Paris au Petit Palais, et le modèle original en plâtre, à grandeur d'exécution, déposé en 1891 au musée d'art et d'histoire de Toul[6], a été détruit dans l'incendie qui a ravagé le musée en 1939[10]. Le Petit Palais conserve également neuf fragments en terre cuite du haut-relief, représentant des têtes extraites de l'assemblée des députés, sauvés du démoulage de la terre originale[11]. Un Marquis de Mirabeau, ronde-bosse en plâtre de Dalou, reprenant la pose du haut-relief, est conservé au musée de la Révolution française de Vizille[12].

Galerie

  • Le haut-relief en bronze du Palais Bourbon (1890)
  • Mirabeau (à droite) faisant face au marquis de Dreux-Brézé (avec la canne).
    Mirabeau (à droite) faisant face au marquis de Dreux-Brézé (avec la canne).

Notes et références

  1. Élisabeth Lebon, « A. Hallopeau, « Le bas-relief de la chambre des Députés – Mirabeau et le marquis de Dreux-Brézé : 23 juin 1789 », in Le fondeur et le sculpteur, paru dans Le Génie civil, Paris. Tome XIX, no 25, 1891 p. 399 à 406, pl. XXVII », Ophrys (« Les Essais de l'INHA »), 17 octobre 1891. mis en ligne le 30 mai 2012 (consulté le ).
  2. Amélie Simier (dir.), Marine Kisiel, Jules Dalou, le sculpteur de la République - Catalogue des sculptures de Jules Dalou conservées au Petit Palais, Paris-Musée : Petit Palais, Musée des beaux-arts de la ville de Paris, 2013, p. 76.
  3. D'après la gravure Séance royale d'Auguste Raffet (épreuve, sur galerie-napoleon.com).
  4. Alors président de la Chambre des députés.
  5. Amélie Simier (dir.), Marine Kisiel, op. cit., p. 76.
  6. « Mirabeau répondant à Dreux-Brézé », musee-orsay.fr (consulté le )
  7. Dalou lui avait préalablement confié, en 1885, la fonte de son Gisant d'Auguste Blanqui (Paris, cimetière du Père-Lachaise).
  8. Élisabeth Lebon, op. cit.
  9. Amélie Simier (dir.), Marine Kisiel, op. cit., p. 77.
  10. « Musée d'Art et d'Histoire de Toul », sur journees-du-patrimoine.com
  11. Amélie Simier (dir.), Marine Kisiel, op. cit., pp. 82-83.
  12. Amélie Simier (dir.), Marine Kisiel, op. cit., p. 79.

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice Dreyfous, Dalou, sa vie et son œuvre, Paris, Éditions Henri Laurens, 1903.
  • Amélie Simier (dir.), Daniel Imbert, Guénola Groud, Dalou à Paris, éditions Paris Musées, 2010 (ISBN 978-2-7596-0121-9).
  • Amélie Simier (dir.), Marine Kisiel, Jules Dalou, le sculpteur de la République - Catalogue des sculptures de Jules Dalou conervées au Petit Palais, Paris-Musée : Petit Palais, Musée des beaux-arts de la ville de Paris, 2013, (ISBN 9782759601899)

Articles connexes

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