Michel Welter
Le Dr Michel Welter, né le à Heiderscheid (Luxembourg) et mort le à Mondorf-les-Bains (Luxembourg), est un médecin et homme politique luxembourgeois, ancien dirigeant du Parti social-démocrate (SdP) qui change de nom pour devenir le Parti socialiste (SP) en 1916.
Michel Welter | |
Portrait du Dr Michel Welter par Ferdinand d'Huart (avant 1919). | |
Fonctions | |
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Député luxembourgeois | |
– (2 ans) |
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Élection | |
Circonscription | Centre |
LĂ©gislature | 15e |
Groupe politique | Socialistes |
– (19 ans) |
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Élection | et |
RĂ©Ă©lection | , , et |
Circonscription | Canton d'Esch-sur-Alzette |
LĂ©gislature | 10e, 11e, 12e, 13e et 14e |
Groupe politique | Block (1908-1916) |
Directeur général de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce | |
– (10 mois et 10 jours) |
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Président du gouvernement | Victor Thorn |
Gouvernement | Thorn |
Prédécesseur | Guillaume Soisson (Agriculture) |
Successeur | Ernest Leclère |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Heiderscheid (Luxembourg) |
Date de décès | (à 65 ans) |
Lieu de décès | Mondorf-les-Bains (Luxembourg) |
Nature du décès | accident vasculaire cérébral |
Nationalité | luxembourgeoise |
Parti politique | SdP (1903-1916) SP (1916-1924) |
Membre de la Chambre des députés de 1897 à 1916, il est nommé Directeur général de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce du au au cours de l'occupation allemande du Luxembourg pendant la Première Guerre mondiale.
Biographie
Jeunesse
Né le à Heiderscheid, une ancienne commune du Luxembourg, il est issu d'une famille aux moyens modestes, quatrième de onze enfants. Il étudie dans plusieurs universités européennes, avant de s'installer à Esch-sur-Alzette puis à Luxembourg-Hollerich comme médecin généraliste[alpha 1].
Parcours politique
D'après Alex Bodry et Ben Fayot, il n'est pas certain des raisons qui ont poussé Michel Welter à s'engager en politique. Il existe deux possibilités à ce sujet :
- la première voudrait que son travail lui ait permis d'être en relation avec des mineurs et cheminots dont les mauvaises conditions de vie et de travail l'auraient alors poussé à se lancer en politique[alpha 1] ;
- la deuxième s'explique par la diminution progressive du cens et l'augmentation du nombre d'électeurs issus des couches populaires en raison de l'accroissement démographique dans les cantons tels que ceux d'Esch-sur-Alzette ou bien de Luxembourg-Campagne[alpha 1].
Il se porte candidat aux élections législatives de 1896 aux côtés de Caspar Mathias Spoo (lb) dans le canton d'Esch-sur-Alzette en arborant une étiquette de démocrate. Il défend le suffrage universel, l'impôt progressif, les assurances sociales et souligne le désintérêt du gouvernement pour la classe ouvrière. Il fait également campagne pour le droit de vote des femmes, les congés payés, la sécurité sociale et le logement décent pour les travailleurs[1]. Bien que son compère soit élu, ce n'est pas le cas de Michel Welter. Cependant, lors d'une élection législative partielle qui a lieu le dans la même circonscription[2], il passe le premier tour et fait l'objet d'un scrutin de ballottage avec M. Kirsch dont il ressort vainqueur le suivant[3]. Sa campagne sociale lui vaut le surnom de « de rouden Dokter » (« le médecin rouge »).
En tant que publiciste, il écrit pour la revue politique l''Escher Courrier (1895-1896), puis pour le Patriot, l'Escher Volksblatt (1899-1901), l'Escher Journal (1902-1913) ainsi que le Frankfurter Zeitung. À partir de 1913, il contribue au Escher Tageblatt. Tout au long de sa carrière, il livre plusieurs combats avec le quotidien conservateur d'expression allemande Luxemburger Wort[1] - [alpha 2].
En 1902, Michel Welter s'installe à Luxembourg-Hollerich, où il cofonde le Parti social-démocrate (SdP). Il est délégué du Luxembourg à la Seconde Internationale et entre en contact avec Jean Jaurès, Clara Zetkin et August Bebel[1].
C'est l'un des membres les plus influents du Bloc des gauches (Block), une alliance entre les socialistes et les libéraux conclue lors des législatives de 1908 pour contrer l'influence du « Bloc de droite ». Il fait alors campagne pour une séparation stricte de l'Église et de l'État au cours des débats parlementaires sur la loi sur l'éducation de 1912 dite « loi Braun ».
Le [4], il est nommé au sein du gouvernement dirigé par Victor Thorn en tant que Directeur général de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce grâce aux désordres économiques et sociaux auxquels le pays doit faire face au cours de la guerre. En tant que ministre, certaines de ses politiques en faveur du ravitaillement pour éviter une pénurie alimentaire sont incapables d'être mise en œuvre mais évite de justesse une famine pour le pays. On l'accuse d'avoir conclu un accord avec l'occupant allemand pour permettre l'importation de denrées alimentaires indispensables au Luxembourg — quant bien même un tel accord est impossible en raison du statut de neutralité dont dispose le Luxembourg. Il est tenu pour responsable et fait l'objet d'une motion de censure qui obtient une écrasante majorité le à la Chambre des députés. Bien que le président du gouvernement ait cherché à éviter son remplacement, il est contraint de le démettre de ses fonctions le [5] pour que le socialiste Ernest Leclère lui succède. Il devient alors directeur de la section médicale de la station thermale de Mondorf[1] - [alpha 2].
Vers la fin de la guerre, il est membre du Soviet luxembourgeois, qui appelle à la nationalisation de l'industrie du fer, à l'introduction de la journée de 8 heures, à l'abdication de la grande-duchesse et à l'établissement d'une république. La question de la dynastie et de la forme de gouvernement est tranchée lors du référendum de 1919 et la même année voit l'introduction du suffrage féminin. Welter rejoint la Chambre des députés à nouveau en 1920, mais n'est pas réélu en 1922[1].
Mort et postérité
Le , il meurt d'un accident vasculaire cérébral à l'âge de 65 ans.
La ville d'Esch-sur-Alzette lui dédie un monument le dans le parc du Galgenberg avec l'inscription suivante : « À l'ami du peuple - la classe ouvrière reconnaissante ».
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Michel Welter » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Bodry et Fayot 2016, p. 198.
- Bodry et Fayot 2016, p. 199.
Références
- (de + fr) Fanny Beck, « Was bedeuten die Straßennamen der Stadt? », Ons Stad, no 98 « Belair »,‎ , p. 55 (lire en ligne).
- (de + fr) « Arrêté du 17 décembre 1896 portant convocation du collège électoral d'Esch-sur-l'Alzette pour l'élection d'un député », sur http://legilux.public.lu/, Mémorial, (consulté le ).
- « Echos : Luxembourg, 6 janvier : Esch-sur-Alzette », L'indépendance luxembourgeoise,‎ , p. 2 (lire en ligne).
- « Arrêté grand-ducal du 24 février 1916 portant nomination de MM. Welter, Kauffman, Moutrier et Lefort aux fonctions de Directeur général », sur http://legilux.public.lu/, Mémorial, (consulté le ).
- « Arrêté grand-ducal du 3 janvier 1917 accordant démission honorable à M. Michel Weiter directeur général de l'agriculture, de l'industrie et du commerce », sur http://legilux.public.lu/, Mémorial, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- * Nicolas Als et Robert L. Philippart, La Chambre des Députés, histoire et lieux de travail, Luxembourg, Chambre des députés du Grand-Duché de Luxembourg, , 559 p. (ISBN 2879540216 et 9782879540214), p. 532-533.
- Alex Bodry et Ben Fayot, 120 Jor Sozialistesch Deputéiert an der Lëtzebuerger Chamber [« Dictionnaire biographique des députés socialistes à la Chambre des Députés »], Luxembourg, La Mémoire Socialiste, , 330 p. (ISBN 978-2-919908-11-0, OCLC 1005926583).
- Guy Thewes, Les gouvernements du Grand-Duché de Luxembourg depuis 1848, Imprimerie centrale, Luxembourg, Service information et presse du gouvernement luxembourgeois, Département édition, (réimpr. 2003, 2006 et 2007) (1re éd. 1989), 271 p. [détail des éditions] (ISBN 978-2-87999-212-9, OCLC 830021082, lire en ligne ).
Article connexe
- Histoire du socialisme au Luxembourg
Liens externes
- (de + fr) « German Occupation of Luxembourg », sur http://www.gwpda.org/, (consulté le ).