Michel Ordener
Michel Ordener, né le , à L'Hôpital dans le duché de Lorraine et mort le à Compiègne, dans l'Oise, est un général français de la Révolution et de l’Empire.
Membre du sénat conservateur |
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(à 55 ans) Compiègne |
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Service historique de la DĂ©fense (GR 7 YD 431)[1] |
Biographie
Carrière sous l'Ancien Régime et la Révolution
Né dans le duché de Lorraine, il s'exprime au quotidien en Platt que ses contemporains français prennent pour un « mauvais allemand ». Il entre dans les dragons de la légion de Condé le , brigadier le ; il passe le , avec son grade et un escadron, après la suppression de la légion, dans les dragons de Boufflers, et repasse, avec le même escadron, au 4e de Chasseurs à Cheval, devenu 10e régiment de chasseurs à cheval. Ordener obtient tout son avancement dans ce corps ; maréchal-des-logis le , adjudant le , sous-lieutenant le , lieutenant le suivant, capitaine le , chef d’escadron le 9 thermidor an II, et chef de brigade le 30 fructidor an IV ; il fait les campagnes des années 1792 et 1793 à l’armée du Rhin et de la Moselle, et donne des preuves multipliées d’une brillante valeur dans les guerres de l’an II à l’an VIII aux armées du Rhin, des Alpes, d’Italie, d’Angleterre et du Danube.
Colonel des grenadiers Ă cheval
Nommé chef de brigade des grenadiers à cheval de la Garde des consuls le 29 messidor an VIII, il est souvent cité avec éloges par les divers généraux commandant les divisions dont son régiment fait partie. Dans cette campagne, l’intrépide Ordener fait environ 6 000 prisonniers, prend 26 bouches à feu, la majeure partie de leurs caissons, 7 drapeaux ou étendards, environ 200 chariots chargés d’équipages, au moins 2 400 chevaux ; il a 7 chevaux tués sous lui, reçoit huit coups de sabre, dont cinq sur la tête, à l’affaire de Valevau, le 27 thermidor an VII, et trois coups de feu qui, quoique assez graves, ne le mettent pas hors d’état de pouvoir continuer ses services : le seul inconvénient qui résulte de ses blessures est une surdité périodique provenant d’un coup de boulet qui lui enlève la face droite (les "faces" sont des tresses pendant de chaque côté du visage devant les oreilles des soldats républicains et de l'Empire).
Arrestation du duc d'Enghien
Promu général de brigade le 11 fructidor an XI (), membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, il reçoit du ministre de la guerre, le 20 ventôse, l’ordre de se porter sur la ville d’Ettenheim pour y opérer l’arrestation du duc d'Enghien. Le général Ordener y arrive le 25, et fait cerner, de concert avec le général François Nicolas Fririon, la maison du prince, par un détachement de gendarmerie et une partie du 22e de dragons. À cinq heures et demie, les portes sont enfoncées et le duc emmené au moulin près la Tuilerie ; on enlève ses papiers, on les cachette, et l’on conduit le prince dans une charrette, entre deux haies de fusiliers, jusqu’au Rhin[2]. Cet ordre que le ministre de la Guerre envoyait au général Ordener était la copie presque littérale de celui qu’il avait lui-même reçu du premier Consul, sous la date du 19 ventôse. Après avoir opéré l’arrestation du duc d’Enghien, Ordener ne prit aucune part ni directe ou indirecte au jugement et à l’exécution de ce prince[3].
Campagne de 1805 et dignitaire de l'Empire
Nommé commandeur de la Légion d’honneur le 25 prairial an XII, Ordener fait avec la cavalerie de la garde la campagne de l’an XIII sur les côtes de l’Océan, et passe en vendémiaire à la Grande Armée. Dans la guerre d’Autriche, ce général soutient sa réputation, et fait des prodiges de valeur à la bataille d'Austerlitz. Promu général de division le 4 nivôse an XIV (), il continue à commander les grenadiers à cheval de la Garde. Appelé au Sénat conservateur le , et nommé commandant de l’ordre de la Couronne de fer, il obtient sa retraite le suivant, et devient Premier écuyer de l'Impératrice Joséphine. Napoléon crée le général Ordener comte de l'Empire le , et le nomme gouverneur du palais impérial de Compiègne le . Il y meurt dans l’exercice de ses fonctions le .
Il est inhumé au Panthéon de Paris.
Hommages
- Son nom est inscrit sur la 31e colonne (pilier Ouest) de l'arc de triomphe de l'Étoile.
- La rue Ordener Ă Paris 18e arrondissement porte son nom
- La rue Ordener, les écoles maternelle et primaire Michel-Ordener à Ris-Orangis portent son nom. Il existe par ailleurs une rue Ordener à Longwy jouxtant la Caserne Ordener qui est aujourd'hui un Lycée professionnel.
- Le Fort de Vézelois, situé dans la commune de Vézelois dans le Territoire de Belfort et faisant partie des fortifications de l'Est de type Seré de Rivières, a été rebaptisé "Fort Ordener" après le décret du pris par le général Boulanger.
Notes et références
- « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
- Voici l’ordre que reçoit à ce sujet le général Ordener du ministre de la guerre :
- Paris, le 20 ventĂ´se an XII.
- « Alex. Berthier. »
- On lit dans le tome II des Mémoires de Sainte-Hélène cette note écrite de la main de Napoléon Ier : « Caulaincourt, mon aide-de-camp, a dû obéir aux instructions que Berthier et Talleyrand, ministre des relations extérieures, étaient chargés de lui donner pour la mission qui lui était confiée :
- de confondre les trames ourdies par les ministres britanniques sur la rive droite du Rhin ;
- s’assurer de la personne et des papiers de la baronne de Reich et de ses complices, qui tramaient à Offenbourg le renversement du gouvernement consulaire et la mort du premier Consul ;
- inspecter et activer l’armement de la flottille ;
- faire remettre à la cour de Bade des explications sur la violation de son territoire, aussitôt qu’Ordener se serait saisi du duc d’Enghien. Ordener a dû obéir à l’ordre de passer le Rhin avec 300 dragons et d’enlever le prince. »
Voir aussi
Bibliographie
- « Michel Ordener », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition] ;
- « Michel Ordener », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] ;
- Service Historique de l’Armée de Terre – Fort de Vincennes – Dossier S.H.A.T. Côte : 7 Yd 431.