Accueil🇫🇷Chercher

Michel Mertz

Michel Mertz ( - ) ancien membre des services secrets français passé dans le milieu du trafic de drogue, a fait parler de lui dans le cadre d'une théorie alternative de l'assassinat de John F. Kennedy.

Michel Mertz
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  74 ans)
Orléans
Nationalité
Activité
Autres informations
Conflit

Biographie

Michel Victor Mertz alias Michel Roux, est né, selon son dossier de combattant de la Résistance [1], le a Waldwisse en Moselle [2]. Son père Paul Mertz était messager personnel du général Siegfried Von La Chevallerie sur le front de l'Argonne durant la première guerre mondiale. Ayant passé sept ans dans l’armée prussienne, il est réputé très droit et très travailleur, mais aussi très dur avec son fils qui développe un caractère rebelle. Très jeune ,Victor aura une passion pour la chasse, d'abord des animaux , plus tard des hommes ... .Il braconne les lapins à la sortie de l'école sur les terres des maîtres de forge . Il devient l'assistant préféré du chef de maintenance de la mine, et est de toutes les bagarres avec les enfants de mineurs italiens et polonais. Quand vient la mode des chaînes de vélos, il passe à la chaîne de moto...

En 1942, il part en Allemagne dans le cadre du STO. Il est mobilisé d'office comme tous les Mosellans et Alsaciens dans l'armée allemande le . Il est envoyé à l’école de chars de Dresde comme sous-officier. Il fait très bonne impression sur le colonel, car il est le meilleur tireur du bataillon. La nuit, avant que son unité ne rejoigne le front de l'Est pour l’opération Barbarossa, il déserte, monte dans le train avec un faux ordre de permission et un Luger. Il rentre brièvement à la ferme Belle Croix et passe la ligne de démarcation. Le passeur dira que c'est Mertz qui l'a passé. Il rejoint la Résistance. Sous le pseudonyme de commandant Baptiste, il devient chef de réseau dans la région de Limoges. Parlant parfaitement allemand et équipé d'une radio récupérée aux allemands, il écoute les ordres de ses anciens compagnons d'arme de la Wehrmacht et multiplie les embuscades. Incorporé dans l'armée française, il est blessé a l'épaule lors du passage de la Moselle par un sniper allemand. Alors qu'il est encore en Allemagne, il a ses premiers contacts avec le monde de l'espionnage. Du au , il est membre des FFC en qualité d'«agent P2 au réseau d'action R3 » [3] Après guerre, en 1946, Mertz fait partie du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE). Il y multiplie les missions en Turquie, en Allemagne ainsi qu'au Maroc.

Tombe de Michel Mertz et de Charles Martel au cimetière de Sully-sur-Loire

À la fin des années 1940, il rencontre Charles Martel, grand seigneur du milieu parisien. Actionnaire du Sphynx et des champagnes Pommery, il possède une immense chasse de milliers d'hectares en Sologne à Viglain, près de Sully-sur-Loire. Celui ci a été interné a Buchenwald et vient de rentrer affaibli. De 1960 à 1961, il participe activement au trafic d'héroïne entre l'Amérique du Nord et la France (« French Connection »), sans qu'il soit pour autant sûr qu'il ait complètement rompu avec les services secrets français. C'est à ce titre qu'il se retrouve mis en cause dans une des théories sur l'assassinat de Kennedy.

Michel Mertz est mort a Orléans le 15 janvier 1995[4]

Le soupçon de participation à l'assassinat de Kennedy

En 1977, la publication[5] d'un document de la CIA lance une polĂ©mique sur l'Ă©ventuelle participation de Jean Souètre, capitaine dĂ©serteur des commandos de l'air et ancien de l'OAS, Ă  l'assassinat de John F. Kennedy[6]. Ce document Ă©voque en effet la possible prĂ©sence de ce dernier Ă  Dallas le vendredi . Dix-huit heures après la mort du prĂ©sident amĂ©ricain, un français est arrĂŞtĂ© Ă  Fort Worth puis expulsĂ© des États-Unis (vers le Canada ou le Mexique). La note prĂ©cise mĂŞme : « le sujet est soupçonnĂ© d'ĂŞtre un capitaine dĂ©serteur de l'armĂ©e française et militant de l'OAS ». Selon certaines sources[7], Jean Souètre Ă©tait en contact avec les milieux de l'extrĂŞme-droite amĂ©ricaine (notamment le major gĂ©nĂ©ral Edwin Walker[8]), milieux qui « auraient financĂ© l'OAS ». Toutefois, en 1988, le journaliste Steve Rivele dĂ©couvre que Michel Mertz est un ancien « ennemi » de Jean Souètre. De plus, Mertz aurait Ă©tĂ© employĂ© par les services secrets français pour infiltrer l'OAS, avant qu'il ne trempe dans le trafic de drogue. Ă€ cette occasion, il usurpe l'identitĂ© de Jean Souètre. Ce dernier reconnaĂ®t d'ailleurs volontiers que Mertz l'avait dĂ©jĂ  compromis dans des affaires louches. On a Ă©galement Ă©voquĂ© un certain « Michel Roux ». En tout cas, il semble que Jean Souètre ne se soit pas trouvĂ© Ă  Dallas ce . Rivele parle ainsi d'une possible « piste canadienne Â» aboutissant Ă  un Mertz basĂ© Ă  MontrĂ©al[9].

Selon l'écrivain et historien Lamar Waldron, John Kennedy a été victime d'un complot à Dallas avec une équipe de quatre tireurs dont deux positionnés sur le "Grassy knoll" (monticule herbeux). Il est possible selon Waldron que ce soit Michel Mertz qui ait tiré la balle fatale depuis cet endroit[10]« The fatal headshot was almost certainly fired from the latter location (ndlr:Grassy knoll), possibly by a french drugtrafficker and assassin known as Michel Victor Mertz ».

La théorie de William Reymond

D'après le journaliste d'investigation français William Reymond[11], « en , Mertz apprend qu'une « opĂ©ration chamois » (nom donnĂ© par l'OAS aux attentats avec fusil Ă  lunette) est lancĂ©e contre Kennedy » (p. 446). Il aurait alors prĂ©venu le SDECE qui l'aurait chargĂ© de suivre le voyage de Kennedy au Texas en laissant des traces signĂ©es de Souètre, donc de l'OAS. « La raison de cette manipulation ? La crainte de nouveaux attentats contre de Gaulle durant ses voyages sur le continent amĂ©ricain, la tentative ratĂ©e de la Louisiane ayant prouvĂ© la dĂ©termination de l'OAS Ă  ne pas pardonner au prĂ©sident français. Sachant, grâce Ă  Mertz, que d'anciens membres de l'OAS formĂ©s Ă  Lake Pontchartrain allaient vraisemblablement participer Ă  la mise Ă  mort de Kennedy, le SDECE a montĂ© de toutes pièces la prĂ©sence de Souètre, dĂ©tenant ainsi un moyen de pression sur l'OAS » (p. 449-450).

Notes, sources et références

  1. www.memoriedeshommes.gov.fr
  2. Dossier GR 16 O 413149
  3. Dossier Caen SHD AC 21 P 596724
  4. Mary Ferrell, in Penn Jones' newsletter, 1977 ; The Continuing Inquiry, 1979 et, plus tard, Henry Hurt, Reasonable Doubt, New York, Henry Holt, 1985 (p. 414-419).
  5. Thierry Lentz, L'assassinat De John F. Kennedy - Histoire D'un mystère d’état, Nouveau Monde éditions, Paris, 2010. (Voir aussi : Site jfk-fr.com)
  6. Jacques Depret, Coup d’État à Brazzaville, 1976.
  7. Article « Edwin Walker » sur la wikipedia anglaise
  8. Steve Rivele Ă©voque Ă©galement une autre piste, « corse Â» celle-lĂ , en se rĂ©fĂ©rant aux propos de Christian David, un trafiquant corse proche de Michel Mertz. (Voir aussi : Site de La RĂ©publique libre)
  9. who killed JFK sur www.telegraph.co.uk (consulté le 21 novembre 2018)
  10. William Reymond et Billie Sol Estes (en), JFK : autopsie d'un crime d'État, Paris, Flammarion, , 492 p. (ISBN 978-2-08-067506-4, OCLC 40990387).
  • Journal officiel de la RĂ©publique française du 1959 (Google livres - corps des officers de reserve se l'Armee de l'air)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.