Metsatöll est un groupe de folk metalestonien, originaire de Tallinn. Le mot « Metsatöll » (littéralement « Créature de la forêt ») est un ancien euphémisme estonien pour « loup »[1] - [2], qui se reflète dans l'âpreté de leurs paroles. Une bonne partie de leurs compositions, faisant grand usage de flûtes et autres instruments traditionnels, sont basées sur les guerres d'indépendance du XIIIe et du XIVe siècle.
Metsatöll
Metsatöll et la chorale masculine nationale d'Estonie présentant leur nouvel album Äio au Rock Cafe, Tallinn, en Estonie.
Markus « Rabapagan » Teeäär Lauri « Varulven » Õunapuu Raivo « KuriRaivo » Piirsalu Tõnis Noevere
Anciens membres
Silver « Factor » Rattasepp Andrus Tins Marko Atso
Logo de Metsatöll.
Biographie
Débuts
Metsatöll débute en 1998 en trio (Markus - voix et guitare, Factor - batterie, Andrus - basse), dans un style heavy metal épique avec de légères influences du folklore estonien. Le premier album Terast mis hangund me hinge est alors réalisé. En 2000, leur ami Varulven rejoint le groupe. Il avait déjà observé les activités du groupe, et avait déjà joué avec eux sur scène. Varulven est autodidacte et joue de nombreux instruments folkloriques estoniens (il en a même fabriqué quelques-uns lui-même[3] - [4]). Ensemble, ils réalisent que le metal et le folk estonien s'accordent parfaitement. Depuis, la musique de Metsatöll est de plus en plus entremêlée de chants et mélodies traditionnels.
2001 est une année difficile pour le groupe. En effet, leur bassiste Andrus quitte le groupe pour se consacrer à sa vie privée, considérant le groupe comme un fardeau. Un nouveau bassiste, KuriRaivo, est recruté quelques mois plus tard. En 2002, Metsatöll réalise le single Hundi Loomine, pour lequel un clip est tourné (réalisé par Liina Paakspuu)[5]. Hundi Loomine est exceptionnellement bien reçu par la critique et les médias locaux : il marque les esprits estoniens comme la destruction des effets négatifs de la langue anglaise et comme la renaissance du folklore estonien à travers des moyens et des hommes contemporains.
Reconnaissance en Estonie
Markus « Rabapagan » Teeäär lors du festival Ultra Go Live 2006.
Au début de l'année 2004, le batteur Factor décide de se consacrer entièrement à la science et est remplacé par Atso. À la fin de l'année, Metsatöll réalise son deuxième album, Hiiekoda[2]). Il est acclamé par des fans tant du milieu metal que non-metal dans toute l'Estonie. L'accueil est également bon en France[6]. C'est un album mêlant entièrement le heavy metal aux instruments traditionnels estoniens.
En 2005, Metsatöll réenregistre son premier album Terast mis hangund me hinge et l'appelle Terast mis hangund me hinge 10218. Le nombre représente l'âge du monde selon la chronologie estonienne. Il est encore plus influencé par la musique folk et réalisé de manière bien plus professionnelle. Ils réalisent aussi l'album liveLahinguväljal näeme, raisk!.
En 2006, Metsatöll, alors devenu plus qu'un groupe - un mouvement, un état d'esprit - sort l'album Sutekskäija, ainsi que le live Raua Needmine[7]. Ce live est une interprétation de l'œuvre éponyme de Veljo Tormis en collaboration avec la chorale masculine nationale d'Estonie, et dirigé par Taunto Aints (Speculative Rockenroll Band et Genialistid). En 2008 est produit l'album Iivakivi.
Premières tournées européennes
En 2009, Metsatöll signe avec le label finlandais Spinefarm Records[3] - [8] (Must Hunt Records en Estonie) et sort l'album live Kõva Kont. Cette année, le groupe joue 61 concerts en Europe[9]. Ils participent à de nombreux festivals, tels que le Ragnarök Festival, le Rabarock et le Kilkim Zaibu. En septembre et octobre, c'est avec Ensiferum et Tracedawn qu'ils jouent, de Finlande en Espagne, en passant par la France.
Le , Metsatöll sort le single Vaid vaprust[10] accompagné d'un clip[11]. L'album Äio[12] suivra le , disponible en CD, digipack et 33T. Cet album sera présenté lors de deux concerts[13] exceptionnels les 19 et 20 à Tallinn, en présence de la chorale masculine nationale d'Estonie, qui a participé à l'enregistrement. La même année, ils joueront lors du Metalcamp[14] en Slovénie et du Wacken Open Air[15] en Allemagne. Ils font cette année trois dates en France[9] lors d'une tournée[16] avec Nothnegal, Rotting Christ, Samael et Finntroll.
Le , Metsatöll sort le single Kivine maa[17], qui sera suivi le de l'album Ulg[18] (français : Hibou) distribué en CD et 33T. L'album est entièrement composé et enregistré en une seule session à Pihlaka, un village reculé du sud de l'Estonie. Ils sont assistés pour cela par les ingénieurs-son Mikko Karmila et Keijo Koppel. C'est le qu'est rendu disponible le nouveau clip Küü[19] dans lequel le groupe interprète le morceau sous l'eau.
Conquête de l'international
Metsatöll annonce le une tournée[20] d'un mois en Amérique du Nord, avec Korpiklaani, Moonsorrow et Týr. C'est sa première tournée complète sur le nouveau continent, qui a pour but de faire découvrir le groupe en dehors de l'Europe. Le , Metsatöll annonce la sortie du live Tuska[21] qui est enregistré le au Tuska Open Air à Helsinki, Finlande. Il est disponible au format CD et DVD, ainsi qu'une édition limitée à 500 exemplaires contenant un vinyle-picture et le DVD. En , le groupe passe à nouveau par la France pour une série de dates[22] - [23] en accompagnant le Manala european tour 2013 de Korpiklaani. En fin d'année, Metsatöll repart pour une tournée d'un mois en Amérique du nord[24], cette fois-ci avec Finntroll.
Le sort le sixième album studio de Metsatöll[25], Karjajuht. Il est disponible au format CD et vinyle, ainsi qu'en édition limitée digipack. Après quelques concerts de présentation du nouvel album, le groupe décide de suivre Eluveitie et Týr pour une troisième tournée nord-américaine[26] d'un mois en automne.
Les titres et les paroles des morceaux de Metsatöll utilisent énormément la langue et l'imagerie archaïque estonienne, qui ne permettent pas toujours une traduction exacte. Par exemple, le mot Hiiekoda fait référence à une sorte de bâtiment (généralement en bois) sacré construit près d'une forêt considérée comme sacrée avant la christianisation de l'Estonie.
Même si le mot Sutekskäija signifie Lycanthrope, les légendes de loups garou estoniennes sont considérablement différentes des nos conceptions contemporaines, et ce mot particulier souligne l'aspect humain du loup garou. Ainsi, une meilleure (bien que moins parlante) traduction serait « Quelqu'un qui devient régulièrement loup garou. »
Bien que le mot Ulg signifie Hibou, Lauri Õunapuu explique lors d'une interview les autres sens du mot : Mer ouverte et Pleur (un pleur venant du plus profond de l'âme en colère)[27]. Il s'agit donc de nouveau d'un mot difficilement traduisible. Cette explication est nécessaire pour comprendre les paroles du morceau.
Concerts
Il arrive que Metsatöll joue accompagné de la chorale masculine nationale d'Estonie[12], comme lors de l'enregistrement du projet Raua needmine[7] et de l'album Äio. Ces concerts particuliers on quasiment tous lieu en Estonie ou en Finlande.
Récapitulatif des concerts effectués par Metsatöll[9] (en date du )
Lauri Varulven Õunapuu - guitare, chant, torupil (cornemuse estonienne), cithare à 12 cordes, cithare électrique à 11 cordes, cithare à 7 cordes, flûtes, cithare folk, hiiukannel, guimbarde et moldkannel (sorte de cithare inventée par lui-même) (depuis 2000)
Raivo « KuriRaivo » Piirsalu - basse, chant, contrebasse, instrument-piquet (instrument fait par lui-même à partir d'un piquet, de bois, et d'un crâne de chèvre[4]), percussions (depuis 2001)