Mestre Camisa
Mestre Camisa, de son vrai nom José Tadeu Cardoso, est un capoeiriste brésilien.
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Biographie
Né en 1956 à Jacobina, à Bahia dans une famille de cinq capoeiristes, il a commencé la Capoeira dans les années 60 avec son grand frère aîné, Camisa Roxa.
Il a ensuite déménagé à Salvador, pour vivre dans le quartier de Lapinha, où il a continué à pratiquer la capoeira dans les rodas de rue, principalement dans celles des Mestres Waldemar et Traíra, à la Rue Pero Vaz. Plus tard, il partit s’entraîner dans l'académie de Mestre Bimba, où il s'est formé. Il a fait le tour de tout le Brésil en faisant des démonstrations de capoeira dans l'équipe de son frère, Camisa Roxa. En 1972, à 16 ans, il décide de vivre à Rio et commence à donner des leçons dans des académies.
À Rio de Janeiro, Camisa s'est consacré à la recherche dans la Capoeira et a développé sa propre méthode d'enseignement, en suivant les concepts de Mestre Bimba.
Il devient alors membre du Groupe Senzala dans lequel il sera formé Mestre ce après quoi il le quittera en raison de certains désaccords avec les Mestres du Groupe.
Le à Rio de Janeiro, Mestre Boneco, Mestre Paulinho Sabià, Mestre Paulão, alors élèves de Mestre Camisa qui décidèrent de ne pas suivre Mestre Camisa, créent le Groupe de Capoeira Brasil.
En 1988, Camisa crée le groupe Abadá-Capoeira, aujourd'hui présent dans tous les états brésiliens et dans plus de 28 pays du monde, et qui regroupe plus de 40 000 capoeiristes.
Mestre Camisa a toujours donné l’accent à la professionnalisation de la Capoeira, depuis son premier emploi jusqu'à aujourd'hui. Il survit en faisant ce qu’il aime le plus : enseigner la capoeira.
Mestre Camisa développe aussi un travail d'aide aux projets d'entités qui ont comme fondement, renverser la situation de misère et l'abandon dans les communautés défavorisées. Dans son association, il y a des professionnels chargés de travailler dans des écoles publiques et privées, universités, clubs, académies, condominiums et quartiers défavorisés.
Mestre Camisa utilise le caractère ludique de la Capoeira par lequel l'élève découvre ses aptitudes, tant physiques qu'intellectuelles. Il apprend à chanter, à jouer des instruments et enseigne un vrai style de vie, où la ruse est une façon d’affronter les difficultés de la vie de manière saine.
Le samedi , la Société Mon Logis (Troyes-France)inaugure une Résidence à Romilly sur Seine(Fr)qui porte son Nom(Résidence Mestre Camisa). Le but de cette Inauguration est de promouvoir la Capoeira en France. À cette occasion 200 Capoeiristes du monde entier étaient présents.
Mestre Camisa est considéré comme l'un des capoeiristes les plus techniques du monde. (Le Pelé de la Capoeira).
Interview du Maître
Quelques parties du voyage de Mestre Camisa jusqu'à son arrivée À Rio de Janeiro, où il a décidé de s'installer et où il a ensuite fondé ABADÁ-CAPOEIRA.
Le premier contact avec la Capoeira
"À Bahia j’ai toujours vu des personnes faire des mouvements de coups de pied, en jouant, mais de façon spontanée, sans berimbau. Plus tard, Camisa Roxa a été étudier à Salvador. Quand il revenait, il nous montrait les techniques de Capoeira qu'il apprenait avec Mestre Bimba. Ces petits apprentissages servaient d'amusement entre les cousins et augmentait notre intérêt pour la Capoeira.
En plus, les personnes les plus vieilles de la région avaient toujours quelques histoires de capoeiristes et de leurs exploits : un qui en battait 3 ou 4 en même temps, un autre qui avait le corps fermé "(...)".
À cette époque, tout le monde avait une machette à la taille, et j'aimais rester auprès des plus vieux, qui montraient les techniques de maniement de la machette "(...)". Quand on entrait dans un lieu de respect, comme l'église par exemple, on retirait le chapeau et la machette avant d'entrer ".
De Fazenda Estiva jusqu'à Salvador
"Notre famille avait une petite exploitation agricole appelée Estiva, où nous vivions, qui était à l'intérieur de Bahia, dans le district de Jacobina. À Jacobina, seuls les collèges offraient la scolarité jusqu'au "scientifique". Les plus âgés finissaient toujours par aller à Salvador, pour compléter leurs études. Mon père a reporté au maximum mon départ pour Salvador, peut-être parce qu'il pariait sur ma vocation pour soigner l'exploitation agricole. Quand il est mort, nous avons tous été vivre dans Lapinha, à Salvador...
Les rodas de rue et des fêtes populaires
(...) "dans Salvador j'aimais aller dans les fêtes populaires, pour voir et participer aux rodas de rue "(...) "J'ai commencé à jouer plus souvent dans les rodas de Mestre Valdemar, à Libertade (Pero Vaz) "(...)". Camisa Roxa m'a un jour trouvé en train de faire de la Capoeira dans une roda, tôt le matin, et a trouvé que c'était dangereux pour un garçon de 12 ans. Dans une conversation avec ma mère, il m'a alerté du danger de la situation, et elle m'a alors défendu de m'entraîner à la Capoeira. Comme je ne m'en sortais pas très bien dans les études, elle a jugé bien de m'inscrire dans l'académie de Mestre Bimba. Mais ce qu'elle n'a su qu'une fois inscrit dans l'académie, c'est que j'ai commencé à faire les deux choses: m'entraîner dans l'académie la nuit, et jouer dans les rodas de rue et des fêtes le jour..."
L'académie de Mestre Bimba
(...) "La première fois que j'ai été à l'académie de Mestre Bimba, c'était avec mon frère, seulement en tant que visiteur. Je vivais donc encore dans l'exploitation agricole. J'ai été attentif pendant tout le cours, puis quand mon frère m'a laissé dans son appartement à Salvador pour aller étudier, j'ai écarté les meubles et j'ai répété tout ce que j'avais vu "(...)". Une fois inscrit, je me suis entraîné durement. J'ai été baptisé par un élève appelé Calango et, en plus ou moins un an, j'étais déjà devenu un élève formé du Maître, en fonction de la base avec laquelle je suis entré dans l'académie..."(...)". J'ai appris beaucoup de la Capoeira en parlant avec Mestre Bimba. C'était déjà un vieil homme, il n'utilisait plus le corps pour expliquer "(...)".
Mestre Bimba nous transmettait beaucoup d'énergie pendant ses leçons, ce qui facilitait beaucoup l'apprentissage "(...)". L'académie était en forme de carré. A l'heure de la Roda, les élèves s'asseyaient sur le banc et il jouait au berimbau sans aucun accompagnement."
L'arrivée à Rio
(...) "À cette époque un bruit courait que Mestre Bimba irait à Goiás, alors mon frère a préparé une tournée du Brésil avec le groupe folklorique Olodum Maré. Moi, qui assistais toujours aux répétitions, j'ai décidé d'accompagner cette tournée d'un an "(...)". J'ai participé à différentes démonstrations, mais le plus souvent à celles de Capoeira. "(...)". Quand le voyage a commencé, j'avais déjà l'intuition que je ne retournerais plus vivre à Salvador. Dans chaque ville où passais, je me disais toujours qu'il y avait une possibilité que je vive là. "(...)". À Rio de Janeiro, le show est resté à l'affiche pendant 3 mois et s'est ensuite poursuivi en Europe avec comme nom "Brasil Tropical". (...) "La ville m'a captivée, c'était vraiment une identification avec la samba, les écoles de samba, les maisons, la vie sociale et la culture de façon générale "(...)".
Comme je ne pouvais pas suivre le groupe, je devais donc repartir à Salvador pour étudier "(...)".
Le navire est parti pour l'Europe et moi je le regardais s'en aller du quai, avec juste mon billet pour Salvador et un peu de monnaie qu'on m'avait donné pour rester encore quelques jours. J'ai déchiré le billet et j'ai parié sur mon rêve de donner des leçons de Capoeira...