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Merle Greene Robertson

Merle Greene Robertson, née le à Miles City, et morte le [1], est une artiste, historienne de l'art, archéologue, maître de conférences et chercheuse mayaniste américaine, réputée pour l'ensemble de son travail autour de la préservation de l'art, de l'iconographie, et de l'écriture de la civilisation précolombienne d'Amérique centrale[2] - [1]. Elle est surtout connue pour ses reproductions de stèles, sculptures et de pierres sculptées, en particulier sur les sites mayas de Tikal et de Palenque.

Merle Greene Robertson
Merle Greene Robertson (au premier plan), en 1986, à Palenque, au cours d'une conférence.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  97 ans)
San Francisco
Nationalité
Formation
Roosevelt High School (en)
Universidad de Guanajuato (en)
Activité
Autres informations
Distinction
Orden del Pop (en)

Enfance et Ă©ducation

Robertson est née en 1913, dans la petite ville de Miles City, dans le Montana. Ses parents sont Ada Emma Foote et Darrell Irving McCann. Enfant, elle déménage pour Great Falls. Dans cette ville, elle s'intéresse à la culture amérindienne et apprend la langue des signes de ces derniers, grâce à un chef Pieds-Noirs, avec qui son père entretient des relations amicales[3]. Elle rencontre à Great Falls l'artiste Charles Marion Russell, qui lui apprend la peinture. Elle déménage à Seattle au cours de son adolescence, y termine son enseignement secondaire et poursuit ses études à l'Université de Washington[4].

Carrière

Merle Greene Robertson travaille comme artiste commerciale, et fait de la peinture à la feuille d'or sur vitre. Pendant l'été, elle travaille au Camp Tapawingo. Après avoir obtenu son diplôme, elle épouse Wallace McNeill Greene. Le couple reste marié treize ans et a deux enfants, David et Barbara. Le mariage est rompu lorsqu'elle apprend que son mari a eu plusieurs relations extraconjugales. Après le divorce, Robertson et ses enfants déménagent en Californie où elle enseigne à l'académie militaire de San Rafael. C'est là qu'elle rencontre Bob Robertson, le doyen de l'académie, qu'elle épouse plus tard. Elle décide ensuite de reprendre ses études et s'installe à San Miguel de Allende, au Mexique.

Elle obtient sa maîtrise en beaux-arts à l'Université de Guanajuato, où elle a étudié l'aquarelle, l'huile, la photographie et la peinture murale de James Pinto, un artiste mexicain réputé[3]. Après avoir terminé sa maîtrise, Merle Greene Robertson travaille sur le Tikal Projet avec l'Université de Pennsylvanie en 1961[5]. Elle passe trois étés à dessiner l'architecture de l'Acropole Centrale, une cité maya. Elle commence à la même époque son travail d'estampages dans le but de documenter et de préserver les informations sur les sculptures et les reliefs de la civilisation maya[3]. Elle se rend pendant cette période sur différents sites au Guatemala pour reproduire d'autres reliefs mayas.

Alors qu'elle se fait une réputation de mayaniste, elle continue de pratiquer l'enseignement. Elle et son mari Bob travaillent à l'École Stevenson de Pebble Beach, en Californie ; Elle y enseigne l'archéologie meso-américaine, et emmène ses étudiants en expéditions dans la jungle d'Amérique Centrale. Certains de ses élèves ont poursuivi dans l'étude de la civilisation maya, notamment le mayaniste Arlen F. Chase[6].

Contributions aux Ă©tudes mayas

Estampages

Merle Greene Robertson à côté d'un estampage, au Mexique.

Ayant reçu initialement une formation artistique, Robertson est la pionnière de la technique des estampages de sculptures monumentales et des inscriptions mayas, rĂ©alisant plus de 4 000 reproductions (dont environ 2 000 monuments) au cours de sa carrière, qui s'est Ă©tendue sur quatre dĂ©cennies[7]. Dans plusieurs cas, ces estampages ont conservĂ© les caractĂ©ristiques des Ĺ“uvres d'art qui, depuis, se sont dĂ©tĂ©riorĂ©es ou ont disparu, Ă  cause de l'usure naturelle, ou des pilleurs. Cette mĂ©thode a d'abord Ă©tĂ© utilisĂ©e en Chine Ă  l'Ă©poque ancienne, mais Robertson dĂ©veloppe et affine le processus. Elle dĂ©veloppe deux techniques, utilisant deux formes diffĂ©rentes d'encre sur du papier de riz. Le type d'encre choisi est basĂ© sur les conditions environnementales et la nature de la gravure. Avec les mayanistes Tatiana Proskouriakoff et Edith Ricketson, elle est l'une des premières femmes Ă  travailler sur l'archĂ©ologie maya. Elle est aussi la première femme Ă  rejoindre le Tikal Projet, Ă  une Ă©poque oĂą il Ă©tait gĂ©nĂ©ralement admis que les femmes n'avaient pas leur place dans des projets archĂ©ologiques[8].

Merle Greene Robertson est aussi connue pour son travail à Palenque. Dans les années 1980, elle a entrepris un projet visant à documenter et consigner l'ensemble de l'art sculptural de ce site[8]. Cela a conduit à l'organisation d'une série de grandes conférences connues sous le nom des Tables-rondes de Palenque, qui ont produit certaines des plus importantes percées dans la recherche, l'épigraphie et le déchiffrage de l'ancienne écriture maya. Ces rencontres ont commencé en et se sont achevées en [5]. Les résultats de ces travaux ont par la suite été publiés en 10 volumes[8].

Par ailleurs, elle travaille sur le site de Chichen Itza de nombreuses années. Elle y produit ici aussi un rapport détaillé de toutes les sculptures[9]. Elle produit une analyse des conditions de réalisation et des motivations des auteurs, ce qui diffère de l'habituel travail des archéologues[9].

En 1982, Robertson fonde l'Institut d'art précolombien, qui publie une revue scientifique, le PARI Journal[5] Cette organisation à but non lucratif soutient les recherches autour de l'art, de l'épigraphie et de l'iconographie méso-américaine, et a par exemple financé un projet de fouilles archéologiques à Palenque[5].

En 2004, Robertson, a reçu la Orden del Pop du Guatemala, du musée Popol Vuh , une récompense décernée pour son travail de plusieurs décennies autour de la préservation du patrimoine culturel maya[10]. l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) lui a fait remettre l'ordre de l'Aigle Aztèque[11] et l'a nommé Présidente d'honneur des Tables Rondes de Palenque[5].

Notes et références

  1. « In Memoriam - Merle Greene Robertson - Mesoweb Reports », sur mesoweb.com (consulté le )
  2. Doyle (2000)
  3. (en) Merle Greene Robertson, Never in Fear, The Pre-Columbian Art Research Institute, , 256 p. (ISBN 978-0-934051-11-8)
  4. Barnhart (2003, p. 1).
  5. (en) Marc Zender, « In memoriam: Merle Greene Robertson », PARI Journal,‎
  6. Arlen Chase, « Remembering Merle Greene Robertson », sur Stevenson School (consulté en )
  7. Certains sont disponibles dans les archives de l'Université Tulane à La Nouvelle-Orléans; see Gidwitz (2002), Olivera (1998).
  8. (en) Andrew Wyllys, « A celebration of the life of Merle Greene Robertson », PARI Journal,‎
  9. (en) Edward Kurjack, « Merle Greene Robertson », sur Institute of Maya Studies,
  10. Museo Popol Vuh (n.d.
  11. Peter Matthews, Forward to Never in Fear, San Francisco, Pre-Columbian Art Institute, , 13–18 p.

Sources et bibliographie

Liens externes

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