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Max Hoffmann

Max Hoffmann est un militaire et diplomate allemand né le à Homberg (Efze) et mort le à Bad Reichenhall. Il participe à la Première Guerre mondiale en occupant le poste de chef d'état-major de la VIIIe armée allemande ; il est un des planificateurs avec Ludendorff et Hindenburg des batailles de Tannenberg et des lacs Mazures. Il occupe ensuite le poste de chef d'état-major du front Est ; à la fin de l'année 1917, il négocie avec les Bolcheviks le traité de Brest-Litovsk. À partir de 1922, il tente de mettre en place une coalition anti-soviétique sans succès.

Max Hoffmann
Max Hoffmann

Naissance
Homberg (Efze), Province de Hesse-Nassau
Décès
Bad Reichenhall
Allégeance Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Grade Generalmajor
Années de service 1887 – 1918
Commandement chef d'état-major de la 8e armée
chef d'Ă©tat-major du front de l'Est
10e brigade d'infanterie (après guerre)
Conflits Première Guerre mondiale
Distinctions Pour le mérite

Biographie

Famille

Le père de Max Hoffmann, Jules Hoffmann, est un membre de la Cour de district ; sa mère est Friederike Charlotte Alwine Hoffmann, née du Buisson. De 1879 à 1887, Hoffmann fait ses études secondaires à Nordhausen.

Il Ă©pouse plus tard l'artiste peintre Corinna Irena Hoffman.

Premières années

Après le lycée, Hoffmann devient à partir du cadet au 72e régiment d'infanterie (de). Du au , il est Fähnrich à l'École militaire royale de Nysa. Il reçoit une recommandation impériale le et devient sous-lieutenant le . Il est muté au 45e régiment d'infanterie le . Le , il est nommé lieutenant.

Hoffmann est détaché de son régiment à l'Académie de guerre de Prusse à Berlin, le . Au cours de l'année 1898-1899, il passe six mois comme attaché militaire à la cour impériale de Saint-Pétersbourg. De 1899 à 1901, il devient spécialiste des affaires russes au sein du Grand État-major. Le , il est promu capitaine et quitte son unité pour rejoindre le Grand État-major dirigé par Alfred von Schlieffen. Il alterne des postes de commandement au sein du Grand l'état-major et à la tête d'unités ; du au , il commande une compagnie au 33e régiment de fusiliers. Au cours de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, Hoffmann est un observateur militaire de l'Empire allemand au sein de la première armée japonaise de Mandchourie, il réintègre ensuite le Grand État-major. Il est nommé ensuite au sein de l'état-major de la 1re division d'infanterie du au . Au cours de cette période, il est promu Major[N 1], le . Il retourne ensuite au Grand État-major ; en 1912, il devient instructeur à l'académie de guerre de Prusse et devient chef de bataillon le au 112e régiment d'infanterie (de). Le , il est nommé Oberstleutnant[N 2].

Première Guerre mondiale

Max Hoffmann en 1914 devant les cartes du front.

1914-1917

Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, Hoffmann est nommé chef des opérations au sein de l'état-major de la 8e armée. Devant la faiblesse de commandement de Maximilien de Prittwitz et Gaffron, chef de la 8e armée et le retour de convalescence du chef d'état-major Georg von Waldersee, Hoffmann commande réellement la défense de la Prusse en 1914. Après la défaite de Gumbinnen, Maximilian von Prittwitz décide de replier la 8e armée derrière la Vistule ; cet ordre est annulé par le Grand Quartier général et Molke qui décident également de nommer à la tête de la 8e armée Paul von Hindenburg avec comme chef d'état-major Erich Ludendorff. Hoffmann est maintenu à son poste pour sa connaissance du territoire et placé sous les ordres de Ludendorff ; tous deux se connaissent ayant vécu dans la même maison à Poznan et Berlin. Hoffmann participe à l'élaboration des plans des batailles de Tannenberg et des lacs de Mazurie. Ensuite dans ses mémoires, Hoffmann dispute la paternité de la manœuvre de Tannenberg à Ludendorff et considère Hindenburg comme un incompétent « fournissant peu d'efforts physiques et intellectuels » dont le prestige provient de la propagande allemande.

Le trio Hindenburg-Ludendorff-Hoffmann obtient sur le front de l'Est des succès importants contre l'armée russe, grâce aux compétences tactiques de Hoffmann. Ils participent à l'arrêt de l'offensive Broussilov. Le , Hoffmann est promu au grade d’Oberst[N 3]. Après la nomination de Hindenburg et de Ludendorff à la tête de l'OHL, Hoffmann est nommé chef d'état-major du front de l'Est sous les ordres du prince Léopold de Bavière. Il est promu Generalmajor[N 4] le .

Traité de Brest-Litovsk

Hoffmann, en tant que chef d'état-major du front est, est le représentant de l'OHL lors des négociations de paix à Brest-Litovsk à la fin de 1917 et au début de 1918. Il est l'initiateur et l'hôte de la conférence de paix. Bien que ne disposant pas du pouvoir de négociation, il s'implique de plus en plus dans les discussions.Il déclare au chef de la délégation russe Joffé :

« Il n'y a pas d'annexions violentes par les puissances centrales. La Pologne, la Lituanie et la Courlange ont décidé par l'intermédiaire de leurs représentants politiques de rompre leur association avec l'État russe. »

— Max Hoffmann,

Hoffmann souhaite la fragmentation de l'Ouest de la Russie pour Ă©largir la sphère d'influence allemande en Europe de l'Est. L'utilisation de « l'autodĂ©termination des peuples Â» est un des moyens pour obtenir la « sĂ©paration des peuples de la Russie Â». Ă€ partir de , il est encouragĂ© dans cette voie par le chancelier Bethmann Hollweg qui souhaite un contrĂ´le indirect des territoires afin d'Ă©viter une annexion ouverte et par Hindenburg qui voit une occasion de rĂ©employer des unitĂ©s allemandes sur le front de l'Ouest. Au cours des nĂ©gociations, les exigences allemandes sont plus importantes retardant la signature du traitĂ©. Ottokar Czernin, le ministre des Affaires Ă©trangères et reprĂ©sentant de l'Autriche-Hongrie, menace Hoffmann d'une paix sĂ©parĂ©e avec la Russie. Ce dernier lui rĂ©pond qu'il considère « l'idĂ©e brillante Â» lui permettant de retirer immĂ©diatement 25 divisions allemandes du front autrichien.

Le Hoffmann, suivant en cela les ordres de l'OHL et de Ludendorff, tient un discours assez agressif — selon Czernin — et dĂ©clare que « l'armĂ©e allemande est partout victorieuse et qu'une Ă©vacuation des territoires occupĂ©s est exclue » et que « l'OHL interdira toute ingĂ©rence dans les territoires occupĂ©s » ; ce discours est considĂ©rĂ© comme un ultimatum dans l'Empire allemand. Trotski, le nouveau reprĂ©sentant de la Russie dans les nĂ©gociations considère qu'il y a dans ces dĂ©clarations davantage « d'arrogance du vainqueur Â» et de « politique violente des puissances centrales Â» que de jugement et de vision politique globale. Trotski et les bolcheviks ont par la suite utilisĂ© ces faits Ă  des fins de propagande qui ont eu un impact direct sur les grèves de en Allemagne ou en Autriche-Hongrie (de).

Objectifs de la guerre Ă  l'Est

Comme Ludendorff et ses objectifs de guerre, Hoffmann souhaite que la Crimée devienne une colonie allemande occupée en permanence pour servir de base navale et favoriser l'influence de l'Empire allemand dans le Caucase et au Moyen-Orient. Il est cependant beaucoup plus nuancé en ce qui concerne l'annexion de la Belgique contrairement à la plupart des généraux allemands ; il s'oppose également à l'annexion de vastes territoires polonais contrairement à la volonté de l'OHL.

« Une bande frontalière avec plus de deux millions de polonais en Allemagne, comme exigé par l'OHL, ne peut entraîner que des inconvénients croissants pour l'Empire allemand, pires qu'une solution germano-polonaise. »

— Max Hoffmann

En , Hoffmann parvient Ă  convaincre l'empereur qui le considère comme l'homme le plus capable de gĂ©rer les actions sur le front de l'Est, de rĂ©duire la zone d'annexion polonaise Ă  une zone oĂą seuls 100 000 Polonais seraient prĂ©sents. Le , le conseil privĂ© de l'empereur s'oppose Ă  la dĂ©cision de l'OHL concernant la zone polonaise en la rĂ©duisant. Cette position entraĂ®ne la rupture dĂ©finitive entre Ludendorff et Hoffmann. Le , Ludendorff et Hindenburg rĂ©clament la dĂ©mission de Hoffmann.

Ludendorff dĂ©clenche une campagne de presse diffamatoire contre Hoffman lui reprochant sa faiblesse et le dĂ©nonçant comme un « agent de KĂĽhlmann Â» et dont la femme, libĂ©rale, a des liens avec les « cercles juifs Â». L'empereur sous la pression du public doit Ă©carter Hoffmann des affaires politiques en l'isolant par la gestion de la guerre sur le front de l'Est. Ă€ la suite du traitĂ© de Brest-Litovsk, l'opĂ©ration de conquĂŞte des zones d'influence allemande dĂ©bute le 18 fĂ©vrier 1918 : elle est considĂ©rĂ©e par Hoffmann comme un voyage militaire en train et en voiture. Il trouve Ă©galement que les troupes en provenance du front de l'Est et utilisĂ©es durant les offensives de printemps auraient ĂŞtre plus utiles sur le front est pour occuper les territoires disposant de ressources Ă©nergĂ©tiques importantes. Après la signature de l'armistice en , il rĂ©clame le retour d'une partie de l'armĂ©e Ă  l'Est.

RĂ©publique de Weimar

En 1922, Hoffmann propose en collaboration avec Arnold Rechberg le « plan Hoffmann Â» visant Ă  renverser la Russie bolchevique au cours d'une campagne anti-soviĂ©tique. Ils considèrent que l'Allemagne doit intervenir en association avec la Grande-Bretagne et la France pour renverser le gouvernement soviĂ©tique et Ă©tablir un gouvernement russe constitutionnel et rĂ©tablir l'Ă©conomie de la Russie.

En 1926 et en 1927, des réunions ont lieu à Londres sous les auspices de l'industriel néerlandais Henri Deterding[N 5] au sujet du plan proposé par Hoffmann. Deterding peut soutenir financièrement l'exécution du plan en effectuant des transferts d'argent vers Max Hoffmann, mais le plan de ce dernier ne rencontre pas d'échos dans la Reichswehr.

Hoffmann meurt le ; il est enterré au cimetière des Invalides de Berlin.

Tombe du général Hoffmann avec la sculpture de Rechberg.

Après la Seconde Guerre mondiale, sa tombe manque d’être détruite. Elle est déplacée à l'époque de la construction du mur de Berlin en 1961. Mais comme Rechberg avait financé la concession jusqu'en 2100, elle est finalement restaurée et remise en place en 2002 et inscrite aux monuments historiques.

Écrits

  • La Guerre des occasions manquĂ©es, Max Hoffmann traduit par Henri Simondet agrĂ©gĂ© de l'universitĂ©, 1927 Paris

Notes et références

Notes

  1. Équivalent de commandant en France.
  2. Équivalent de lieutenant-colonel en français.
  3. Équivalent de colonel en français.
  4. Équivalent de général de brigade en français.
  5. Un des fondateurs du Groupe Shell.

Références

    Voir aussi

    Bibliographie

    • (en) « Max Hoffmann », sur La machine prussienne (consultĂ© le ).
    • (de) Thilo Vogelsang, « Hoffmann, Max », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 9, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 401–402 (original numĂ©risĂ©).
    • Vejas Gabriel Liulevicius (de): Kriegsland im Osten. Eroberung, Kolonisierung und Militärherrschaft im Ersten Weltkrieg 1914–1918. Aus dem Amerikanischen ĂĽbersetzt von JĂĽrgen Bauer. Hamburger Edition (de), Hamburg 2002 (ISBN 3-930908-81-6).
    • Wolfgang J. Mommsen: Die Urkatastrophe Deutschlands. Der Erste Weltkrieg 1914–1918. (Handbuch der deutschen Geschichte (de), Band 17). 10. Auflage, Klett-Cotta, Stuttgart 2002 (ISBN 3-608-60017-5) (enthält Quellen- und ForschungsĂĽberblick).
    • John Zimmermann (de): Generalmajor Max Hoffmann. In: Lukas Grawe (Hrsg.): Die militärische Elite des Kaiserreichs. 24. Lebensläufe. wbg Theiss, Darmstadt 2020 (ISBN 978-3-8062-4018-4), Seite 152–162.

    Articles connexes

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