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Maurice Bunau-Varilla

Maurice Jules Bunau-Varilla, né le à Paris[2] où il est mort le , était un homme d'affaires et un patron de presse français, directeur du Matin, devenu un journal collaborationniste et antisémite pendant l'occupation allemande.

Maurice Bunau-Varilla
"M. Bunau-Varilla, empeureur du Matin" (Je dis tout, 1908).
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Fratrie
Conjoint
Sonia de Brunhoff (d)
Enfant
Guy Bunau-Varilla (d)
Autres informations
Propriétaire de
Manoir de Haute Roche, château de Launay (d)
Archives conservées par

Biographie

Il crée avec son frère Philippe une société chargée de relancer le canal de Panama, faisant fortune à l'occasion du scandale dans lequel il est impliqué[3]. Il investit ensuite dans le quotidien Le Matin dont il devient actionnaire majoritaire. Il entre au conseil d’administration du journal le , puis en devint le président le .

Grâce Ă  une stratĂ©gie qui s'appuie sur la publicitĂ©, le tirage du Matin passe de 285 000 exemplaires en 1902 Ă  1 million d'exemplaires en 1913. Ă€ la tĂŞte du journal, Bunau-Varilla soutient une ligne politique qui Ă©volue en fonction de ses intĂ©rĂŞts personnels. Radical et laĂŻc, il s'oriente vers le nationalisme et l'anti-parlementarisme. Sa maquette met en valeur les titres accrocheurs et les articles agressifs. En 1917, le journal atteint 1,6 million d’exemplaires. Soutenant Raymond PoincarĂ©[3], il s'oppose Ă  Clemenceau et soutient les rĂ©gimes totalitaires qui apparaissent en Europe.

Ses ventes diminuent alors de manière spectaculaire. Entre 1918 et 1939, elles passent de plus d'un million Ă  moins de 320 000 exemplaires. Bunau-Varilla poursuit cependant la mĂŞme ligne politique, tandis qu'il ne cesse de promouvoir, depuis le dĂ©but des annĂ©es 1920, le Synthol, Ă©rigĂ© en « remède-miracle Â» [3]. Il attaque le Front populaire et le gouvernement Daladier, approuve les ligues d’extrĂŞme droite, l’Italie fasciste et tĂ©moigne progressivement de sa sympathie Ă  l'Ă©gard du rĂ©gime de Hitler.

Après la défaite de juin 1940, Bunau-Varilla et son journal deviennent collaborationnistes. Il meurt le . Le Matin cesse de paraître le 17 du même mois. Impliqué dans la politique éditoriale du journal, Guy Bunau-Varilla, fils de Maurice Bunau-Varilla, est condamné aux travaux forcés à perpétuité en .

Il avait épousé Sonia de Brunhoff, fille naturelle de Moritz von Haber et d'Ida de Brunhoff, sœur d'Ida (épouse de Philippe Bunau-Varilla) et de l'éditeur Maurice de Brunhoff (père de Michel et Jean de Brunhoff).

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Maurice Bunau-Varilla manifeste de forts sentiments pro-hitlériens. En témoignent quelques lignes reproduites à la page 74 de Mon journal après la Libération, de Jean Galtier-Boissière, patron du Crapouillot. Dans une lettre retrouvée par les rédacteurs du Populaire, Bunau-Varilla écrivait : "Aujourd'hui, de plus en plus persuadé que je suis de l'avenir heureux de la France grâce à votre grand Führer, je sens que l'année qui vient verra apparaître une démonstration effective de la vie heureuse des peuples de l'Europe nouvelle." Galtier-Boissière ironise en disant que l'occupant trouvait que Bunau-Varilla "affichait ses sentiments pro-allemands de façon trop prononcée" et qu'il était "plus hitlérien qu'Hitler".

Sources

  • Les papiers personnels de Maurice Bunau-Varilla sont conservĂ©s aux Archives nationales sous la cote 18AR : Inventaire du fonds 18AR
  • Magali Lacousse, Les Sources d’archives relatives aux journaux et aux journalistes dans les fonds d’archives privĂ©es (sĂ©ries AB XIX, AP, AQ, AR, AS) XVIIIe-XXe siècles, p. 24, IV. Les Journalistes dans la sĂ©rie AR (Archives de presse) [4]
  • Claude Bellanger, Jacques Godechot, Pierre Guiral, Fernand Terrou (dir.), Histoire gĂ©nĂ©rale de la presse française, Paris, Presses universitaires de France, 1969, tomes 3-4.

Notes et références

Liens externes

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