Matteo Sellas
Matteo Sellas ou Matthäus Seelos (Füssen? vers 1580[1] – Venise, 1661[2]) est un luthier d'origine allemande établi à Venise, actif au milieu du XVIIe siècle. Dans son atelier où travaillait également son frère Giorgio Sellas, il réalisa principalement des instruments à cordes pincées (guitares, luths, théorbes, archiluths), remarquables par leur maîtrise technique et leur décoration élaborée.
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Fabricant de guitares |
Carrière
Membre d'une famille allemande émigrée, héritière d'une longue tradition dans la facture d'instruments, il établit son atelier 'alla Corona' (à la Couronne) à Venise[3]. Ces instruments utilisaient normalement des cordes doubles en boyaux de mouton. Réalisés en différentes matières, ils pouvaient être joués seuls, en duo, trio ou par des ensembles instrumentaux et vocaux[4].
Sellas est apprenti durant quatre ans dans l'atelier de Bartholomäus Ebersbacher, à Florence. Il se rend ensuite à Bologne avec son ami luthier Jacob Stadler, qu'il retrouve durant son séjour à Naples de 1607 a 1612. On sait qu'en 1613 il travailla aussi dans l'atelier de Matheus Buchenberg (Matthäus Bückenberg) à Rome et qu'il ne retourna pas à Venise avant 1630, où il resta jusqu'à sa mort[2].
Établissement à Venise
Les luthiers vénitiens du XVIIe siècle, motivés par de riches clients armateurs de musique et par les productions d'opéras se livrent concurrence dans la décoration des instruments de musique. Les diverses parties de l'instrument utilisent des bois précieux (ébène, palissandre, bois de serpent, d'amourette, etc.), des rosaces ouvragées en parchemin, et sont ornées dans les moindres détails d'incrustations d'Ivoire, procédé dans lequel l'atelier des Sellas acquiert une grande renommée en portant à un haut degré de qualité l'ornementation et en parvenant à ajouter des figures d'ivoire taillé (chasseurs, soldats...)[4]. Son frère Giorgio réalisa également des guitares et des luths avec autant de soin dans la décoration[3].
On pense que l'augmentation de la fabrication de luths à Venise est la cause de l'immigration de luthier originaires du sud de l'Allemagne au milieu du XVIIe siècle, en raison des guerres incessantes et de l'instabilité économique en résultant. Beaucoup de familles s'installent ainsi dans le quartier du Rialto et au Fondaco dei Tedeschi, comme les Tieffenbrucker, Seelos et Koch, qui italianisent leurs noms en Dieffopruchar, Sellas et Cocho[4].
Le Musée de la musique à Paris possède une importante collection de 10 instruments de Matteo et 2 de Giorgio Sellas.
Références
- (ca) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en catalan intitulé « Matteo Sellas » (voir la liste des auteurs).
- Laurence Libin, « Musical instruments », The Metropolitan Museum of Art Bulletin., vol. New Series, Vol. 48,‎ , p. 54 - 55. (JSTOR 3258955)
- (it) Davide Rebuffa, Il Liuto : storia e costruzione attraverso immagini e trattati, Palerme, L'Epos, , 167 p. (ISBN 978-88-8302-377-4)
- Klaus Wachsmann, « Luth », Grove Music Online. Oxford Music Online, Oxford University Press,‎ ? (lire en ligne, consulté le )
- Joël Dugot, « The Correr Collection and Instrument Manufacture in Sixteenth and Seventeenth Century Venice », Art and Music in Venice. From the Renaissance to the Baroque, Montreal museum of fine arts,‎ , p. 139-144 (ISBN 978-2-89192-370-5)
Liens externes
- Instruments de la famille Sellas (ou Seelos) sur la base MIMO, site mimo-international.com.
- Instruments de Matteo Sellas au musée de la musique de Paris, site de la Philharmonie de Paris.
- Instruments de Giorgio Sellas au musée de la musique de Paris, site de la Philharmonie de Paris.