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Massif del Paine

Le massif del Paine ou cordillère del Paine (en espagnol : macizo del Paine ou cordillera del Paine) est un massif montagneux du Chili situé au pied et à l'est de la cordillère des Andes en Patagonie. Le massif appartient administrativement à la XIIe région de Magallanes et de l'Antarctique chilien et à la province de Última Esperanza.

Massif del Paine
Vue aérienne annotée du massif.
Vue aérienne annotée du massif.
GĂ©ographie
Altitude 3 050 m, Cerro Paine Grande (Cumbre principal)
Massif Cordillère de Patagonie (Andes)
Longueur 24 km
Largeur 13 km
Superficie 312 km2
Administration
Pays Drapeau du Chili Chili
RĂ©gion Magallanes et Antarctique chilien
Province Ăšltima Esperanza
GĂ©ologie
Âge 12 millions d'années
Roches Granite, roches sédimentaires

Toponymie

Le nom Paine vient du mot payne signifiant « bleu ciel », issu du mapudungun, une langue amĂ©rindienne. Dans la zone gĂ©ographique du massif, cette langue n'est pas parlĂ©e, mais l'usage du mot viendrait de l'Ă©claireur chilien Santiago Zamora, originaire de la rĂ©gion centrale du Chili, qui explora la zone dans les annĂ©es 1870 et qui servit de guide aux expĂ©ditions de reconnaissance de Tomas Rogers en 1877 et 1879[1] - [2]. Plusieurs lieux se trouvant dans la rĂ©gion centrale du Chili portent ce nom, par exemple la commune de Paine.

GĂ©ographie

Subdivisions

Le massif a la forme d’un rectangle, orientĂ© NE-SO et entaillĂ© de deux vallĂ©es profondes et parallèles dans le sens NO-SE, lui donnant la forme d’un W. Ses dimensions sont environ 24 km de long sur 13 km de large. Le massif peut ĂŞtre divisĂ© en divers secteurs principaux.

Cerro Paine Grande

Le Cerro Paine Grande proprement dit est situĂ© au sud-ouest du massif. Il possède quatre sommets : la Cumbre principal (sommet principal, 3 050 m), la Punta Bariloche (pointe Bariloche, 2 600 m), la Cumbre Central (sommet central, 2 730 m) et la Cumbre Norte (sommet septentrional, 2 750 m). C’est la partie la plus occidentale et la plus imposante du massif, situĂ©e entre la vallĂ©e del FrancĂ©s et le glacier Grey. Le sommet est constamment enneigĂ©. Le glacier del FrancĂ©s est alimentĂ© par ces neiges-ci.

Le Cerro Paine Grande au centre, surplombant un fragment d'iceberg provenant du glacier Grey (visible Ă  gauche) et flottant dans le lac Ă©ponyme

Cuernos del Paine

En face, sur l’autre versant de la vallĂ©e del FrancĂ©s se trouvent les Cuernos del Paine (« Cornes du Paine »). Ces trois sommets sont reconnaissables Ă  leur forme massive et surtout Ă  leurs couleurs. En effet, leur partie sommitale et leur base sont de couleur foncĂ©e, constituĂ©s de matĂ©riaux sĂ©dimentaires. Au contraire la partie centrale est nettement plus claire et se distingue immĂ©diatement. Cette partie centrale est faite de granite. Les couches sĂ©dimentaires supĂ©rieures sont des tĂ©moins de l'Ă©rosion par les glaciers et les vents. Cette superposition se retrouve sur le Cerro Almirante Nieto. En regardant bien la partie granitique orientale du Cuerno Este, des zones plus sombres qui font penser au dessin d’un gaucho Ă  cheval, sont visibles.

Cuernos del Paine au centre et le Monte Almirante Nieto en retrait Ă  droite

Vallée del Francés

Le cirque au fond de la vallée del Francés

Au fond de la vallĂ©e del FrancĂ©s se trouve un cirque cernĂ© par des sommets de moindre importance. Parmi ceux-ci figure la Cabeza del Indio (« TĂŞte de l’Indien Â», 2 230 m) au nord. Son nom provient de la ligne de crĂŞte semblable au profil d’un homme. La forme la plus immĂ©diatement identifiable est celle de l’Aleta del TiburĂłn (« Aileron du requin »). Entièrement de granite, c’est une pyramide couchĂ©e culminant Ă  1 717 m dont on distingue nettement l’arĂŞte principale.

Vallée Bader

À l’est des Cuernos et les séparant du Monte Almirante Nieto se trouve la vallée Bader, non accessible aux touristes.

Monte Almirante Nieto

Le mont Almirante Nieto est un imposant sommet, culminant Ă  2 640 m d'altitude. De mĂŞme que pour les Cuernos, on observe les deux couleurs dues aux diffĂ©rents matĂ©riaux qui le composent. Il reprĂ©sente le versant oriental de la vallĂ©e Ascensio (se nomme ainsi en mĂ©moire d'Ascencio Brunel qui fut capturĂ© dans le parc en 1902), au creux de laquelle coule le rio Ascensio.

Le mont Almirante Nieto au centre. L'entrée de la vallée Bader est visible entre l'Almirante Nieto et les Cuernos.

Vallée Ascensio et Torres del Paine

Torres del Paine.

La vallĂ©e Ascensio est la seconde plus importante du massif. C’est elle qui permet d’accĂ©der aux Torres del Paine. Ces trois pics granitiques sont alignĂ©s selon un axe NE-SO, et sont respectivement appelĂ©es Torre Norte, Central et Sur (Tour Nord, Centrale et Sud). Elles culminent respectivement Ă  2 600 m, 2 800 m, 2 850 m. Le relief au-delĂ  de la Torre Norte est appelĂ© Nido del Condor. On y observe une fois encore la superposition des matĂ©riaux sĂ©dimentaires et granitiques, tandis que les tours sont de granite pur. Au fond de la vallĂ©e se dessine le Cerro Oggioni (1 697 m).

Cerro Paine

Ce petit sommet de 1 508 m d’altitude fait face au Monte Almirante Nieto, de l’autre cĂ´tĂ© de la vallĂ©e Ascensio. Il est l’extrĂ©mitĂ© sud-est du massif.

Principaux glaciers

Au sein du massif, trois glaciers d’importance sont présents, tous du côté oriental. Sur le flanc sud-ouest du Paine Grande, se trouve le glacier del Francés. À l’extrémité NO du massif, deux glaciers débutant au même endroit s’écoulent l’un vers la face septentrionale du massif (glacier de los Perros) et l’autre vers la face orientale du massif (glacier Olguín).

Historique des ascensions

Premières tentatives

Les premières informations Ă  propos d’ascensions d’alpinisme dans la rĂ©gion proviennent Ă©galement des Ă©crits du père Alberto MarĂ­a De Agostini. Il y note qu'en 1931 et en 1937 Ă©tait prĂ©sent au Paine le docteur allemand Gustavo Fester, accompagnĂ© lors de la seconde expĂ©dition par des alpinistes. Ă€ cette occasion, Hans Teufel et Stefan Zuck, du Club Alpin de Bavière, rĂ©ussirent Ă  atteindre la cime occidentale du Paine Chico (2 668 m), qui est baptisĂ©e Cerro Almirante Nieto. En 1955, a lieu la conquĂŞte du sommet central du Paine Grande (2 730 m) par les alpinistes chiliens Luis Kranl, Sergio Kunstermann, Ernesto Payá et Ricardo Vivanco. Ce mĂŞme jour, le 11 fĂ©vrier, est escaladĂ© par les mĂŞmes personnes le sommet sud (2 600 m), qu’ils nomment Punta Bariloche, en souvenir des deux alpinistes de cette ville, Schmoll et Pangerc, qui avaient perdu la vie sur les flancs de cette montagne.

Mais le sommet principal du Paine Grande, avec ses 3 050 m d'altitude est le sommet le plus haut de la rĂ©gion et constituait l’objectif principal des expĂ©ditions. DĂ©jĂ  dans les annĂ©es 1953-1954 des escaladeurs argentins avaient initiĂ© l'exploration de ses flancs, mais s'Ă©taient arrĂŞtĂ©s Ă  cause de la mort de deux hommes de pointe, Heriberto Schmoll et Toncek Pangerc, tuĂ©s par un dĂ©tachement de glace. Lors de l'hiver austral 1957-1958 arriva au pied du Paine Grande une grande expĂ©dition organisĂ©e et financĂ©e par l'Italien Guido Monzino. Le groupe d’alpinistes Ă©tait principalement composĂ© de guides du Val d'Aoste. Il Ă©tait composĂ© de : Guido Monzino, chef de l'expĂ©dition, Tullio Monzino, Pietro Nava et de Luigi Barmasse, Jean Bich, Marcello Carrel, Toni Gobbi, Camillo Pellissier, Pacifico Pession, Leonardo Carrel et Pierino Pession, guides alpins. Cinq Chiliens (quatre militaires et un civil, le mĂ©decin Emilio Covacevich) accompagnaient ce groupe. C'est le 27 dĂ©cembre que la cordĂ©e de Bich et Carrel, suivie par une autre d'appui formĂ©e par Gobbi, Pellissier et Pession, peut tenter l'assaut final. Bien que les conditions soient très mauvaises, les alpinistes rĂ©ussissent Ă  gravir la paroi orientale et atteignent la cime. L’autre objectif de cette expĂ©dition Ă©tait de gravir les fameuses tours. Face aux difficultĂ©s rencontrĂ©es sur les tours Central et Sur, les alpinistes se rabattent sur la troisième, la Norte. Le somment est atteint par Bich et Pession le 16 janvier 1958. Elle prend alors comme nom Torre Guido Monzino.

En 1963, une équipe anglaise (Christian Bonington et Don Whillans) et une italienne organisée par la Section de Monza du Club alpin italien (dirigée par Giancarlo Frigen et composée de Armando Aste de Rovereto, Vasco Taldo, Nando Nusdeo, Josue Aiazzi et Carlo Casati de Monza) veulent conquérir la Torre Central. Ce seront les Anglais qui y parviendront, après une compétition acharnée, le 16 décembre 1963. Cependant, les Italiens, le 9 février de la même année, arrivent au sommet de la Torre Sur, la plus grande des trois.

Autres ascensions

  • Cerro Oggioni (1 697 m) : ascension rĂ©alisĂ©e le par les Italiens Franco Solina, Cesare Fava, Filippo Frasson, Mario Castellazzo, Ignacio Sáenz y Armando Aste
  • Cerro Fortaleza (2 681 m) : ascension rĂ©alisĂ©e le par les Anglais Dave Nicol, John Gregory et Gordon Hibberd, de l’expĂ©dition d’Ian Clough
  • Cerro Escudo (2 240 m) : ascension rĂ©alisĂ©e le par les Italiens Mario Curnis et Mario Dotti, membres de l’expĂ©dition conduite par Piero Nava, avec aussi Piero Bergamelli et Andrea Cattaneo
  • Cuerno del Paine Principal (2 600 m) : ascension rĂ©alisĂ©e en 1968 par les alpinistes chiliens RaĂşl Aguilera, Eduardo GarcĂ­a, Osvaldo Latorre et GastĂłn OyarzĂşn
  • Cerro Trono Blanco (2 197 m) : ascension rĂ©alisĂ©e en 1968 par les alpinistes tchĂ©coslovaques Leos Horka et Pavel K'imza, avec le chilien GastĂłn OyarzĂşn.
  • Cerro Cota 2000 (2 000 m) : ascension rĂ©alisĂ©e en 1971 par les alpinistes chiliens Jorge Quinteros, GastĂłn OyarzĂşn, Bernard Paul et JosĂ© Troncoso
  • Cerro Catedral (2 168 m) : ascension rĂ©alisĂ©e en 1971 par les alpinistes anglais Bob Smith, Guy Lee, Bob Show, Chris Jackson, Roger Whemell et Dave Nicol
  • Cerro Espada (2 500 m) : ascension rĂ©alisĂ©e le par les alpinistes sud-africains Paul Fatti et Michael Scott, puis par leurs coĂ©quipiers Carl Fatti, Tony Dick, Roger Fuggle et Richard Hoare (seul le dernier de l’expĂ©dition, Paul Andersen, ne l’a pas gravi)
  • Cuerno del Paine Norte (2 400 m) : ascension rĂ©alisĂ©e le par l’expĂ©dition prĂ©cĂ©dente, Ă  l’exception de Carl Fatti
  • Aleta del TiburĂłn (1 717 m) : ascension rĂ©alisĂ©e en 1977 par les alpinistes chiliens Gino Casassa, Claude Cognian, Juan Pardo et Gonzalo Salamanca

Notes et références

  1. (es) Mateo Martinic Beros, Ăšltima Esperanza en el tiempo,
  2. (es) « Puerto Natales - Capital de la provincia de Última Esperanza », La Prensa Austral,‎

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) John Biggar, The Andes : A Guide for Climbers, , 3e Ă©d., 304 p. (ISBN 0-9536087-2-7, lire en ligne)
  • (en) Alan Kearney, Mountaineering in Patagonia, Seattle, Cloudcap, , 143 p. (ISBN 978-0-938567-30-1)
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