Massacre de Beni Messous
Le massacre de Béni-Messous a eu lieu dans la nuit du à Sidi Youssef en Algérie, un quartier périphérique de la ville de Beni Messous situé à 19 km du centre d'Alger. Au moins 87 personnes ont été tuées[1] - [2] - [3].
Massacre de Beni Messous | |
Date | |
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Lieu | Beni Messous, Algérie |
Victimes | Civils |
Morts | au moins 87 |
Auteurs | GIA |
Guerre | Guerre civile algérienne |
Coordonnées | 36° 46′ 47″ nord, 2° 58′ 31″ est |
Contexte
En 1997, l'Algérie est à l'apogée d'une guerre civile qui avait commencé après l'annulation par l'Armée des Élections législatives remportées par le Front islamique du salut. Les combattants islamistes combattent le gouvernement et se réfugient dans la forêt de Baïnem à l'ouest d'Alger. Le quartier de Sidi Youssef de Beni Messous se trouve juste sur le bord de cette forêt.
De nombreux massacres ont au cours de cette année-là , et celui de Sidi Youssef a lieu après celui de Rais, au sud d'Alger, où les assaillants ont tué jusqu'à 300 personnes. Dans la nuit du 22 au 23 septembre, soit quinze jours plus tard, le massacre de Bentalha aurait fait près de 400 victimes.
DĂ©roulement
À environ 22 heures, le , une cinquantaine d'hommes sont arrivés en camions à Sidi Youssef, brandissant des couteaux et des haches, et ont commencé à tout casser dans les maisons, tuant les occupants, éventrant même une femme enceinte. Les victimes ont crié à l'aide et frappé des pots et des casseroles pour alerter leurs voisins. Bien que stationnées à proximité, les forces de sécurité ne sont pas arrivées avant 1 heure du matin, selon les récits des témoins[1] - [3].
Victimes
Les terroristes ont tué au moins 87 personnes ce soir-là , selon l'agence Associated Press, bien qu'aucun bilan officiel n'ait été émis, et deux partis politiques, le Front des forces socialistes et le Mouvement de la société pour la paix, ont revendiqué respectivement 151 et 150 morts[4]. Le massacre a été suivie par une deuxième nuit de tuerie le lendemain, qui aurait fait 45 morts[3].
EnquĂŞte
Aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité, mais les groupes de militants islamistes comme le GIA ont été blâmés. Le gouvernement algérien a déclaré à la Commission des Nations unies sur les droits de l'homme qu'une enquête judiciaire a été ouverte et qu'un raid antiterroriste a été mené sur le repaire de huit coupables, précisant que la procédure judiciaire se poursuivait. On ne sait pas comment concilier cela avec ce que dit un général de l'ONU qui a visité le site le : « De ceux qui avaient commis des atrocités seulement huit étaient toujours en liberté et un autre détenu à la prison de Serkadji. Le chef du groupe terroriste avait été abattu 10 jours plus tôt. ».
Amnesty International a interrogé l'État, prétextant que « Beni Messous possède la plus grande caserne et centre de sécurité militaire de la capitale, ainsi que plusieurs autres bases de gendarmerie et de forces de sécurité d'où le site du massacre est clairement visible. La caserne militaire de Cheraga n'est qu'à quelques kilomètres. » et que « Des voisins ont téléphoné aux forces de sécurité qui ont refusé d'intervenir en disant que l'affaire relevait du mandat de la gendarmerie. Ils ont appelé la gendarmerie mais n'ont reçu aucune réponse et les assaillants n'ont pas été dérangés. »[5]
RĂ©actions
Beaucoup de familles ont fui Sidi Youssef à la suite de ces massacres, certains ont trouvé refuge dans le stade de Beni Messous et étaient encore là en 2002. Les maisons où le massacre a eu lieu ont été démolies par décret du maire en 2001, seuls quelques vestiges éparpillés subsistent, et aucune plaque ne marque l'endroit.
Références
- (anglais) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Beni Messous massacre » (voir la liste des auteurs).
- José Garçon, « Terreur et psychose aux portes d'Alger. Nouveau carnage sans intervention des forces de sécurité. », Libération,‎ (lire en ligne)
- Hassane Zerrouky, « Massacres à répétition : 87 personnes tuées à Sidi-Youcef », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
- (en) Rachid Khiari, « Algerians defend against marauders », Associated Press,‎ (lire en ligne)
- (en) Rachid Khiari, « Dozens killed in Algeria slaughter », Associated Press,‎ (lire en ligne)
- (en) « Algeria: A human rights crisis », Amnesty International,‎ (lire en ligne)