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Marquis de Gothie

Le titre de Marquis de Gothie ou Margrave de Gothie était un titre de noblesse, parfois assumé par son titulaire comme un signe de suprématie dans la région de Gothie qui était situé dans la région historique de Septimanie dans le sud de la France, qui est devenue plus tard une partie du Languedoc. Le Marquisat comprenait notamment les villes de Narbonne, Agde, Béziers, Melgoy, Nßmes et UzÚs, aux IXe et Xe siÚcles.

Le royaume des Francs sous Hugues Capet.

Le titre de Marquis de Septimanie, précédente dénomination de la Gothie, est également employé.

Historique

AprĂšs 790, Charlemagne fonda le marquisat d'Espagne en Septimanie, ainsi que la Marche hispanique composĂ©e d'un certain nombre de comtĂ©s du sud des PyrĂ©nĂ©es jusqu'Ă  l'Èbre. Ensemble, les deux fiefs correspondaient Ă  la zone tampon censĂ©e protĂ©ger le royaume d'Aquitaine des incursions arabes. Le premier souverain du marquisat fut Guillaume de Gellone, qui organisa la dĂ©fense du territoire, repousse les incursions musulmanes, et participe Ă  la reconquĂȘte de Barcelone en 801. La capitale du marquisat Ă©tait Toulouse, dont les comtes portaient Ă  l'origine le titre de marquis de Septimanie. Le marquis de Septimanie Ă©tait le principal reprĂ©sentant de l'empereur de la rĂ©gion, relevant directement du roi d'Aquitaine. AprĂšs que Guillaume de Gellone s'est retirĂ© en 806, BĂ©gon de Paris, mariĂ© Ă  la fille illĂ©gitime de Louis le Pieux, lui a succĂ©dĂ©.

Cependant, aprĂšs la mort de Charlemagne, la situation dans la rĂ©gion a changĂ©. Devenu empereur, Louis le Pieux nomme son fils PĂ©pin Ier, comme roi d'Aquitaine, qui commet rapidement de nombreuses maladresses, Ă©cartant et disgraciant des seigneurs locaux et assassinant des Ă©vĂȘques, comme Jean d’Auch. En 816, les Basques se rĂ©voltent, la rĂ©bellion s'Ă©tend rapidement Ă  la Vasconie. Afin de lutter plus efficacement contre soulĂšvement, Louis a divisĂ© la Marquisat d'Espagne en deux. À la tĂȘte de la Marche toulousaine se trouvait BĂ©renger de Toulouse, qui devint en fait vice-roi d'Aquitaine, tandis que la Septimanie tomba sous le contrĂŽle direct de l'empereur, qui nomma le comte de Leibulf de Provence pour l'administrer.

Territoires détenus par Bernard de Septimanie en 826.

AprĂšs la mort de Leibulf (en 828), la Septimanie est entre les mains de Bernard de Septimanie, alors Comte de Barcelone. Cependant en 832, aprĂšs avoir participĂ© Ă  la rĂ©bellion de PĂ©pin contre l'empereur Louis le Pieux, Bernard est privĂ© de ses biens, qui sont donnĂ©s en apanage Ă  BĂ©renger de Toulouse, rĂ©unissant ainsi les territoires de Toulouse et Septimanie, ainsi que leur ajoutant une partie des comtĂ©s catalans. AprĂšs la mort de BĂ©renger trois ans plus tard, ses biens reviennent Ă  Bernard, revenu dans l’estime de Louis le Pieux par son aide dans la guerre contre son fils Lothaire. Il fĂ©odalisa ses provinces en confiant leur administration Ă  ses vicomtes.

AprĂšs la mort de Louis le Pieux en 840, une guerre Ă©clate Ă  nouveau entre ses fils. Bernard, qui a reconnu PĂ©pin II d'Aquitaine (fils de feu PĂ©pin Ier) comme son suzerain, ne participe au conflit qu'aprĂšs la dĂ©faite de PĂ©pin II et Lothaire contre Louis le Germanique et Charles le Chauve lors de bataille de Fontenoy-en-Puisaye. En aoĂ»t 843, Lothaire, Louis et Charles concluent la paix par le traitĂ© de Verdun, par lequel l’empire carolingien est dĂ©finitivement divisĂ© entre les trois frĂšres. La Septimanie est incluse dans le royaume Francie occidentale de Charles le Chauve - Ă  l'exception du comtĂ© d'UzĂšs, qui est entrĂ© dans le royaume de Lothaire. Si le traitĂ© ramĂšne la paix entre les trois frĂšres, elle met cependant Bernard dans une position difficile : son principal alliĂ©, PĂ©pin II est exclu du partage. En 844, Charles le Chauve mĂšne une nouvelle expĂ©dition en Aquitaine : Bernard est capturĂ© lors du siĂšge de Toulouse, condamnĂ© Ă  mort et dĂ©capitĂ© dans cette ville[1]. Le marquisat est divisĂ©e, la Septimanie est subordonnĂ©e aux comtes de Barcelone et le titre de marquis de Septimanie a Ă©tĂ© aboli.

En 849, Ă  l'assemblĂ©e de Narbonne, Charles le Chauve autorise les comtes Aleran de Troyes et Isembart d'Autun Ă  subordonner les territoires qui soutenait son rival PĂ©pin II d'Aquitaine. En mĂȘme temps, Isembart et Aleran reçoivent le titre de marquis de Gothie. Ils rĂ©ussissent Ă  capturer Guillaume de Septimanie, le fils de Bernard et Ă  prendre pied dans la rĂ©gion, aprĂšs quoi le titre de marquis de Gothie a Ă©tĂ© effectivement attribuĂ© aux comtes de Barcelone avant la rĂ©bellion de Bernard de Gothie, rĂ©unissant d'Ă©normes possessions entre ses mains. AprĂšs la rĂ©pression de la rĂ©bellion en 878, les biens de Bernard sont divisĂ©s. Le titre de marquis de Gothie est donnĂ© Ă  Bernard Plantevelue, qui devint en 885 Margrave d'Aquitaine. AprĂšs la mort de Bernard, le titre hĂ©rite Ă  son fils Guillaume le Pieux.

Cependant, aprĂšs la mort de Guillaume en 918, le roi Charles III le Simple accorde le titre aux comtes de Toulouse et Rouergue, qui incluent la Gothie dans leurs possessions. Cependant, au XIe siĂšcle, le titre perd son sens et disparaĂźt.

Liste des titulaires

Marquis de Septimanie

Marquis de Gothie

Le Marquisat de Gothie au sein du royaume de France vers 1030
  • 844 - 848 : Sunifred de Barcelone, comte d'Urgell et de Cerdagne (834-848), comte de Barcelone, GĂ©rone (844-848)
  • 849 - 852 (co-dirigeants) :
    • Aleran de Troyes, comte de Troyes (820 - 852), comte de Barcelone, d'Empuries et Roussillon (850-852)
    • Isembart d'Autun, comte de Barcelone, GĂ©rone, d'Empuries et Roussillon (850 - 852), comte d'Autun, Chalon, Dijon et Macon (853)
  • 852 - 858 : Odalric (en), comte de Barcelone, de GĂ©rone, d'Empuries et Roussillon (852-858)
  • 858 - 864 : Unifred, comte de Barcelone, de GĂ©rone, de Narbonne, de Roussillon, d'Empuries (858-864), comte Toulouse (863-864)
  • 865 - 878 : Bernard de Gothie, comte de Barcelone, de GĂ©rone, Roussillon, Narbonne, Agde, BĂ©ziers, NĂźmes, de Melgueil (865-878), comte de Poitiers (866-877), comte d'Autun (876-879)
  • 878 - 886 : Bernard Plantevelue, comte d'Ormois (866). comte d'Auvergne (868–886), comte de Toulouse, de Rouergue et de Quercy (872-886), comte auvent Bourges de 878, comte de MĂącon (884-886), comte de Lyon de 885, margrave d'Aquitaine de 885
  • 886 - 918 : Guillaume le Pieux, comte d'Auvergne, Macon, Bourges et Lyon (886-918), duc d'Aquitaine (893-918)
  • 918 : Eudes de Rouergue, comte de Rouergue (872-918), de Quercy (877-918) et de Toulouse (886-918)

AprĂšs l'abdication du comte Eudes, ses deux fils se partagent ses domaines : Raymond II conserve les comtĂ©s d'Albi et de Toulouse, tandis que Ermengaud obtient les comtĂ©s de Rouergue et de Quercy. À la mort du premier en 924, le titre de marquis de Gothie est rĂ©cupĂ©rĂ© Ă  la fois par Ermengaud et par Raymond Pons (fils de Raymond II)

En 1065, Raymond de Saint-Gilles, récupÚre le titre de feue sa cousine Berthe. Seul le comté de Rouergue lui apporte une puissance territoriale, les autres titres de Narbonne et de Gothie sont uniquement des titres théoriques apportant une suzeraineté.

Notes et références

Notes

    Références

    1. Michel Rouche, Histoire du Moyen Âge, p. 183.
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