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Markoosie Patsauq

Markoosie Patsauq (prononcĂ© [maʁ.ku.si.pa.tsa.uk] en français ; á’«á‘Żá“Ż ᐾᑩᓮᐅᖅ en inuktitut) est un Ă©crivain inuk nĂ© Ă  Inukjuak le et mort le dans la mĂȘme ville[1].

Markoosie Patsauq
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  78 ans)
Inukjuak
Nom dans la langue maternelle
á’«á‘Żá“Ż ᐾᑩᓮᐅᖅ
Nationalité
Activités

Biographie

Markoosie Patsauq naĂźt en 1941 et meurt en 2020 Ă  Inukjuak[2]. En 1953, la Gendarmerie royale du Canada, au nom du gouvernement fĂ©dĂ©ral, dĂ©place sa famille, ainsi que six autres familles d'Inukjuak, Ă  Resolute Bay oĂč il vit pendant trente ans[3] - [4]. En 1962, des maisons sont construites et les enfants commencent l'Ă©cole[5]. Il est le deuxiĂšme de cinq enfants, dont le politicien John Amagoalik (en) et le poĂšte Jimmy Patsauq. Atteint de tuberculose, il passe trois ans (1953-1956) au Manitoba, sans sa famille, et y apprend l'anglais[4]. En 1960, il se marie avec Zipporah avec qui il a un enfant[2].

Maisons alignées avec une montagne en arriÚre-plan
Inukjuak en 2014.

En 1961, motivĂ© par le souhait de devenir pilote, il complĂšte une formation Ă  l'École Sir John Franklin Ă  Yellowknife[4]. Entre l'Ă©tĂ© 1967 et l'Ă©tĂ© 1968, il obtient un diplĂŽme de pilote d'avion commercial du centre d'entraĂźnement des Sky Harbour Air Services de Goderich (Ontario). Le MinistĂšre des Affaires indiennes et du Nord souligne sa carriĂšre alors qu'il devient le premier pilote professionnel inuit au Canada. Il travaille comme pilote dans l'Arctique pendant douze ans. En 1971, Jean ChrĂ©tien, ministre des Affaires indiennes et du Nord, le nomme dans le directoire de la Panarctic Oils, Ltd[4]. Par la suite, il occupe un poste d'agent socio-Ă©conomique Ă  Inukjuak[3].

Markoosie Patsauq écrit de la fiction de 1968 à 1973. En 1971, il rédige un texte au sujet de son expérience comme aviateur et, en 1991, un autre sur le déplacement de sa famille à Resolute Bay[3].

En 1996, il témoigne aux audiences de la Commission royale sur les peuples autochtones, qui présente en 2010 des excuses officielles et compense financiÚrement les sept familles déplacées à Resolute Bay[4] - [6].

Chasseur au harpon

Markoosie est connu pour ᐊᖑᓇᓱᑊᑎᐅᑉ ᓇᐅᒃᑯᑎᖓ, Uumajursiutik unaatuinnamut, (Le Harpon du chasseur ou Chasseur au harpon), le premier roman inuit du QuĂ©bec publiĂ© au Canada[7] - [6]. L'histoire raconte la traque d'un ours blanc qui a attaquĂ© un campement. Parmi les chasseurs, Kamik, jeune inuit, espĂšre dĂ©montrer autant d'agilitĂ© que son pĂšre. La rudesse de l'Arctique le confronte Ă  la rĂ©alitĂ©.

Traductions

La version originale en inuktitut paraĂźt en trois parties dans Inuktitut Magazine entre 1969 et 1970[6]. C'est un des premiers romans inuits au QuĂ©bec Ă  avoir Ă©tĂ© traduit en plus d'une langue. Il est d'abord traduit en anglais par Markoosie Patsauq en 1970 sous le titre Harpoon of the Hunter avec les illustrations de Germaine Arnaktauyok, puis en français par Claire Martin en 1971 sous le titre Le Harpon du chasseur aux Ă©ditions Le Cercle du Livre de France, et une nouvelle fois en 2011 par Catherine Ego sous le mĂȘme titre aux Ă©ditions Les Presses de l'UniversitĂ© du QuĂ©bec avec l'Institut culturel Avataq[8]. Aucune des versions n'a encore Ă©tĂ© traduite, sauf la version anglaise par l'auteur lui-mĂȘme, directement Ă  partir du texte en inuktitut. En 2020, Valerie Henitiuk et Marc-Antoine Mahieu retraduisent le texte de l'inuktitut vers l'anglais, Ă  la suite de discussions avec Markoosie Patsauq au sujet du texte en inuktitut[9]. En 2021, les maisons d'Ă©dition DĂ©paysage en France et BorĂ©al au QuĂ©bec publient une nouvelle version traduite de l'inuktitut vers le français, rĂ©alisĂ©e Ă©galement par les cotraducteurs Henitiuk et Mahieu[6]. Cette nouvelle traduction soulĂšve un dĂ©bat entre Catherine Ego et ces cotraducteurs Ă  propos du fait que la nouvelle traduction française, rĂ©alisĂ©e Ă  partir du texte en inuktitut, est prĂ©sentĂ©e par les mĂ©dias comme Ă©tant plus juste que la prĂ©cĂ©dente, rĂ©alisĂ©e Ă  partir de la version autotraduite en anglais par l'auteur[10] - [6]. En 2021, l'Ă©diteur français de cette traduction dĂ©cide de s'Ă©carter du sens original donnĂ© par l'auteur Ă  son Ɠuvre et publie le roman sous le titre Kamik[11]. En 2020, le livre est traduit en au moins 12 langues, dont l'estonien, le hindi et le marathi[12] - [2].

Écrits

  • 1968 : Uumajursiutik unaatuinnamut (traduit sous les titres Chasseur au harpon et Kamik)
  • 1971 : Strange Happenings
  • 1972-1973 : Wings of Mercy
  • 2018 : Exile in childhood: one man’s memoir (rĂ©cit en quatre parties dans le journal Nunatsiaq News)[13] - [14] - [15] - [16].

Notes et références

  1. Bob Weber, « Markoosie Patsauq, qui a écrit le premier roman inuit, est décédé à 78 ans », sur Le Soleil, (consulté le ).
  2. Radio-Canada, « DécÚs de Markoosie Patsauq, le premier romancier inuk », sur Radio-Canada, (consulté le ).
  3. Pierre DĂ©lĂ©age, « Markoosie, Le Harpon du chasseur. QuĂ©bec, Presses de l’UniversitĂ© du QuĂ©bec, coll. « Jardin de givre », 2011 », Gradhiva. Revue d'anthropologie et d'histoire des arts, no 15,‎ , p. 233–236 (ISSN 0764-8928, lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. Littératures inuites, « Patsauq, Markoosie », sur Littératures inuites - UQAM (consulté le ).
  5. Caroline Montpetit, « Voyage au bout d’un enfer de glace », sur Le Devoir, (consultĂ© le ).
  6. Matisse Harvey, « PremiÚre « vraie » traduction française du Chasseur au harpon , de Markoosie Patsauq », sur Radio-Canada, (consulté le ).
  7. (en) « ᐊᖑᓇᓱᑊᑎᐅᑉ ᓇᐅᒃᑯᑎᖓ - ᓄᓇᕕᒻᒄ ᐊᑐᐊᒐᓐᖑᑎᑕᐅᓯá’Șᓕᕐᑐᑩ », sur publicationsnunavik.com (consultĂ© le ).
  8. (en) Valerie Henitiuk, « Of breathing holes and contact zones. Inuit-Canadian writer Markoosie in an through translation. », sur Target Online, (ISSN 0924-1884, consulté le ), p. 39-63.
  9. (en) « Uumajursiutik unaatuinnamut / Hunter with Harpoon / Chasseur au harpon | McGill-Queen’s University Press », sur McGill-Queen's University Press (consultĂ© le ).
  10. Catherine Ego, « Réplique: les traductions françaises de Markoosie », sur Trahir, (consulté le ).
  11. « Kamik, chasseur au harpon – SĂ©lectionnĂ© pour le prix Bernard-HƓpffner 2021 | Éditions DĂ©paysage » (consultĂ© le ).
  12. « L'Inde s'ouvre à la culture inuite / UQAM », sur Actualités UQAM (consulté le ).
  13. (en) Markoosie Patsauq, « Exile in childhood: one man’s memoir — Part 1 », sur Nunatsiaq News, (consultĂ© le ).
  14. (en) Markoosie Patsauq, « Exile in childhood: one man’s memoir — Part 2 », sur Nunatsiaq News, (consultĂ© le ).
  15. (en) Markoosie Patsauq, « Exile in childhood: one man’s memoir — Part 3 », sur Nunatsiaq News, (consultĂ© le ).
  16. (en) Markoosie Patsauq, « Exile in childhood: one man’s memoir — Part 4 », sur Nunatsiaq News, (consultĂ© le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Commission d'enquĂȘte sur les relations entre les Autochtones et certains services publics, Rapport final - Écoute, rĂ©conciliation et progrĂšs, QuĂ©bec, Gouvernement du QuĂ©bec, (ISBN 978-2-550-84753-3, lire en ligne)

Liens externes


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