Mark Ashton
Mark Christian Ashton (Oldham, â Londres, ) est un militant des droits des homosexuels, membre du Parti communiste de Grande-Bretagne[1].
Mark Ashton | |
Mark Ashton en 1986. | |
Naissance | Oldham, Lancashire, Angleterre |
---|---|
DĂ©cĂšs | Londres |
Origine | Royaume-Uni |
Cause défendue | Droits des homosexuels |
Autres fonctions | Lesbians and Gays Support the Miners 1984-1985 (cofondateur), Ligue des jeunes communistes britanniques (en) 1982-1987 (secrétaire général 1985-1986) |
Biographie
Mark Ashton grandit Ă Portrush (comtĂ© d'Antrim en Irlande du Nord). Il Ă©tudie Ă l'ancien Northern Ireland Hotel and Catering College (en) de Portrush, avant de dĂ©mĂ©nager Ă Londres en 1978. Richard Coles Ă©crit au sujet de cette pĂ©riode : « Mark a Ă©galement travaillĂ© pendant un certain temps comme barman au Conservative Club Ă Kingâs Cross, ou, plutĂŽt, comme une serveuse de bar, travesti, avec une perruque ruche blonde. Je ne fus jamais sĂ»r si les clients ont compris qu'il Ă©tait en rĂ©alitĂ© un homme » (« Mark also worked for a while as a barman at the Conservative Club in Kingâs Cross, or, rather, as a barmaid, in drag, with a blonde beehive wig. I was never sure if the patrons worked out that he was really a man »)[2].
En 1982, il passe trois mois au Bangladesh pour rendre visite Ă ses parents, son pĂšre y travaillant dans l'industrie des machines textiles. Ce sĂ©jour dans un pays frappĂ© par la famine et lâextrĂȘme pauvretĂ© le marque profondĂ©ment [3]. Ă son retour, il se porte volontaire pour la permanence tĂ©lĂ©phonique London Lesbian and Gay Switchboard (en), il soutient la Campagne pour le dĂ©sarmement nuclĂ©aire[4] et rejoint la Ligue des jeunes communistes britanniques (en)[1]. En 1983, il apparaĂźt dans le film du Lesbian and Gay Youth Video Project Framed Youth: The Revenge of the Teenage Perverts (en)[5], un documentaire qui a remportĂ© le Grierson Awards (en) 1984 du Meilleur documentaire[6].
Il forme, avec son ami Mike Jackson, le groupe de soutien Lesbians and Gays Support the Miners (LGSM), aprĂšs avoir recueilli des dons pour les mineurs en grĂšve Ă la marche Lesbian and Gay Pride de 1984 Ă Londres. Alors que le gouvernement envoie la nouvelle police anti-Ă©meutes et les bobbies Ă cheval affronter les grĂ©vistes, Mark Ashton organise des concerts de charitĂ©, avec les groupes comme Bronski Beat de Jimmy Somerville. LGSM verse lâargent rĂ©coltĂ© aux mineurs[7].
Son militantisme contribue Ă sensibiliser la gauche britannique Ă la question des droits LGBT. En 1985, pour la premiĂšre fois, le Parti travailliste met aux voix une motion dĂ©fendant lâĂ©galitĂ© des droits pour les personnes homosexuelles. Câest notamment le vote du syndicat des mineurs et de ses alliĂ©s qui permet son adoption[7].
AprÚs LGSM, il s'implique dans le collectif Red Wedge (en)[2] et devient secrétaire général de la Young Communist League de 1985 à 1986.
Diagnostiqué malade du sida, Mark est admis au Guy's Hospital le et meurt 12 jours plus tard d'une pneumocystose[8]. L'annonce de sa mort provoque une vive émotion dans la communauté gay, présente lors de ses funérailles au cimetiÚre de Lambeth (en)[9] - [10].
HĂ©ritage moral
En sa mémoire, le Mark Ashton Trust a été créé pour recueillir des fonds pour les personnes atteintes du VIH, et, en 2007, il avait levé 20 000 £[8] - [10]. Depuis 2008, le Terrence Higgins Trust a inclus le Mark Ashton Red Ribbon Fund, qui avait recueilli, en 2015, plus de 21 000 £[11]. Mark Ashton a également un panneau sur le Patchwork des noms [12] - [3] et une plaque, depuis , à l'entrée du siÚge londonien du Terrence Higgins Trust[13].
La ballade For a Friend (en) dans l'album Red du duo britannique pop The Communards a Ă©tĂ© Ă©crite en sa mĂ©moire[14]. Mark Ashton Ă©tait un ami de Jimmy Somerville et Richard Coles[15]. Mark Hooper dans The Rough Guide to Rock Ă©crit que ce morceau pourrait ĂȘtre « l'instant le plus passionnĂ© » de Somerville[14]. For a Friend atteint le 28e rang au hit-parade britannique[16].
Le film de ConstantĂnos GiĂĄnnaris Jean Genet Is Dead (1989)[17] est dĂ©diĂ© Ă sa mĂ©moire[18].
Les activités du groupe londonien des LGSM ont été mises en scÚne dans Pride, un film sorti en , dans lequel Mark est joué par Ben Schnetzer (nommé comme Meilleur acteur dans un second rÎle aux British Independent Film Awards pour ce rÎle). Le rÎle d'Ashton dans les LGSM a été rappelé dans une série d'entretiens avec certains de ses autres membres préalablement à la sortie du film[19]. Cependant, son adhésion à la Ligue des jeunes communistes n'a pas été mentionnée dans le film pour éviter d'indisposer le public américain[20].
Le , le Conseil de Paris attribue au jardin jouxtant lâhĂŽtel d'AngoulĂȘme Lamoignon la nouvelle dĂ©nomination de « jardin de l'HĂŽtel-Lamoignon - Mark Ashton », en sa mĂ©moire[21] - [22].
En juin 2021, le conseil du district de Causeway Coast and Glens répond favorablement à une pétition signée par prÚs de 30 000 personnes pour l'érection d'un mémorial dans la ville de Portrush, dont il est originaire[23].
Notes et références
- Kelliher 2014.
- Coles 2014.
- Birch 1994.
- Birch 2007.
- (en) Framed Youth: Revenge of the Teenage Perverts sur lâInternet Movie Database.
- (en) Framed Youth Revenge of the Teenage Perverts (1983) sur le site du British Film Institute.
- Ian Brossat, « Mark Ashton par Ian Brossat, le mĂ©tĂ©ore », LibĂ©ration,â (lire en ligne).
- Robinson 2007, p. 170.
- Frost 2014.
- Taylor et Keay 2006.
- (en) Chris Birch, « The Mark Ashton Red Ribbon Fund ».
- (en) « HIV Quilt Comes Out in May », George House Trust, .
- Birch 2014.
- Hooper et Buckley 2003, p. 221â222.
- (en) Andy Kellman, « Review: Red », AllMusic.
- Warwick, Kutner et Brown 2004, p. 256.
- (en) Jean Genet Is Dead sur lâInternet Movie Database.
- Murray 1998, p. 56.
- Kellaway 2014.
- Doward 2014.
- Olga Volfson, « Mark Ashton, militant queer fondateur de Lesbians and Gays Support the Miners, honoré par la ville de Paris », sur Komitid, .
- « 2018 DAC 389. Attribution de la dĂ©nomination Jardin de lâHĂŽtel Lamoignon - Mark Ashton, au jardin de lâHĂŽtel Lamoignon (4e ».
- « Mark Ashton : le conseil approuve le mémorial de Portrush pour un activiste gay », sur hebergementwebs.com, .
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Chris Birch, « Mark Ashton - Panel No: 69 », AIDSquilt.org.uk,
- (en) Chris Birch, « Mark Ashton », Gone Too Soon, All Points North,
- (en) Chris Birch, My Life : The Caribbean, Communism, Budapest 1956, journalism, HIV/Aids, London Lighthouse, Dianaâs funeral, Westminster Abbey, Chelsea and Westminster Hospital and much more, St Christopher Press, , 229 p. (ISBN 978-0-9545721-1-2)
- (en) Chris Birch, « The Mark Ashton Red Ribbon Fund », Red Ribbon Fund Newsletter, Terrence Higgins Trust, no 5,â
- (en) Richard Coles, Fathomless Riches : Or How I Went From Pop to Pulpit, Hachette UK, , 288 p. (ISBN 978-0-297-87031-9, présentation en ligne)
- (en) Jamie Doward, « The real-life triumphs of the gay communist behind hit movie Pride », The Guardian,â (lire en ligne)
- (en) Mark Fischer, « Moving and inspiring. Matthew Warchus (director) Pride general release », Weekly Worker,
- (en) Peter Frost, « âPits and Perverts:â The Legacy of Communist Mark Ashton », The Morning Star,
- (en) Hall-Carpenter Archives, Walking After Midnight : Gay Men's Life Stories, Routledge, , 205-223 p. (ISBN 978-0-415-02957-5), « Mark Ashton: Five Friends Remember »
- (en) Mark Hooper et Peter Buckley (dir.), The Rough Guide to Rock, Rough Guides, , 221â222 p. (ISBN 978-1-84353-105-0, lire en ligne)
- (en) Kate Kellaway, « When miners and gay activists united: the real story of the film Pride », The Guardian,â (lire en ligne)
- (en) Diarmaid Kelliher, « Solidarity and Sexuality: Lesbians and Gays Support the Miners 1984â5 », History Workshop Journal, Oxford Journals, vol. 77, no 1,â , p. 240-262 (DOI 10.1093/hwj/dbt012)
- (en) Jon Kutner, « For A Friend (Communards) »,
- (en) Daryl Leeworthy, « Ashton, Mark Christian », Oxford Dictionary of National Biography,â (DOI 10.1093/odnb/9780198614128.013.111326)
- Julien Massillon, « LâĂ©motion de Jimmy Somerville: «Le hĂ©ros de âPrideâ Ă©tait mon meilleur ami» », sur Yagg,
- (en) Raymond Murray, Images in the Dark : An Encyclopedia of Gay and Lesbian Film and Video, Titan Books, , 622 p. (ISBN 978-1-84023-033-8)
- (en) Lucy Robinson, Gay men and the left in post-war Britain : how the personal got political, Manchester University Press, , 219 p. (ISBN 978-0-7190-7434-9)
- (en) David G Taylor et Jon Keay, « Mark Ashton remembered », Positive Nation,
- (en) Bruce Wallace, « Obituary â Mark Ashton », The Leninist,â (lire en ligne)
- (en) Neil Warwick, Jon Kutner et Tony Brown, The Complete Book of the British charts : Singles & Albums, Omnibus Press, , 1522 p. (ISBN 978-1-84449-058-5, lire en ligne)
- (en) Colin Wilson, « Dear Love of Comrades: The politics of Lesbians and Gays Support the Miners », rs21,â (lire en ligne)
- (en) « âMark was a very popular guy - he knew everyoneâ, says close friend », Coleraine Times,â (lire en ligne)
Liens externes
- Ressource relative Ă la musique :
- (en) MusicBrainz
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :