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Maritima Avaticorum

Maritima Avaticorum fut une ville gallo-romaine construite sur le territoire de l'actuelle commune de Martigues et occupée du Ier siècle av. J.-C. jusqu'au milieu du IVe siècle apr. J.-C. Pline la mentionne comme étant la capitale du peuple celto-ligure des Avatiques.

Fouilles et mise en valeur du site

Le site est Ă©tabli Ă  1 500 mètres au nord du cĹ“ur historique de Martigues le long de l'Ă©tang de Berre dans le quartier de Tholon. Il est connu depuis la première moitiĂ© du XXe siècle mais n'a sĂ©rieusement Ă©tĂ© fouillĂ©, sous l'Ă©gide du Service archĂ©ologique de la ville de Martigues, qu'Ă  partir de 1998[1].

Depuis 2006, le site est ouvert à la visite et des travaux d'aménagement sont prévus pour limiter sa dégradation du fait du voisinage de l'étang de Berre[2]. La restauration et la protection des pierres sont prévues tout comme l'implantation de panneaux didactiques depuis 2011, en partenariat avec le mécénat du groupe Total et la Fondation du Patrimoine[2].

Depuis juillet 2014, des travaux ont été établis sur le site actuel du lycée Paul Langevin à Martigues[3] construit dans les années 1960. Ces rénovations ont engendré des fouilles archéologiques qui ont été la source d'une grande découverte : un ensemble exceptionnel de monnaies d'or de César au début du principat d'Auguste. C'est la première fois qu'un trésor relatif à la période triumvirale est trouvé. 48 monnaies conservées recouvrent la période entre 46 et 27 avant Jésus-Christ.

Ce trésor prouve l'origine occidentale de certaines séries triumvirales[4] dont l'hypothèse de l'origine orientale a été définitivement fermée. Archéologiquement, ce trésor est source de nouvelles questions, qui interrogent sur la notion de "trésor" : pourquoi les pièces n'ont pas été mises dans un récipient et pourquoi les avoir dégradées volontairement ?

Constructions gallo-romaines

Le site se trouve aujourd'hui entre plusieurs immeubles et constructions modernes (base nautique, lycée). La zone de recherche ne fait donc que 2 hectares[5], l'étendue de la ville antique étant supposée plus grande. Ainsi, le site est limité à l'est par la plage du rivage de l'étang mais des fouilles sous-marines ont révélé des vestiges (dont une digue) jusqu'à une quarantaine de mètres au large sur une zone d'au moins un hectare[5]. Deux sources pérennes y existent.

Neuf rues ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es suivant l'axe est-ouest et deux suivant l'axe nord-sud. Une de ces deux rues d'axe nord-sud, plus large que les autres, est supposĂ©e ĂŞtre le cardo maximus. Ces rues dĂ©limitent des Ă®lots d'habitations et un ensemble de cinq bassins d'une surface totale de 100 m2[5]. Les fouilles ont rĂ©vĂ©lĂ© un intĂ©rieur fait de parois murales peintes d'une habitation du IIe siècle apr. J.-C. Les cinq bassins sont supposĂ©s avoir servi de citernes, mais leur fonctionnement est encore inconnu[5].

Un important bâtiment (d'une taille égale à au moins deux îlots d'habitation) a également été découvert dans la partie sud-ouest du site. Enfin, la structure de la digue a été identifiée comme une construction à pieux renforcée par de la maçonnerie de pierres.

Constructions et utilisation ultérieure

Le site de Tholon, du fait de ses deux sources, a été ensuite fréquemment utilisé. Une église (Sancta Trinitatis de Tullone) y a été construite et est mentionnée en 1213 et 1817[5]. Il n'en reste aujourd'hui que trois murs[2]. Un lavoir et des citernes d'approvisionnement, aujourd'hui restaurés, ont aussi été construits à partir du XVe siècle[2].

Mobilier

  • battoir en bois

Mobilier funéraire

  • Une stèle du Ier siècle apr. J.-C. portant l'Ă©pitaphe de Monisata, fille de Monisatus

Iconographie

  • Dessins de reconstitution du site antique par Jean-Marie Gassend en 2004

Bibliographie

  • Jean Chausserie-LaprĂ©e, Martigues, terre gauloise : entre celtique et MĂ©diterranĂ©e, Ă©ditions Errance, 2005.
  • AndrĂ© Soazic, Le Nouveau visage de Maritima, Reflets, dĂ©cembre 2009, p.25.

Notes et références

  1. Jean Chausserie-Laprée, De la restitution en archéologie, Restitutions et mise en valeur d’habitats  : l’exemple de Martigues (Bouches-du-Rhône, France), Les Éditions du Patrimoine (2005).
  2. André Soazic, Le Nouveau visage de Maritima, Reflets, décembre 2009, p. 25.
  3. Jean Chausserie-Laprée, « La première Martigues révélée : Une fouille préventive exceptionnelle », Archéologia n°537,‎ , p. 59-65 (ISSN 0570-6270)
  4. Arnaud Suspène, « Le "trésor" de Martigues : un ensemble exceptionnel de monnaies d'or, de César au début du principat d'Auguste », Archéologia N°537,‎ , p. 62-65 (ISSN 0570-6270)
  5. Jean Chausserie-Laprée, op. cit.
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