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Marie MĂ©dard

Marie MĂ©dard, nĂ©e le dans le 4e arrondissement de Paris, morte le Ă  Tours est une rĂ©sistante et une bibliothĂ©caire française.

Marie MĂ©dard
Marie MĂ©dard en 1946.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  92 ans)
Tours
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint

Biographie

Marie Médard naît dans une famille protestante[1], (son père, Jean Médard était pasteur de l’Église réformée au Fleix, puis à Rouen), et elle participe à des mouvements de jeunesse d'inspiration protestante : les éclaireuses unionistes[2] au sein de la Fédération française des éclaireuses et la "Fédé"[3]. Elle ressent dès 1940 le désir de s’engager de manière active dans la lutte contre le nazisme. Pendant la guerre, elle est étudiante en histoire à la Sorbonne, et fait partie de la Fédé (Fédération française des associations chrétiennes d’étudiants). En 1942, elle participe avec des camarades à une manifestation où ils arborent de fausses étoiles pour protester contre le décret imposant le port de l’étoile jaune aux Juifs[4] - [5]

« J'ai fait des actes ponctuels de résistance, avant de m'engager dans un réseau participant vraiment à la guerre. La seule initiative que j'ai prise (après la rafle du Vel d'Hiv), c'est de me poster volontaire pour aider à sauver les enfants juifs, sachant à qui m'adresser pour être mise en rapport avec une personne travailleuse à ce sauvetage. Et aussi les manifestations auxquelles j'ai participé. Mais pour une action de guerre, évidemment clandestine, je ne pouvais qu'attendre d'être contactée. C'est pourquoi mon entrée officielle dans la résistance n'a eu lieu qu'en mars 1944 (Témoignage, le 3 novembre 1999)[6] »

C’est par l’intermédiaire d’Hélène Berr que Marie Médard a ses premiers contacts avec des mouvements organisés de résistance[7]. Elle convoie d’abord des enfants juifs en zone sud. Au début de 1944, elle rentre dans le réseau Jonque. Arrêtée le , torturée par la Gestapo de la rue de la Pompe, elle garde le silence[8]. Incarcérée à la prison de Fresnes pendant quelques semaines, elle est ensuite déportée à Ravensbrück (Torgau, Koenigsberg[9]). Elle est libérée par la Croix-Rouge suédoise le .

Après la guerre, elle s’implique dans des mouvements œcuméniques et dans des organismes œuvrant pour la réconciliation avec l’Allemagne : en 1948, elle participe à un camp de dénazification dirigé par Klaus von Bismarck à Vlotho (Westphalie)[10] ; l'année suivante, elle est équipière Cimade en Allemagne.

En 1952, elle devient bibliothécaire, travaillant dans un premier temps à la bibliothèque du musée de l’Homme que dirige alors Yvonne Oddon. Parallèlement, elle collabore aux recherches menées sur Ravensbrück par ses camarades de déportation Germaine Tillion (Kouri) et Anise Postel-Vinay.

Après son mariage avec René Fillet en 1953, tous deux sont bibliothécaires à la bibliothèque municipale de Tours. Elle termine sa carrière à la bibliothèque Cujas, à Paris, entre 1978 et 1983.

DĂ©corations

Bibliographie

  • Christian Bernadac, Kommandos de femmes, Ă©ditions France-Empire, 1973
  • Christiane Goldenstedt: Les femmes dans la RĂ©sistance, Ă©d. Centaurus Verlag & Media, Herbolzheim, 2006, (ISBN 3-8255-0649-5).
  • Jacques Poujol, Protestants dans la France en guerre 1939-1945, les Ă©ditions de Paris, 2000
  • CĂ©dric Gruat et CĂ©cile Leblanc, Amis des Juifs. Les rĂ©sistants aux Ă©toiles, Ă©ditions TirĂ©sias, 2005
  • Patrick Cabanel, Histoire des justes en France, Armand Colin, 2012
  • Marie-Jo Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos. La bande de la rue de la Pompe, 1944, Ă©ditions Ouest-France, 2013
  • CĂ©cile Leblanc, Marie MĂ©dard, une jeune rĂ©sistante, Ă©ditions Ampelos, p. 144, 2021.

Notes et références

  1. Jacques Poujol, Protestants dans la France en guerre. 1939-1945, Ă©ditions de Paris, 2000, p. 68-69.
  2. Cécile Leblanc, Marie Médard, une jeune résistante, Paris, Éditions Ampelos, , 144 p. (ISBN 978-2-35618-178-7), p. 21-22
  3. Collectif sous la direction de Philippe Mezzasalma, Femmes en déportation: Les déportées de répression dans les camps nazis 1940-1945, Paris, Presses universitaires de Paris Nanterre, , 308 p. (lire en ligne), p. 175
  4. Cédric Gruat et Cécile Leblanc, Amis des Juifs. Les résistants aux étoiles, éditions Tirésias, 2005, p. 123-130.
  5. Patrick Cabanel, Histoire des Justes en France, Armand Colin, 2012, p. 68.
  6. Christiane Goldenstedt, Les femmes dans la RĂ©sistance, Herbolzheim, Centaurus Verlag & Media, (ISBN 3-8255-0649-5)
  7. INA, MĂ©moires de la Shoah, entretien du 3 octobre 2005, chapitres 8 et 11.
  8. Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos. La bande de la rue de la Pompe, éditions Ouest-France, 2013, p. 52-54.
  9. Christian Bernadac, Kommandos de femmes, Ă©ditions France-Empire, 1973, p. 188-189.
  10. Annika Friedbert, The project of reconciliation : journalists and religious activists in Polish-German relations. 1956-1972, thèse de doctorat, 2008.

Liens externes

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