Marie Gross
Marie Gross, née Krebs le à Altenstadt et morte le à Wissembourg est une résistante ayant permis l'évasion d'une soixantaine de prisonniers de guerre français pendant la Seconde Guerre mondiale.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 64 ans) Wissembourg |
Nom de naissance |
Krebs |
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Activités |
Commerçants et assimilés, résistante |
Membre de | |
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Conflit | |
Lieux de détention | |
Distinction | |
Archives conservées par |
Service historique de la DĂ©fense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 323446) Service historique de la DĂ©fense (AC 21 P 620124) |
Biographie
Pendant la Seconde Guerre mondiale, avec son mari Paul, Marie Gross tient un débit de tabac rue Nationale à Wissembourg. Depuis la fin de la campagne de France, de nombreux prisonniers de guerre (PG) sont détenus dans la région et dans le Palatinat voisin où se trouvent de nombreux camps de prisonniers le long de l'ancienne frontière[Note 1]. Régulièrement, les prisonniers viennent acheter du tabac. Malgré la présence des gardes, Marie Gross discute en français avec eux[1].
Très rapidement, une relation s'établit et les prisonniers demandent de l'aide pour s'évader. Avec la complicité de son mari, Marie Gross recueille les évadés, les nourrit, les habille et les cache à son domicile ou au magasin. Avec le nombre croissant d'évadés, qui viennent la solliciter, elle doit faire appel à son entourage pour les habiller et les nourrir.
Elle apprend qu'un groupe de femmes, à Strasbourg, a organisé une filière d'évasion. Elle envoie son amie Anne-Marie Muller qui prend contact avec Lucienne Welschinger de l'Équipe Pur sang. Dorénavant, Anne-Marie Muller accompagne les évadés en train jusqu'à la gare de Strasbourg. Elle en accompagne d'autres à Reichhoffen où la filière du Rehtal appartenant au réseau Hector les prend en charge[2] - [3].
À la suite du démantèlement de l''Équipe Pur sang en mars 1942, Marie Gross est arrêté puis relâchée par les Allemands. Mais, le , Anne-Marie Muller est arrêtée et Marie une nouvelle fois avec son époux Gross le 13 mai. Ils sont, tous les trois, conduits, pour interrogatoire, dans les bureaux de la Gestapo rue Sellenick à Strasbourg. Le , ils sont transférés au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck. Marie Gross y est affectée à la buanderie où elle entretient les vêtements des gardes. Elle y fait la connaissance d'Alice et Marie-Louise Daul ainsi que de Lucienne Welschinger du groupe Équipe Pur sang[1].
Le , Paul Gross est libéré pour raison de santé[2].
Marie Gross est jugée le par le Volksgerichtshof pour « aide à l'évasion ». L'acte d'accusation lui reproche d'avoir aidé une soixantaine de prisonniers[4]. Selon les sources , la sentence n'est pas la même. L'une dit qu'elle serait condamnée à la peine de mort et qu'au bout de neuf mois elle apprend que sa peine est remise jusqu'à nouvel ordre[1] - [2]. L'autre annonce une condamnation à 8 ans de pénitencier[4].
Elle est internée à la prison de Stuttgart. À partir de juin 1943, elle peut recevoir la visite de son mari une fois par mois. En novembre 1943, elle est transférée à Francfort-sur-le-Main où elle partage sa cellule avec Lucienne Welschinger. Puis elle est déportée à la prison d'Aichach où elle est libérée par l'armée américaine le . Elle est rapatriée en France le [1].
Après le décès de Paul, le , Marie Gross se remarie avec Frédéric Herrel en 1953[1].
Distinctions
Elle est reconnue « Déporté résistant »[5].
Notes et références
Notes
- L’Alsace est annexée de fait, le 18 octobre 1940, au territoire allemand, par un décret de Hitler. La frontière est déplacée sur le tracé de celle de 1871.
Références
- Éric Le Normand (ill. Christophe Clavel), La résistance des Alsaciens, copyright 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 1152172696, lire en ligne), « Marie Gross (née Krebs) »
- Marie-José Masconi (préf. Frédérique Neau-Dufour), Et les femmes se sont levées : portraits de résistantes alsaciennes et lorraines, La Nuée bleue, copyright 2021, 282 p. (ISBN 978-2-7165-0897-1 et 2-7165-0897-6, OCLC 1247468187, lire en ligne), « Marie Gross », p. 37-41
- « Titres, homologations et services pour faits de résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
- Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : résistants et héros inconnus, 1940-1945, (ISBN 978-2-7491-2009-6 et 2-7491-2009-8, OCLC 896816152, lire en ligne), « Gross (née Krebs) Marie »
- « Base des déportés-résistants - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
Voir aussi
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
- « Marie Gross : Une commerçante de Wissembourg vient en aide aux prisonniers », dans Marie-José Masconi, Et les femmes se sont levées, La Nuée bleue, , 256 p. (ISBN 9782716508971), p. 37-41.
- Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Marie Gross (née Krebs) », dans La résistance des Alsaciens, Fondation de France, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9). DVD pédagogique.
- Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés: Résistants et héros inconnus 1939-1945, Le Cherche midi, (ISBN 9782749120676, lire en ligne).
- Bertrand Merle, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (préf. Victor Convert, intro. Marie-Claire Vitoux), « Les filières d'évasions », dans 50 mots pour comprendre la Résistance alsacienne, Strasbourg, Éditions du Signe, , 196 p. (ISBN 978-2-7468-4334-9), p. 30-33