Marie-Théophile Griffon du Bellay

Il naquit à Rochefort. Son père était l’un des derniers survivants des naufragés de La Méduse et devenu commissaire de la Marine. Chirurgien de marine à l’âge de 20 ans en 1849, il embarqua entre 1850 et 1861 sur différents bâtiments de la Marine, périodes de service à la mer entrecoupées de séjours à terre au port de Rochefort. le 8 mars 1856, il soutint sa thèse de doctorat en médecine à Montpellier, intitulée « Essai sur le tétanos ». Chirurgien de 1ère classe, à bord du Pionnier, avec le lieutenant de vaisseau Paul Augustin Serval, il essaya deux fois d'atteindre le fleuve Ogooué au Gabon (1862). Échoué en juillet dans le delta du fleuve, malade, il dut abandonner son compagnon en décembre, qui tenta alors de remonter la vallée du Remboué.

À partir du 25 décembre 1867, il fut médecin principal sur La Caravane, un hôpital flottant installé au Gabon. Il mena alors des études sur l'iboga et le Griffonia simplicifolia (ainsi nommé, en 1865, par Henri Baillon, en son hommage), et fut le premier à décrire la maladie du sommeil. Il écrivit également sur les succès obtenus par le sulfate de quinine dans le traitement du paludisme.

Il devint en 1871 directeur du service sanitaire de la Vendée, de la Loire-Atlantique et du Morbihan. Il servit ensuite en Guadeloupe (1868-1876), où il fut confronté à une épidémie de fièvre jaune, puis au Sénégal (1877-1878). Son nom figure sur un monument à La gloire des troupes noires et aux créateurs disparus de l’AOF, à Dakar.

Monument aux morts Demba et Dupont à Dakar, Sénégal

Sur la place de la Gare à Dakar, le monument dédié en 1923 « aux créateurs de l'AOF et à la gloire de l'armée noire » comporte – outre les statues de Demba et Dupont, le tirailleur et le marsouin – les médaillons de Louis Faidherbe et de quatre prestigieux gouverneurs, William Merlaud-Ponty, Joost Van Vollenhoven, François Joseph Clozel et Griffon du Bellay [1].

Promu en février 1878 directeur des services de Santé à Saint-Nazaire et officier de l'Instruction publique, Marie-Théophile s’y installa avec sa famille rue de Villès-Martin. Très investie dans la vie de la cité, il décéda le 10 novembre 1908 à Saint-Nazaire où il repose au cimetière de La Briandais[2].

• Essai sur le Tétanos, 1856
• Exploration du fleuve Ogo-Way, côte occidentale d'Afrique (juillet-août 1862), Revue maritime et coloniale, vol. 9, 1863, p. 66-89 et 296-309
• Lettre sur l'Ogooué, Bulletin de la Société de Géographie, 1864, p. 462
• Le Gabon, Le Tour du monde, II, 1865, p. 273-379

• Chevalier de la Légion d'honneur, 13 août 1863.
• Officier de la Légion d'honneur, 28 décembre 1869.

• Numa Broc, Dictionnaire des Explorateurs français du XIX^e siècle, T.1, Afrique, CTHS, 1988, p. 168
• Bernard Brisou et Michel Sardou, Dictionnaire des médecins, chirurgiens et pharmaciens de la Marine. Service historique de la défense, 2010. SHD-DMV CC7pha 1081. RBMP. MS.
• M. Sardet, Marie Théophile Griffon du Bellay, chirurgien de la Marine et explorateur de l’Ogooué. Association Santé Navale Outre-Mer 2009, 117, p. 43-46
• Bibliographies de l'Ecole Navale
• Loup Odoevsky Maslov, Un explorateur à Saint-Nazaire, Chroniques de Saint-Nazaire, 6 avril 2019.

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