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Marie-Magdeleine de Bonafons

Marie-Magdeleine de Bonafons, née le et morte à une date inconnue, parfois appelée Mlle (Marie-Madeleine) d'Albert, est une romancière française emprisonnée pour son roman Tanastés (1745), un roman à clef sur la vie sexuelle du roi Louis XV.

Marie-Magdeleine de Bonafons
Biographie
Naissance
Décès
Après 1775
Pseudonyme
Mlle d’Albert
Activités
Œuvres principales
Tanastés (1745)

Biographie

Marie-Magdeleine de Bonafons est née le à Versailles, fille de Jean-Pierre de Bonafon, écuyer du sieur d'Albert, et de Marie Le Noir[1]. On sait peu de choses sur sa jeunesse si ce n'est qu'elle a fait ses études à l'Abbaye de Penthemont[2]. En 1740, elle s'installe au château de Versailles pour servir de femme de chambre à la princesse de Montauban[1].

Tanastés est une histoire fantastique allégorique où le personnage principal, un prince des Zarimois, prend un certain nombre de maîtresses au cours de ses aventures. Le personnage de Tanastés est destiné à représenter le roi Louis, et le roman est vendu avec une clé indiquant les homologues réels des personnages fictifs. Tanastés est vendu secrètement mais il s'est suffisamment répandu pour que la propre fille du roi, la princesse Adélaïde, en possède un exemplaire[1] - [3].

Une enquête policière sur le roman aboutit à l'arrestation de 21 personnes dont des libraires et des éditeurs, ainsi que Bonafons elle-même, en . Elle est interrogée par Claude-Henry Feydeau de Marville, lieutenant général de police. Elle insiste sur le fait que Tanastés n'est qu'un conte de fées et ne vise pas à parler du roi Louis, malgré l'existence de la clé[1] - [3].

Par lettre de cachet, elle est incarcérée à la Bastille pendant quatorze mois, puis enfermée dans un couvent au secret, le Couvent des Bernardines de Moulins. En 1759, elle est graciée par le roi, libérée et bénéficie d'une pension de 300 livres[1] - [3] - [4].

Bonafons a publié un autre roman, Confidences d'une jolie femme en 1775[2]. Au moment de son arrestation, elle avait écrit d'autres ouvrages, parmi lesquels on trouve : de la poésie, un roman historique non fini intitulé Le Baron de ***[5] - [6] et trois pièces de théâtre (Le Destin, Les Dons et Le Demi-Savant). Le sort de certains de ses manuscrits est inconnu[1] - [3].

La date de sa mort est inconnue[7]. En 1775, lors de la sortie de son roman Confidences d'une jolie femme, elle vit retirée depuis plusieurs années au couvent du Petit-Saint-Chaumont de Paris[8].

Œuvres publiées

  • Tanastés, conte allégorique, La Haye, Van der Slooten, , 65 p. (lire sur Wikisource)
  • Confidences d'une jolie femme, Amsterdam et Paris, Chez la veuve Duchesne,

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Marie-Madeleine Bonafon » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Lisa Jane Graham, If the King Only Knew: Seditious Speech in the Reign of Louis XV, University of Virginia Press, (ISBN 978-0-8139-1927-0, lire en ligne)
  2. (en) Dictionary of women worldwide : 25,000 women through the ages, Detroit, Mich., Thomson Gale, (ISBN 978-0-7876-9394-7, OCLC 71817179, lire en ligne)
  3. (en) Robert Darnton, « Mademoiselle Bonafon and the Private Life of Louis XV: Communication Circuits in Eighteenth-Century France », Representations, vol. 87, no 1, , p. 102–124 (ISSN 0734-6018, DOI 10.1525/rep.2004.87.1.102, JSTOR 10.1525/rep.2004.87.1.102, lire en ligne)
  4. Frantz Funck-Brentano, Les lettres de cachet à Paris, étude suivie d'une liste des prisonniers de la Bastille (1659-1789);, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne)
  5. Robert Darnton, « Mlle Bonnafon et la «vie privée» de Louis XV », Dix-Huitième Siècle « L'épicurisme des Lumières », no 35, , p. 369-391 (lire en ligne Accès libre)
  6. (ro) Éric Dussert, Ascunse de pădure: 138 de scriitoare uitate, Editura Alchimica Ezoterica Fundamentala, , 576 p. (ISBN 9786069545102, lire en ligne), p. 66
  7. Bonafons, Marie-Magdeleine de (1716-17..) sur data.bnf.fr
  8. « Correspondance littéraire - Janvier 1775 », Correspondance littéraire, philosophique et critique, Paris, Garnier frères, vol. 11, , p. 21 (lire en ligne Accès libre)

Bibliographie

  • Robert Darnton, « Mlle Bonnafon et la « vie privée » de Louis XV », Dix-Huitième Siècle, no 35 « L'épicurisme des Lumières », , p. 369-391 (lire en ligne Accès libre)

Article connexe

Liens externes

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