Marie-Madeleine pénitente
Marie-Madeleine pénitente est une huile sur toile (157 x 121 cm) du Greco, exécutée peu aprÚs l'arrivée de l'artiste à TolÚde en 1577 ou 1578[1]. Elle est exposée depuis 1921[2] au Musée des beaux-arts de Budapest[3].
Artiste | |
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Date |
Vers les entre et |
Type | |
Matériau | |
Dimensions (H Ă L) |
156,5 Ă 121 cm |
Mouvement | |
No dâinventaire |
5640 |
Localisation |
Cette Ćuvre est encore influencĂ©e par le Titien[4], par sa monumentalitĂ© et par ses dĂ©tails, ainsi que par le paysage, procĂ©dant notamment de la Madeleine conservĂ©e Ă Florence Ă la Galerie Palatine[1] (1535) et de celle conservĂ©e Ă Saint-PĂ©tersbourg au MusĂ©e de l'Ermitage (1565). Par ses traits rapides, ce tableau marque un grand pas dans l'affirmation du style du Greco[5].
Description
à son arrivée à TolÚde, le Greco a commencé à gagner une réputation de peintre fameux de tableaux renouvelant l'iconographie de la Réforme catholique. Dans ce sens, Marie-Madeleine pénitente est une figure parmi les plus sollicitées de l'époque post-tridentine. La représentation de la pécheresse repentie est le symbole de la nécessité de la repentance et du salut par la Foi[1].
La figure de Marie-Madeleine vise ici Ă susciter l'empathie. Elle se dĂ©tache devant un rocher, le roc de la Foi, avec une branche de lierre, symbole de fidĂ©litĂ©, vĂȘtue d'un grand manteau bleu azur qui dĂ©couvre son Ă©paule droite. La main gauche de la pĂ©nitente effleure de la paume un crĂąne (symbole de la vanitĂ© de l'esprit du monde) posĂ© sur une Bible ouverte, les doigts fins tendus vers le spectateur. Ses cheveux blond vĂ©nitien sont Ă©pars[6]. Ă cĂŽtĂ© d'elle, un vase d'onguent rappelle le geste de Marie-Madeleine parfumant le Dieu fait Homme. Elle porte la main Ă la poitrine[7], les yeux au loin soulignant le rapport unique et particulier qu'elle a au Ciel. Le soleil se lĂšve sur le paysage bleutĂ© au fond de la scĂšne comme une nouvelle aube. Le visage de la sainte rappelle encore ceux du Titien, mais le Greco commence Ă dĂ©velopper son propre style : le visage est plus fin et adopte une expression d'intĂ©rioritĂ© mĂ©ditative, les mains sont longues aux doigts fins. Si l'atmosphĂšre gĂ©nĂ©rale de la toile est typiquement vĂ©nitienne, avec son ciel azurĂ©en, le style du Greco a dĂ©jĂ commencĂ© Ă s'affirmer.
Cette Ćuvre est Ă rapprocher de la Marie-Madeleine pĂ©nitente (vers 1584), conservĂ©e au Worcester Art Museum, l'arriĂšre-plan Ă©tant inversĂ© avec la mĂȘme cĂ©sure entre le ciel et le rocher.
Expositions
Cette Ćuvre a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e au public Ă Paris Ă l'exposition Greco du Grand Palais, du au [1].
Autres illustrations de ce thĂšme par le Greco
Marie-Madeleine pénitente
(1580-1584),
108 Ă 101 cm,
Worcester Art MuseumMarie-Madeleine pénitente
(1580 â 1585),
108 Ă 87 cm,
Nelson-Atkins Museum of ArtMarie-Madeleine pénitente
(1587 â 1597),
109 Ă 96 cm,
Museo Cau Ferrat, SitgesMarie-Madeleine pénitente
(1605 â 1610),
118 Ă 105 cm,
collection privée
Notes et références
- Martine Lacas, « Le Greco au Grand Palais », Connaissance des arts-La Croix, no hors-sĂ©rie,â , p.64-65.
- Don de Marcell Nemes.
- Ălvarez Lopera 2005.
- Daniel Rosand, Le Titien : l'art plus fort que la nature, 1993, Paris, Gallimard
- Scholz-HĂ€nsel 2003, p. 26.
- Les prostituées de Venise se teignaient les cheveux en blond au soleil. Cf Histoire de la vie quotidienne à Venise.
- Soulignant le dialogue intime avec Dieu, geste repris maintes fois dans d'autres figures de saints du Greco, comme Sainte Catherine.
Bibliographie
- (es) JosĂ© Ălvarez Lopera, El Greco, Madrid, Arlanza, coll. « Grandes maestro », (ISBN 84-95503-44-1).
- Georges Duby, Histoire de Venise par la peinture
- (de) Michael Scholz-HĂ€nsel, El Greco, Cologne, Taschen, (ISBN 978-3-8228-3173-1).