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Marie-Jeanne Bassot

Marie-Jeanne Bassot, née le à Paris et morte le à Levallois-Perret, est la fondatrice de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France en 1922.

Marie-Jeanne Bassot
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Militante sociale
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Elle fonde également La Résidence Sociale, association reconnue d’utilité publique, instigatrice de l'action sociale en France et dont la mission actuelle est d’accueillir et d’accompagner des personnes fragilisées, en situation de handicap mental, et des personnes âgées ainsi que leurs familles[1].

Biographie

Marie-Jeanne Bassot durant le procès de 1909.

Issue d'une famille de la grande bourgeoisie, Marie-Jeanne Bassot est la fille d’un général de brigade[2], polytechnicien, directeur du service géographique de l'armée.

Elle passe son enfance entre Paris et Écancourt, propriété de campagne de la famille. Elle reçoit une éducation stricte. Intelligente, elle fait de la musique, de la peinture et apprend plusieurs langues. A vingt ans, sa préférence va à la lecture, la poésie et la littérature romantique[3].

Vive et joyeuse, Marie-Jeanne Bassot va vite aller Ă  l'encontre du destin qui lui avait Ă©tĂ© choisi par ses parents et ressentir le besoin d'exercer une forme de charitĂ© qu'elle envisage comme un vecteur de rĂ©conciliation sociale. Au dĂ©but du XXe siècle, la Baronne PiĂ©rard, qui connaĂ®t la famille Bassot, invite plusieurs personnalitĂ©s Ă  parler du mouvement social et en particulier des « Maisons sociales Â»[4], crĂ©Ă©es par une religieuse de l'Oratoire sĂ©cularisĂ©e suite la loi de SĂ©paration de l'Eglise et de l'Etat, MercĂ©dès le Fer de la Motte[5]. C'est ainsi que Marie-Jeanne Bassot fait la connaissance de celle qui sera, selon ses propres mots sa « grande inspiratrice Â» et jouera un rĂ´le dĂ©cisif dans sa vie.

Conquise par « la charitĂ© sans mesure Â» de MercĂ©dès le Fer de la Motte, Marie-Jeanne Bassot dĂ©cide de s'engager Ă  ses cĂ´tĂ©s et de devenir l'une des « rĂ©sidentes Â»[6]. C'est Ă©galement Ă  cette pĂ©riode qu'elle fera la connaissance de Mathilde Girault qui l'accompagnera par la suite dans la constitution de La RĂ©sidence Sociale.

Un engagement qui déplaît cependant très fortement à ses parents pour qui une telle orientation de vie est considérée comme une déchéance. Après avoir lancé, avec les parents de Mathilde Girault, une autre résidente, une campagne accablante contre les Maisons sociales, ils font enlever leur fille en 1908 en pleine rue par des hommes de main et l'internent dans un hôpital psychiatrique en Suisse. La jeune femme après s’être libérée, leur intente, en mars-, un procès pour séquestration arbitraire. Le débat public est retentissant, Marie Jeanne Bassot est accusée d'imbécilité par ses parents et une partie de la presse tandis que les milieux anticléricaux soutiennent qu'elle veut reconstituer une congrégation dissoute. Le jugement, bien que lui donnant raison, entraîne la fermeture des Maisons sociales[7] - [8].

Engagement

En 1909, les Maisons sociales sont fermées mais Marie-Jeanne Bassot, forte d'un engagement sans faille, décide de reprendre le flambeau en revenant résider en 1910 à Levallois-Perret où elle avait déjà ouvert une Maison sociale en 1908[7]. Elle redébute, avec Mathilde Girault, une action sociale sur le modèle des premières Maisons sociales et donnera au siège de son activité le nom de Résidence sociale[9].

L'action se dĂ©veloppe peu Ă  peu et s'adapte aux besoins mais l'orientation de Marie-Jeanne Bassot restera toujours la mĂŞme : ĂŞtre au milieu des familles, leur ouvrir sa propre maison, ĂŞtre leur « amie Â» dans le but d'amĂ©liorer leurs conditions de vie et de collaborer au plein Ă©panouissement de chacun. Pendant la première guerre mondiale, le centre sanitaire d'action sociale de Marie-Jeanne Bassot et Mathilde Girault multiplie ses activitĂ©s au bĂ©nĂ©fice des familles[10].

Très vite, l'espace manque et, en 1920, La Résidence Sociale, acquiert l’ancienne propriété d’Antonin Raynaud, directeur de la parfumerie Oriza, qui comprend divers bâtiments et un parc en plus de l’hôtel particulier, seul rescapé aujourd’hui[11]. Les sommes nécessaires à cette acquisition sont réunis grâce à des mécènes français et locaux et surtout à des dons américains mobilisés par Esther Lovejoy. Cette médecin présidente de l'American Women's Hospital a séjourné à La Résidence Sociale en 1917 et admire le travail de sa fondatrice. En 1919, elle l'invite aux États-Unis pour qu'elle puisse présenter son activité, visiter des settlements[2], tels que la Hull House à Chicago fondée par Jane Addams, et lever des fonds. Elle en revient plus affermie que jamais dans sa conviction de la valeur primordiale des centres sociaux. Elle fait des conférences, multiplie les visites pour obtenir l'adhésion de personnes prêtes à donner de leur temps et de leur argent[2]. Aux difficultés, elle oppose son optimisme, son ardeur et sa faculté d'analyse peu ordinaire.

Marie-Jeanne Bassot et ses amies proches sont des catholiques ferventes, néanmoins leur neutralisme irrite. Avec le temps un modus vivendi s'établit avec les autorités ecclésiastiques qui délèguent des personnalités civiles pour aider à la gestion financière et administrative. La neutralité confessionnelle reste la règle de fonctionnement, un israélite devient ainsi administrateur. Mathilde Girault, très pieuse et soucieuse d'apostolat, rejoint alors Marie Diémer et va s'occuper d'autres activités sociales.

En parallèle, La Résidence Sociale se constitue en association en 1920 et obtient, deux ans plus tard, une reconnaissance d'utilité publique. En 1922, elle suscite la création de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France[12] dont elle sera jusqu'à sa mort secrétaire générale. La même année, Marie-Jeanne Bassot et les membres de la jeune fédération participent au premier congrès international des settlements à Londres. Elle prend part à de multiples réunions, congrès de travailleurs sociaux en y apportant sa grande expérience et ses vues larges et originales pour le développement de l'action sociale.

En 1928, La Résidence Sociale connaît son premier élargissement avec la création d’une maison sociale à Saint-Denis[2], puis à Saint-Ouen en 1930, et enfin d’un aérium en 1932.

Fin de vie

Marie-Jeanne Bassot meurt en 1935 à La Résidence Sociale d'un cancer. Elle n'a que 57 ans. Mais son œuvre perdure grâce aux personnes qui l’ont côtoyée et ont fait de son combat le leur. Elle avait demandé à reposer dans le cimetière de Levallois-Perret pour rester au milieu des familles auprès desquelles elle a œuvré tout au long de sa vie.

Distinctions

Postérité

Le nom de Marie-Jeanne Bassot a été donné au Centre social et culturel de la ville de Sangatte[14] - [15]. Une place porte son nom dans la ville de Levallois-Perret.

Références

  1. « L’association | La Résidence Sociale », sur www.laresidencesociale.org (consulté le )
  2. Y. Ripa de Roverdo, « La vie héroïque et modeste de Marie-Jeanne Bassot » Accès libre, sur Gallica, La Française, Conseil national des femmes françaises, (consulté le )
  3. Sylvie Fayet-Scribe, notice in Geneviève Poujol et Madeleine Romer (dir.), Dictionnaire biographique des militants, L’Harmattan,
  4. Jacques Eloy, « "Les Maisons sociales et les Résidences sociales ou le développement collectif par les reconnaissances mutuelles" », Vie sociale, no 2,‎ , p. 53-66
  5. Henri Rollet, Sur le chantier social : l’action sociale des catholiques en France, t.2, Desclée de Brouwer,
  6. Sylvie Fayet-Scribe, Associations féminines et catholicisme. De la charité à l'action sociale. XIXe-XXe siècle, Les éditions ouvrières,
  7. « La résidence sociale - 100 ans d'actions sociales - Info Levallois - Actualité Levallois », Info Levallois - Actualité Levallois,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Blandine Berger, Madeleine Daniélou, 1880-1956, Éditions du CERF, (lire en ligne), p. 67-68
  9. « Jacques Eloy, La Résidence sociale de Levallois-Perret. Un haut-lieu emblématique de l'action sociale, Conférence donnée les 18 et 19 septembre 2010 lors des journées du patrimoine à la Résidence sociale »
  10. Robert Durand, Histoire des centres sociaux. Du voisinage à la citoyenneté, Paris, Éditions La Découverte,
  11. Sylvie Fayet-Scribe, La Résidence sociale de Levallois-Perret (1896-1936). La naissance des centres sociaux en France, Toulouse, Éditions Erès, , 178 p.
  12. Roger-Henri Guerrand et Marie-Antoinette Rupp, Brève histoire du service social en France (1896-1976), Toulouse, Privat,
  13. « Marie Jeanne Bassot », Mémoires vives,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Centre social et culturel - Centre Social et Culturel Marie-Jeanne BASSOT - Ville Sangatte website », sur www.ville-sangatte.fr (consulté le )
  15. « Centre Social et Culturel Marie-Jeanne BASSOT », sur mariejeannebassotsangatte.centres-sociaux.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Sylvie Fayet-Scribe, La RĂ©sidence sociale de Levallois-Perret 1896-1936 : La naissance des centres sociaux en France, Erès, 188 p. (ISBN 9782865861422, lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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