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Marguerite GĂ©rard

Marguerite Gérard est une artiste peintre française, née le à Grasse et morte le à Paris.

Marguerite GĂ©rard
François Dumont, Marguerite Gérard à 32 ans (1793),
miniature sur ivoire, Londres, Wallace Collection.
Naissance
Décès
(Ă  76 ans)
Paris
Période d'activité
Nationalité
Activité
Maître
Lieu de travail
Fratrie
Parentèle
Jean-Honoré Fragonard (beau-frère)
Ĺ’uvres principales
La Liseuse, Le Petit Messager, Le Concert, L'Heureux MĂ©nage

Biographie

Jeunesse et formation

Marguerite GĂ©rard est la fille du parfumeur grassois Claude GĂ©rard et de sa femme Marie Gilette. Elle est la cadette d'une fratrie de sept enfants.

En 1775, Marguerite Gérard entre en apprentissage chez sa sœur Marie-Anne Gérard et son beau-frère le peintre Jean Honoré Fragonard, installés au Louvre, à Paris[1]. Elle apprend la peinture et participe à l'exécution d’œuvres signées par Jean Honoré Fragonard, pratique commune au XVIIIe siècle. Jean Honoré Fragonard et Marguerite Gérard peignent à la manière des peintres hollandais, jeux d'ombres et de lumières, soieries, lustres[2].

Marguerite Gérard décède le 18 mai 1837 à Paris.

Portraits intimistes

Dans les annĂ©es 1780, Marguerite GĂ©rard entreprend une sĂ©rie de petits portraits. Ces portraits correspondent Ă  des portraits privĂ©s rĂ©servĂ©s aux intimes, en opposition au portrait public qu'encourageait l'AcadĂ©mie royale de peinture. Ă€ partir de 1786, Marguerite GĂ©rard rĂ©alise des portraits d'enfants peu individualisĂ©s. De 1787 Ă  1791, elle peint plusieurs dizaines de portraits d'artistes et mĂ©cènes, sur des supports de bois, de dimension rĂ©duite (21 Ă— 16 cm). Les mĂ©cènes prennent plaisir Ă  ĂŞtre reprĂ©sentĂ©s en artistes et les artistes acquièrent une position sociale plus importante. Les personnages regardent le spectateur, ils ont tous les yeux noirs. Un guĂ©ridon, une chaise et une table recouverte d'une Ă©toffe rouge forment le dĂ©cor. Elle ajoute un objet qui reprĂ©sente l'activitĂ© ou la profession du modèle. Les personnages sont vĂŞtus de costumes contemporains, portent parfois la cocarde. Pour la première fois, elle peint sans Jean HonorĂ© Fragonard, ce qui lui permet d'expĂ©rimenter de nouvelles techniques et de trouver son style[2]. Elle rencontre le succès, ce qui lui donne indĂ©pendance et aisance financière[1].

Marguerite GĂ©rard rĂ©alise le portrait de Marie Ledoux et de ses filles (huile sur bois, 21 Ă— 16 cm, collection particulière). L'architecte Claude-Nicolas Ledoux avait Ă©pousĂ© Marie Bureau en 1764. Ils ont deux filles : AdĂ©laĂŻde en 1771 et Alexandrine en 1776. Marie Bureau meurt en 1794, ce qui permet de dater le tableau de 1787. Elle peint Ă©galement le portrait de Ledoux vers 1787 en le reprĂ©sentant debout de face, s'appuyant sur un guĂ©ridon oĂą est posĂ© un dessin de la barrière de Reuilly (huile sur bois, 21 Ă— 16 cm, Paris, musĂ©e Cognacq-Jay)[3].

L'enquête historique de Carole Blumenfeld réalisée dans les années 2000 a permis de redécouvrir l’œuvre de Marguerite Gérard. Nombre de ces portraits intimes, pour la plupart conservés dans des collections particulières, ont été présentés pour la première fois au public en 2009 au musée Cognacq-Jay à Paris[4]

Scènes de genre

Connue comme portraitiste, elle s'illustre aussi avec talent dans la peinture de genre et laisse dans ce domaine plusieurs chefs-d'œuvre, dont La Liseuse (vers 1783-1785, Cambridge, collection particulière), Le Petit Messager, Le Concert, L'Heureux Ménage.

Dans un portrait, les traits sont individualisés. Dans une scène de genre, Marguerite Gérard invente le modèle. Le personnage des deux tableaux du musée Antoine Vivenel à Compiègne (dits autrefois Portrait de Mlle Chatard) se retrouvent dans des scènes de genre comme Le Retour à la campagne. Le paysage de La Petite fille au panier de fleurs (musée Antoine Vivenel) ressemble à la peinture anglaise et montre que Marguerite Gérard sait s'adapter au goût anglais en vogue dans les années 1790[3].

De 1799 à 1824, Marguerite Gérard expose régulièrement au Salon, gagnant trois médailles[5]. Napoléon Ier se porte acquéreur de quelques-unes de ses œuvres[1]. La collection du cardinal Joseph Fesch (1763-1839), oncle de Napoléon Bonaparte, comprend onze tableaux de Marguerite Gérard[6].

Ĺ’uvres de Marguerite GĂ©rard

Plusieurs de ses peintures sont entrées en 2011 dans les collections du musée Fragonard à Grasse.

Se trouvent à Rome, au Museo Mario Praz (ou Casa Museo Mario Praz) dont l'accès est difficile (2015-20) :

  • La lezione di disegno  –   La leçon de dessin  , d but XIXe. Huile sur toile, cm. 45 x 36,1.
  • La famille Roze  , vers 1816-17. Huile sur toile, cm. 80 x 65,2. Pas d'information trouvĂ©e sur cette famille sur internet.

 

Exposition

  • Paris, musĂ©e Cognacq-Jay, Marguerite GĂ©rard, Artiste en 1789, dans l'atelier de Fragonard, du au .

Notes et références

  1. (en) « Marguerite Gérard », sur National Museum of Women in the Arts (consulté le ).
  2. Carole Blumenfeld, Marguerite Gérard et ses portraits de société, Paris, Paris musées, , 175 p. (ISBN 978-2-7596-0109-7).
  3. Musée Cognacq-Jay, Marguerite Gérard : artiste en 1789, dans l'atelier de Fragonard, Paris, Paris Musées, , 175 p. (ISBN 978-2-7596-0109-7), p. 77-78.
  4. José de Los Laanos, De l'atelier au Salon. La sociabilité de l'artiste au XVIIIe siècle, Paris, Paris Musées, , 175 p. (ISBN 978-2-7596-0109-7), p. 46.
  5. « Marguerite Gérard », sur Dictionnaire des femmes de l'Ancienne France (consulté le ).
  6. Pierre Rosenberg et Carole Blumenfeld, Le cardinal Fesch et l'art de son temps : Fragonard, Marguerite Gérard, Jacques Sablet, Louis-Léopold Boilly : exposition, Ajaccio, Musée Fesch, 15 juin-30 septembre 2007, Paris, Ajaccio, Gallimard, Musée Fesch, , 181 p..
  7. « Portrait prĂ©sumĂ© de Jean-Jacques LagrenĂ©e dit Portrait d'un homme dans un manteau croisĂ© Â», notice sur parismuseescollections.paris.fr.
  8. « Portrait de l'architecte Claude-Nicolas Ledoux », notice sur parismuseescollections.paris.fr.

Annexes

Bibliographie

  • (en) Rena M. Hoisington et Perrin Stein, « Sous les yeux de Fragonard : The Prints of Marguerite GĂ©rard Â», Print Quarterly, XXIX, no 2, p. 142-162.
  • Carole Blumenfeld et JosĂ© de Los Llanos, Marguerite GĂ©rard : artiste en 1789, dans l'atelier de Fragonard, Paris, MusĂ©e Cognacq-Jay, , 175 p. (ISBN 978-2-7596-0109-7).
  • (fr + et + en) Carole Blumenfeld, Marguerite GĂ©rard, 1761-1837, Paris, Editions Gourcuff-Gradenigo, , 280 p. (ISBN 978-2-35340-273-1).

Liens externes

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