Marcel Chevalier
Marcel Chevalier, né le à Montrouge et mort le à Vendôme, est un bourreau français, qui fut le dernier « exécuteur en chef des arrêts criminels de la République française » (un euphémisme désignant la personne chargée de faire tomber le couperet de la guillotine dans cette jurisdiction).
Biographie
Le meilleur ouvrier de France
En 1934, Marcel Chevalier, alors âgé de 13 ans, commence à exercer le métier d'imprimeur typographe. Excellant dans ce dernier, il se voit remettre la médaille d'or de Meilleur ouvrier de France par l'hebdomadaire Paris Match[1].
L'adjoint de 2e classe du bourreau
En 1946, lors d'une sortie au parc du château de Fontainebleau, il fait la connaissance de Marcelle Obrecht (1925-2017), qu'il épouse en . C'est par son biais qu'il débute sa carrière de bourreau. En effet, celle-ci est parente de l'exécuteur en chef Jules-Henri Desfourneaux et de son prédecesseur Anatole Deibler[2]. En 1951, Marcel Chevalier postule pour un emploi d'exécuteur-adjoint, mais n'est pas engagé. Toutefois, en 1958, son demi-oncle par alliance, André Obrecht, devenu entre-temps exécuteur en chef, lui fait obtenir la place souhaitée. C'est ainsi que de 1958 à 1976, il assiste à l'exécution de 43 condamnés à mort (19 de droit commun et 24 membres du FLN).
L'exécuteur en chef des arrêts criminels
Bien que n'appréciant pas sa tendance à se mettre en avant et son comportement pas toujours exemplaire, Obrecht, âgé de 77 ans et souffrant de la maladie de Parkinson, le recommande à succession en raison des liens familiaux qui les unissent. C'est ainsi que le , un arrêté du ministère de la Justice paraphé par le directeur des affaires criminelles et des grâces, Christian Le Gunehec, le nomme « exécuteur en chef des arrêts criminels de la République française » à compter du pour une durée de 3 ans renouvable.
C'est en cette qualité qu'il procède à la décapitation de Jérôme Carrein à la prison de Douai, le , et de Hamida Djandoubi à la prison des Baumettes à Marseille, le de la même année. Djandoubi est le dernier guillotiné de France, ainsi que le dernier criminel exécuté en Europe occidentale [3]. Lors de ces deux exécutions, Chevalier se fait assister par son fils Éric (1953-2018[4]) en vue de le former à une éventuelle succession.
Vie après l'abolition de la peine de mort
Il prend sa préretraite de moniteur-copiste en industrie graphique à l'imprimerie de l'Édition et de l'Industrie dans sa ville natale de Montrouge[5].
Il se retire à Charray, un petit village de la Beauce, et meurt le à la clinique du Saint-Cœur, à Vendôme[6]. Il est enterré à Charray[7].
Références
- François-Guillaume Lorrain, « En 1977 naissait Macron #4, le Concorde s'envole », sur Le Point, (consulté le )
- Étienne Patou, « Dynasties de Bourreaux », Racineshistoire.free.fr,‎ (lire en ligne)
- « Abolition de la peine de mort : il y a 44 ans, le dernier condamné à mort de France était exécuté à Marseille », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le )
- « CHEVALIER : tous les avis de décès, page 44 », sur Linternaute.com (consulté le )
- « Bourreau tranquille », sur Libération.fr, (consulté le )
- Lionel Oger, « Le dernier bourreau est mort à Vendôme », sur http://www.lanouvellerepublique.fr,
- Luc Briand, La Revanche de la guillotine: l'affaire Carrein, Ă©ditions Plein Jour, 2018, 176 p.
Annexes
Bibliographie
- Frédéric Armand, Les bourreaux en France : du Moyen Âge à l'abolition de la peine de mort, Paris, Perrin, coll. « Synthèses historiques », , 336 p. (ISBN 978-2-262-03798-7)
- Luc Briand, La revanche de la guillotine : l'affaire Carrein, Paris, Plein Jour, , 176 p. (ISBN 978-2-37067-035-9)
- Jacques Delarue, Le métier de bourreau : du Moyen Âge à aujourd'hui, Paris, Fayard, , 440 p. (ISBN 978-2-213-65911-4, lire en ligne)
- Fernand Meyssonnier et Jean-Michel Bessette, Paroles de bourreau, Paris, Editions Imago, , 320 p. (ISBN 978-2-84952-405-3, lire en ligne)