Marcel-Henri Jaspar
Marcel Henri-Jaspar (Schaerbeek, - Ixelles, ), est un avocat bruxellois et un homme politique belge de tendance libérale[1].
Marcel-Henri Jaspar | |
Biographie | |
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Date de naissance | |
Lieu de naissance | Schaerbeek, Bruxelles |
Date de décès | (à 80 ans) |
Lieu de décès | Ixelles, Bruxelles |
Nationalité | Belge |
À la suite d'une carrière politique rapide, il est élu député à la Chambre des représentants en 1932. À moins de 34 ans, il est nommé ministre des Communications et Moyens de transports du gouvernement Van Zeeland II. À partir d'avril 1939, il détient le portefeuille de la Santé publique au sein du deuxième gouvernement Pierlot.
Attitude durant la Seconde Guerre mondiale[2]
Marcel-Henri Jaspar est le plus jeune des ministres du gouvernement belge en exil à Bordeaux en juin 1940. Différents voyages en Allemagne dans les années 1930, et la connaissance du sort qu'y subissent les Juifs, lui ont fait prendre conscience de la nature du nazisme. Sa femme est d'ailleurs juive. Au lendemain de la capitulation française, il plaide au côté d'Albert de Vleeschauwer la poursuite de la lutte contre la majorité des ministres, en proie au découragement. Constatant qu'il est en minorité, et profitant d'une occasion, il s'embarque dès , sans prévenir ses collègues, pour l'Angleterre, où la majorité du gouvernement devait se reconstituer quelques mois plus tard. Jaspar parvient à gagner Londres via Lisbonne grâce à un visa du consul portugais de Bordeaux, Aristides de Sousa Mendes[3].
Le , il s'adresse aux Belges depuis les studios de radio Londres. Son discours exhorte tous ceux qui le peuvent, ministres, officiers, soldats, ou marins à venir le rejoindre et à lutter aux côtés des alliés, auxquels il promet l'apport des ressources du Congo: « La guerre pour la libération de notre patrie continue et continuera jusqu'à la victoire ».
Le gouvernement belge en exil à Bordeaux qui, à ce moment, considère qu'il ne lui reste plus qu'à s'aligner sur l'attitude française, juge l'action de Jaspar comme une rupture de la solidarité ministérielle et un abandon de poste, et le prive de ses attributions. Un communiqué de presse émanant du gouvernement annonce que celui-ci « désavoue d'une façon absolue toutes les déclarations de M. Marcel-Henri Jaspar qui est considéré par ses collègues comme s'étant exclu du gouvernement ». Bien que quelques mois plus tard le gouvernement, décidé à prendre place aux côtés des Anglais sera reformé à Londres, le ministre ne sera pas réintégré. Dans l'intervalle, Jaspar noue de nombreux contacts avec les autorités anglaises et les Belges réfugiés en Angleterre, parmi lesquels plusieurs membres du parlement, dont Camille Huysmans avec qui il tente de former et de faire reconnaitre par les Britanniques un « Comité national belge » chargé de continuer la guerre. Son action poussera Albert de Vleeschauwer, arrivé à Londres début juillet en tant que représentant mandaté par le gouvernement et Administrateur Général du Congo belge et du Ruanda-Urundi, à convaincre nombre de ses collègues à le rejoindre à Londres pour reformer un gouvernement officiel.
Marcel-Henri Jaspar sera nommé ministre plénipotentiaire auprès du gouvernement tchécoslovaque en exil. Après la guerre, il poursuivra la carrière diplomatique. Il était le fils de l'architecte Ernest Jaspar (1876-1940), surtout connu pour ses ouvrages au Congo belge et à Héliopolis, la ville créée en Égypte par l'industriel belge Edouard Empain.
Publications
- La critique du libéralisme social, Bruxelles, 1926
- La question scolaire, Bruxelles, 1927
- Chronique des mauvais jours, Bruxelles, 1928
- La solidarité internationale au XVIIIe siècle, Bruxelles, 1933
- Traité des sociétés anonymes, Bruxelles, 1934
- Ernest Renan et sa république, Paris, 1935
- Le destin de la France, Londres, 1941
- William Pitt et le front de l'Ouest, Londres, 1941
- Le Génie libéral de la France, New York, 1942
- William Pitt, earl of Chatrham, Londres, 1943
- Le ravitaillement moral, Londres, 1943
- Un Tournaisien en Angleterre, Londres, 1943
- Saint-Evremond Ă Londres, Londres, 1945
- William Pitt, Comte de Charham, Bruxelles, 1947
- Souvenirs sans retouche, Paris, 1968
- Changements de décors, Paris, 1972
Sources
Les papiers personnels de Marcel Henri-Jaspar sont conservés aux Archives générales du Royaume, à Bruxelles. L'inventaire de ces archives est disponible en version papier à la boutique des Archives générales du Royaume ou via le moteur de recherche des Archives de l'État.
Les papiers donnés par Marcel-Henri Jaspar aux Archives générales du Royaume contiennent une documentation de premier plan sur les questions les plus diverses auxquelles Marcel-Henri Jaspar fut mêlé : la politique belge de l'entre-deux-guerres, la lutte des Alliés pour la libération du continent européen, la montée de la puissance soviétique. Dans un registre différent, les papiers de Marcel-Henri Jaspar donnent une peinture lucide des problèmes auxquels se heurtent les pays d'Amérique latine. Enfin, les dossiers sur l'ambassade à Paris apportent des données nouvelles et inédites sur la politique de la France pendant la présidence du général de Gaulle.
- WELLENS R., Inventaire des papiers de Marcel-Henri Jaspar, député, ministre et ambassadeur de Belgique, série Inventaires Archives générales du Royaume n°226, publication n°542, Archives générales du Royaume, Bruxelles, 1982.
Notes et références
- Vincent GENIN, L'ambassade de Belgique à Paris à l'époque de Marcel-Henri Jaspar (1959-1966), 2 volumes, mémoire de master en histoire, Université de Liège, 2011-2012.
- D'après Jean Stengers, Aux origines de la question royale, Léopold III et le gouvernement, Les deux politiques belges de 1940 - pages 81 à 84 « Un franc-tireur Marcel-Henri Jaspar: », Bruxelles, Duculot, , 248 p. (ISBN 2-8011-0282-4 (édité erroné), BNF 34639417)
- « Family », sur sousamendesfoundation.org (consulté le ).
Liens externes
- Brève biographie et inventaire des papiers de Marcel Henri-Jaspar, conservés aux Archives générales du Royaume.