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Marc Jacquet

Marc Jacquet est un homme politique et industriel français, né le à Mercy-le-Bas (Meurthe-et-Moselle) et mort le à Paris[1].

Biographie

Il étudie le droit aux universités de Paris et de Kiel et obtient le doctorat en droit.

Selon l'éloge funèbre prononcé au sénat, résistant, il participe à la création du réseau de renseignement Hector[2], puis il entre dans les services de renseignements du B.C.R.A, et est un ancien des Forces françaises libres.

Cependant il ne figure pas dans la liste des membres du réseau Hector recensés par le site www.museedelaresistanceenligne.org[3].

Selon ce même site, il n'est pas homologué en tant que membre des Forces Françaises Libres (FFL, dont le BCRA faisait partie).

Il ne figure pas non plus dans la liste BCRA Dossiers individuels du Service historique de la défense[4].

La seule appartenance homologuée est celle aux Forces Française Combattantes (FFC) sous le n° GR16P304251[5].

Les traces de son activité durant la Seconde guerre mondiale faisant l'objet de témoignages sont surtout en lien avec les événements en Algérie après l'opération Torch.

Ainsi Antoine Argoud a fait sa connaissance, sous une fausse identité, en Algérie en 1943 (citations extraites de son livre La décadence, l'imposture et la tragédie - éditions Fayard)[6] : Argoud est alors capitaine au 3eme RCA stationné près de Mostaganem. Le lieutenant-colonel commandant le 3eme RCA lui présente un capitaine de réserve : « Il répondait au nom de Marc VAUTHIER. D'où venait-il exactement ? Beau parleur, intelligent, très sociable, il racontait ses campagnes à qui voulait l'entendre ».

Il prétendait avoir été reçu à l’École polytechnique mais avoir renoncé à y entrer. Argoud, polytechnicien, et les autres officiers ont progressivement des doutes : « Il ignorait les rudiments de mathématique indispensables à un candidat au baccalauréat première partie. Nous en vînmes ainsi à douter de l'authenticité de ses autres faits d'armes. Mais, étant donné les circonstances, nous respectâmes son incognito. En fait nous apprîmes plus tard qu'il aurait de près ou de loin trempé dans un des complots montés contre Darlan, et qu'après l’assassinat de ce dernier on aurait jugé bon, en haut lieu, de le faire changer d'air et... d'identité ».

Le lieutenant-colonel « qui était sensible aux pressions politiques [] confia au capitaine Vauthier, malgré les doutes qui pesaient sur sa compétence » le commandement du 1er escadron.

« C'est à la tête de son escadron qu'il débarqua le 15 août 1944 à Saint-Tropez. Mais, l'attendait sur la plage la prévôté de la division. Elle s'assura de sa personne et le rembarqua aussitôt ».

« Nous ne le revîmes jamais au régiment. Lorsque je le retrouvai neuf ans plus tard, il portait son vrai nom, il était député de Barbizon et secrétaire d’État aux États associés ! »

Ce témoignage d'Argoud est en accord avec ce qu'expose Pierre Ordioni dans un livre qui précise le rôle de Marc jacquet (Citations extraites de LE SECRET DE DARLAN - Editions ALBATROS[7] dans lequel Marc Jacquet est mentionné 40 fois).

Ainsi en 1942 Marc Jacquet est dans le camp royaliste et complote en faveur de la prise du pouvoir par le Comte de Paris. À la suite de l'attentat contre l'amiral Darlan, Marc Jacquet fait partie, fin 1942, des personnes recherchées. Avec des complicités, il adopte alors la fausse identité.

Pierre Ordioni confirme l'arrestation : « La prévôté aux Armées venait de l'identifier sous le nom de Vauthier et le déguisement de capitaine de cavalerie, l'avait arrêté et ramené "illico" à Alger. Rien n'avait donc servi à ce "futur parlementaire très connu" de mettre la mer entre le théâtre de ses exploits et lui ».

Il fut renvoyé devant la justice militaire avec comme chef d'accusation : « Complot dans le but de changer le gouvernement, complot suivi d'un acte destiné à en préparer l'exécution, à savoir l'assassinat de l'amiral Darlan, chef du gouvernement légalement établi. »

L'article nécrologique[8] paru dans le journal Le Monde, le 20 avril 1983, mentionne aussi que Marc Jacquet, à Alger en 1942 « joua un rôle dans la tentative de restauration du comte de Paris après le débarquement américain ». Cette même nécrologie ne mentionne aucune action de résistance dans le réseau Hector.

Délégué agricole du mouvement gaulliste, il est élu député RPF de Seine-et-Marne de 1951 à 1955. Il se défend d’être à l’origine des fuites sur les communications des généraux Ely et Salan qui ont paru dans l'Express. Battu en 1956, il oriente ses activités vers l’industrie du bâtiment. Il avait également été membre, dès 1952, de l'Assemblée commune de la Communauté européenne du charbon et de l'acier.

Sous la Ve République, il est élu député (UNR) de la première circonscription de Seine-et-Marne en 1958 et est réélu jusqu’à sa défaite en 1973. Il exerce au Palais Bourbon la fonction de rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale. Il devient président du groupe UDR en 1969 et dirige ce groupe jusqu’en 1973. C'est lui qui annonce à ses compagnons le décès du général de Gaulle en ces termes: « Mes enfants, le père est mort ! ». En 1977, il devient sénateur et préside le groupe RPR de la Haute Assemblée de 1978 à 1981. Il meurt en fonctions.

Il est maire de Barbizon de 1953 à 1971 puis de Melun de 1971 à sa mort.

Il est inhumé au cimetière Saint-Benoît à Vire, dans le Calvados.

Fonctions gouvernementales

Références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. www.senat.fr/comptes-rendus-seances/
  3. « Rechercher par réseau » [php], sur www.museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  4. « BCRA Dossiers des agents » [PDF], sur www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  5. « SHDGR_16P_J » [PDF], sur www.museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  6. Antoine ARGOUD, « La décadence, l'imposture et la tragédie », sur Portail des bibliothèques et centres de documentation du ministère des Armées, (consulté en )
  7. Pierre Ordioni, « LE SECRET DE DARLAN » [PDF], sur https://excerpts.numilog.com, (consulté le )
  8. Le Monde, « Décès de M. Marc Jacquet sénateur R.P.R. de Seine-et-Marne », (consulté le )

Liens externes

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