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Mano (peuple)

Les Mano (au Liberia) ou Manon (en Guinée) sont une population d'Afrique de l'Ouest vivant principalement au Liberia, ainsi qu'en Guinée dans la région naturelle de Guinée forestière.

Ethnonymie

Selon les sources et le contexte, on rencontre plusieurs variantes : Maa, Mah, Mamia, Mano, Manon, Manos, Ma[1].
Selon le linguiste guinéen Soh Pletah Bonimy, le terme « Manon » proviendrait d’une déformation par les explorateurs portugais du XVIe siècle. Lors de la dislocation de l’empire Sosso à la fin du XIIIe siècle, ceux que l’on considère comme les ancêtres des Manon voyageaient sous la conduite d’un homme nommé Mana. Au XIVe siècle Mana et son frère Dan fondèrent respectivement les villes de Man et de Danané, sur le territoire actuel de la Côte d’Ivoire. De là, une partie d’entre eux se déplaça vers l’actuel Liberia où ils rencontrèrent au XVIe siècle les explorateurs portugais. Ils se seraient présentés à eux en ces termes : « Mananon lε ko ka » ce qui signifie : « nous sommes les enfants de Mana ». Manon serait ainsi la contraction de Mananon[2]. Mamy est le nom de famille le plus populaire chez les manons.

Langue

Leur langue est le mano, dont le nombre de locuteurs a Ă©tĂ© estimĂ© Ă  environ 259 000, rĂ©partis principalement entre le Liberia (188 000 en 2006) et la GuinĂ©e (71 000 en 1997)[3]. La langue maawe appartient Ă  la famille des langues mandĂ©es et parmi celles-ci au groupe sud-est[4].

Société

Chez les Manon, les familles sont patrilocales et organisées en clans patrilinéaires. Un clan désigne l'ensemble des descendants d'un ancêtre mythique associé à une ou plusieurs espèces, animales ou végétales, qu'il est interdit de manger ou de tuer. Les Manon désignent ces proscriptions par le terme "totem" en français et par le terme tiin en maawe [2].

Culture

  • Masque facial
    Masque facial[5]
  • Masque tankagle
    Masque tankagle[6]
  • Masque miniature
    Masque miniature[6]
  • RĂ©cipient en terre cuite
    RĂ©cipient en terre cuite[6]


Personnalités Manon

Notes et références

  1. Source BnF
  2. Vincent Verroust, L'homme et la biosphère dans la réserve du mont Nimba - mémoire du DEA EMTS, Paris, Muséum national d'Histoire naturelle,
  3. (en) Fiche langue[mev]dans la base de donnĂ©es linguistique Ethnologue.
  4. Suzanne Platiel, les langues mandé. In : Barreteau D., (ed.), inventaire des études linguistiques sur les pays d’Afrique noire d’expression française et sur Madagascar, Paris, CILF, , pp 41-62.
  5. Cleveland Museum of Art
  6. Brooklyn Museum

Voir aussi

Bibliographie

  • Soh Pletah Bonimy et Gen Yamakoshi, Dictionnaire d'apprentissage Maawe (Manon) - Français : mots, dialogues et expressions courantes, African Study Monographs, Supplementary Issue 44:1-59, Kyoto, 2012
  • Solange Chaffard-Sylla, Des chasseurs aux abords d'une aire protĂ©gĂ©e : les Konon, les Manon et la rĂ©serve de biosphère des Monts Nimba (RĂ©publique de GuinĂ©e), Museum national d'histoire naturelle, Paris, 2002, 329 p. (thèse d'ethnobiologie)
  • Duffner (le capitaine), « Croyances et coutumes religieuses chez les GuerzĂ©s et les Manons de la GuinĂ©e française », in Bulletin du ComitĂ© d'Ă©tudes historiques et scientifiques de l'Afrique occidentale française (Paris), 17 (4) octobre-, p. 525-563
  • (en) George W. Harley, Native African medicine; with special reference to its practice in the Mano Tribe of Liberia, F. Cass, Londres, 1970 (rĂ©Ă©d. de 1941), 294 p.
  • Thanos Mengrelis, « FĂŞte de sortie de l'excision en pays Mano (GuinĂ©e française) », in Notes africaines (Dakar), no 49, , p. 11-13
  • (en) Pearl Eileene Primus, An anthropological study of masks as teaching aids in the enculturation of Mano children, New York University, 1978, 190 p. (thèse)
  • Vincent Verroust, L'homme et la biosphère dans la rĂ©serve des monts Nimba - savoirs naturalistes locaux et gestion de l'environnement, mĂ©moire de DEA, 2003, MusĂ©um national d'Histoire naturelle, Paris, 150 p.
  • (en) Kjell Zetterström, The Yamein Mano of northern Liberia, Institutionen för allmän och jämförande etnografi vid Uppsala Universitet, Uppsala, 1976, 143 p. (thèse)

Articles connexes

Liens externes

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