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Manga café

Un manga cafĂ© (æŒ«ç”»ć–«èŒ¶, manga kissa) est au Japon un cybercafĂ© avec des cabines individuelles oĂč on peut lire des mangas en libre-service.

Un manga café à Tokyo.

Le terme japonais kissa est une abrĂ©viation du mot kissaten (ć–«èŒ¶ćș—) qui signifie « salon de thĂ© » ou « cafĂ© »[1] - [2].

Description

EntrĂ©e d’un manga cafĂ© Ă  Tokyo.

Un manga cafĂ© ou manga kissa est Ă  l'origine un cafĂ© oĂč on peut lire des mangas en libre-service au Japon. Avec l'arrivĂ©e d'internet, les manga cafĂ©s ont multipliĂ© les services proposĂ©s pour devenir des cybercafĂ©s. Les services proposĂ©s varient selon les manga cafĂ©s mais l'accĂšs Ă  internet, une bibliothĂšque de mangas, et des boissons Ă  volontĂ© sont les services de base. Les manga cafĂ©s seraient d'abord apparus Ă  Nagoya avant de connaĂźtre un boom Ă  la fin des annĂ©es 1970. Le climat concurrentiel a favorisĂ© l'apparition de services trĂšs divers et parfois trĂšs originaux.

La plupart des mangas cafĂ©s possĂšdent une grande quantitĂ© de mangas (1 000 – 30 000 mangas) et des magazines. Si tous proposent des boissons, certains mettent Ă©galement Ă  disposition des snacks et des glaces, payants Ă  l'unitĂ©[3].Certains permettent Ă©galement: d’acheter des repas complets de type instantanĂ©, permettent aux clients de recharger leur tĂ©lĂ©phone et d’imprimer Ă  partir de leur ordinateur personnel[4]. L'accĂšs aux ordinateurs se fait le plus souvent dans des cabines pour une ou deux personnes. Ces cabines contiennent chacune un fauteuil, une tĂ©lĂ©vision, un lecteur de DVD, une console de jeux vidĂ©o[3].

Si certains Manga kissa de quartier sont indépendants, beaucoup sont des enseignes nationales, comme Space Create[5], Gera Gera[6], ou bien Manboo ![7]. Ce sont ces chaines de café qui offrent le plus de prestations : en plus des livres ou d'un ordinateur, vous pouvez par exemple trouver un espace pour jouer aux fléchettes, au billard ou au ping-pong.

Sociologie

Une cabine individuelle.

Les manga-kissa se trouvent dans la plupart des grandes villes japonaises, plus particuliĂšrement dans les quartiers avec une vie nocturne tels que Shinjuku ou Shibuya Ă  Tƍkyƍ. Beaucoup de manga cafĂ©s sont ouverts 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Leurs tarifs souvent plus bas qu'une chambre d'hĂŽtel en font une solution d'hĂ©bergement pour des personnes ayant ratĂ© leur dernier train[3]. La prĂ©sence de douches et de futons, et la vente de rasoirs et brosses Ă  dents dans les cafĂ©s ouverts toute la nuit permet des conditions de confort proches de celles d'un hĂŽtel[3].

Ce rĂŽle d'hĂŽtel des mangas cafĂ©s a permis l'apparition des rĂ©fugiĂ©s des netcafĂ©s (ăƒăƒƒăƒˆă‚«ăƒ•ă‚§é›Łæ°‘). Il s'agit de personnes souvent travailleurs journaliers ou chĂŽmeurs qui dorment dans les manga cafĂ©s parce qu'ils ne gagnent pas suffisamment d'argent pour louer un appartement. Ces rĂ©fugiĂ©s sont considĂ©rĂ©s comme symptomatiques des difficultĂ©s de la population la plus pauvre du Japon depuis les rĂ©formes Ă©conomiques de Koizumi. Le phĂ©nomĂšne attire en tant que tel l'attention des mĂ©dias japonais et est abondamment Ă©tudiĂ© en sociologie.

En 2007, on estimait qu’il y avait 5400 sans-abris qui se logent dans les manga cafĂ©s. La moitiĂ© d’entre eux auraient un emploi temporaire et le quart n’auraient pas d’emplois[8].

En 2018, on estime que tous les jours, les manga cafĂ©s ont 15 000 clients qui dorment sur place. De ses 15 000 clients, on estime que 4000 d’entre-deux sont sans-abris, 3000 d’entre eux n’auraient pas Ă©galement d’emploi stable. Le mĂȘme sondage indiquait que 37.1% des clients sont des voyageurs ou des travailleurs qui se servent des mangas cafĂ©s pour remplacer les hĂŽtels et que 25.8% des rĂ©pondants sont des sans-abris qui se servent des mangas cafĂ©s comme option de logement[9].

Prix

L'accĂšs se fait de façon forfaitaire avec paiement Ă  la durĂ©e, tous les services Ă©tant inclus et accessibles Ă  volontĂ©. Il est souvent nĂ©cessaire d’effectuer une inscription prĂ©alable nĂ©cessitant la prĂ©sentation d’une piĂšce d’identitĂ©. Le paiement se fait gĂ©nĂ©ralement avant utilisation et un supplĂ©ment sera demandĂ© Ă  la fin si la durĂ©e initialement prĂ©vue est dĂ©passĂ©e[3].

Le tarif par heure moyen est de 100 Ă  400 yens, soit 0,70 Ă  3,00 euros en 2015[3]. Les chaĂźnes Gera Gera et Manboo ! offrent des tarifs nuits autour de 2 200 yens les douze heures alors que Space Create est un peu plus cher avec 3 000 yens[10].

Lieux similaires

Des lieux ayant pour thÚme principal les mangas ainsi que les besoins de base telle que dormir ou manger qui sont similaires au manga café existent au Japon.

Le manga hĂŽtel

Le manga hĂŽtel est un hĂŽtel de type capsule qui offre la possibilitĂ© de lire des mangas Ă  volontĂ© avec la nuit d’hĂ©bergement. Certains d’entre eux offrent les mangas dans d’autres langues que le japonais. Comme le manga cafĂ©, le manga hĂŽtel offre la possibilitĂ© de lire des mangas, d’avoir des prises Ă©lectriques et de louer un espace, ici muni d’un lit. Toutefois, les mangas hĂŽtels peuvent Ă©galement offrir des douches, des pyjamas, des pantoufles, des cintres et un coffre-fort privĂ©. Il est Ă©galement possible d’acheter des mangas sur place[11].

Depuis 2019, notamment, on retrouve le Manga Art HĂŽtel Ă  Tokyo qui est un manga hĂŽtel[11].

Les cafés collaboratifs

Les cafĂ©s collaboratifs ou anime cafĂ© sont des cafĂ©s dont le thĂšme tourne autour d’un manga ou d’un anime. Ses cafĂ©s offrent des repas et des objets de collection relatifs aux personnages d’une sĂ©rie anime ou d’un manga qui sont exclusifs Ă  cette collaboration. C’est Ă©galement un lieu oĂč les fans d’un manga peuvent se rencontrer et faire des Ă©changes d’objets liĂ©s Ă  un manga ou une sĂ©rie qui fait partie de cette collaboration[12]. Voici quelques exemples cafĂ©s collaboratifs qui ont eu lieu: My Hero Academia[12], Card Captor Sakura: Clear Card[13], Sailor Moon[14], Puella Magi Madoka Magica[15] et Cowboy Beebop[16].

Hors du Japon

En , un manga cafĂ© avec un concept lĂ©gĂšrement modifiĂ© et simplifiĂ© pour s'orienter principalement sur l'offre manga, a ouvert Ă  Paris, en France, c'est le premier manga cafĂ© europĂ©en. Depuis le , Ă  Toulouse, une bibliothĂšque de manga et cyber cafĂ©, s'inspirant du concept japonais a ouvert. Enfin, un manga et cyber cafĂ© du mĂȘme genre a ouvert Ă  la fin de 2011 Ă  Lyon place VendĂŽme, le Hinata Kissa.

Depuis 2010, un manga cafĂ© a Ă©galement ouvert ses portes en Belgique, plus prĂ©cisĂ©ment Ă  Braine l'Alleud dans le Brabant Wallon, le Cat's Eye Manga CafĂ© qui vient de fĂȘter ses 2 ans d'existence. DĂ©but 2013 le plus grand manga cafĂ© de Belgique (230 m2) ouvre ses portes Ă  Bruxelles. Il s'agit de Otako - Manga CafĂ©.

En 2011, le premier manga cafĂ© en AmĂ©rique du Nord, O-Taku Manga Lounge, a ouvert ses portes Ă  MontrĂ©al, Canada, tĂ©moignant de l'intĂ©rĂȘt croissant pour le manga et la culture japonaise. En 2013, un manga cafĂ© ouvre ses portes Ă  Sherbrooke, QuĂ©bec, Canada: L'Oeil de Chat. En plus de pouvoir lire des mangas sur place, en Ă©change d’un paiement, les gens peuvent manger des mets japonais comme du riz vapeur, des ramens, des fĂšves edamames et de la soupe miso tous prĂ©parĂ©s sur place. Les gens peuvent Ă©galement boire du thĂ© Ă  volontĂ© en mĂȘme temps que de lire des mangas. Ce concept, Ă  l’exception du fait de pouvoir dormir, se rapproche de la possibilitĂ© de manger et de boire du cafĂ© manga japonais[17].

En 2014, le premier manga café d'Algérie, le HB Manga Kissa, ouvre ses portes à Alger.

Références

  1. (ja) ć–«èŒ¶ćș—, Web NDL Authorities
  2. (en)(ja) New Japanese-English Dictionary (æ–°ć’Œè‹±ć€§èŸžć…ž, Shin wa-ei daijiten), KenkyĆ«sha, 5e Ă©dition.
  3. Le « manga kissa », un café aux multiples possibilités, Nippon.com, le 24 mai 2015
  4. (en) Gianni Simone, Tokyo Geek's Guide : Manga, Anime, Gaming, Cosplay, Toys, Idols & More : The Ultimate Guide to Japan's Otaku Culture, Tuttle Publishing, , 144 p. (ISBN 978-1-4629-1970-3, lire en ligne)
  5. (ja) Space Create
  6. (ja) Gera Gera
  7. (ja) Manboo !
  8. (en) « Survey: 5,400 Live in Internet, Manga Cafes in Japan », sur Anime News Network (consulté le )
  9. (en-US) Sakura Murakami, « Tokyo's internet cafe 'refugees' number 4,000, survey says », The Japan Times Online,‎ (ISSN 0447-5763, lire en ligne, consultĂ© le )
  10. « Manga café », sur Fugujapon
  11. (en) « Manga Art Hotel Tokyo welcomes foreign guests with over 5,000 manga, including English editions », sur Japan Today (consulté le )
  12. (en) « Latest My Hero Academia Café Has a Fall Festival Theme », sur Anime News Network (consulté le )
  13. (en) « New Cardcaptor Sakura: Clear Card Café Opens in Tokyo in April », sur Anime News Network (consulté le )
  14. (en) « Sailor Moon 'Girls Night Out' Café Opens in 6 Cities From October », sur Anime News Network (consulté le )
  15. (en) « Madoka Magica Café Menu in Akihabara Unveiled », sur Anime News Network (consulté le )
  16. (en) « Cowboy Bebop Café Serves the Infamously Bad Food From the Series », sur Anime News Network (consulté le )
  17. « Mystea s'associe à l'Oeil de Chat - AFFAIRES - Affaires - Estrieplus.com - Le journal Internet », sur www.estrieplus.com (consulté le )

Articles connexes

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