Makossa
Le Makossa est un type de musique camerounais. C'était au départ une composante exclusive de la culture douala mais de nos jours est adopté en tant que musique populaire dans tout le pays. Il est semblable au soukous, avec plus de basses et de cuivres. Il est issu d'une danse traditionnelle sawa, l'Ambas-Bay, avec des influences significatives de jazz, de musique antillaise, de musique latine, et de rumba rumba congolaise et du seben . Ce style musical urbain fait partie des quatre rythmes principaux au Cameroun avec le bikutsi, le mangambeu et l'assiko.
Pays d'origine |
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Étymologie
L'expression Makossa provient du mot douala Kósa qui signifie littéralement "épluche!"[1]. Dans le contexte musical il est utilisé pour inviter à la danse. Il aurait été prononcé pour la première fois par l'artiste Nelle Eyoum[2] dans les années 1950[3]. Le mot, utilisé comme substantif (dikosa) et mis au pluriel, donnera Makossa.
Dans le numéro 324 du journal Afrique-Asie paru le lundi , Francis bebey dit ceci : "Étroitement lié à la ville de Douala, le makossa comme le jazz n'a pas de signification propre. La traduction la plus admise est d'ordre sémantique, <<SA>>signifiant en Duala : "danser" alors que <<KO>> se traduit par tomber ; Makossa voudrait alors dire entrer dans la danse, soyez dans le coup".
Histoire
Les racines du Makossa se trouvent dans la culture sawa et ses nombreux style musicaux, favorisé par l'accès généralisé à l'électricité et par l'arrivée de nouveaux équipements de musique, le Makossa a enfin pu émerger au début des années 1950. Si le style makossa est né dans les années 1950, les premiers enregistrements n'apparaîtront qu'une décennie plus tard. Les artistes tels que Eboa Lotin, Misse Ngoh et surtout Manu Dibango ont popularisé le genre en dehors du Cameroun à la fin des années 1960[4]. Aussi, la multiplication des lieux de détentes où on consommait de l'alcool local a offert aux musiciens locaux un cadre d'expression. Ce qui a fait le succès du Makossa à ses débuts, c'est sa capacité à absorber et à intégrer différents genres musicaux. Ainsi, l'influence de la rumba congolaise a joué un rôle crucial sur la transformation du Makossa. Grâce à la toute puissante "Radio Léopoldville", la rumba était la musique extérieure la plus diffusée au Cameroun. Les phrasées de guitare dans le Makossa notamment s'inspirent des phrasées de la Rumba congolaise. Pendant les années de colonisation allemande et française, l'idéal de beaucoup est de devenir un assimilé, donc de se dégager des scories du tribal pur. Des guitaristes qui ont "voyagé" reviennent de Guinée équatoriale (petit Paris) et des deux Congo avec des notions de Rumba (Épée d'or, etc). Ils sont la modernité qui répond aux Kabasele de L'African Jazz et Franco du OK Jazz du Congo. Ils créent avec des danseurs piroguiers de retour de vente du poisson du jour, les prémices de ce qu'on appellera le Makossa ; danse qui demande des mouvements de reins suggestifs que les religieux ne tolèrent pas trop.
D'autres rythmes ont eu un très grand impact sur le Makossa. On peut citer entre autres : le Merengue de la République Dominicaine et le High-Life du Ghana et du Nigeria. Le Makossa est donc un syncrétisme de différents rythmes et influences. Ainsi, en combinant ces différents rythmes avec des danses populaires, des groupes tels que les Negro-Style, Uvocot Jazz (Union des voix côtières), Rythmic Band et Los Calvinos avec à leur tête, Lobé Rameau, Mouelle Guillaume, Ebanda Manfred, Nellé Eyoum, ont contribué à installer le Makossa comme un style musical standard. Le Makossa est donc le résultat d'une influence à la fois interne et externe.
S'il fallait synthétiser le Makossa en une formule mathématique, cela pourrait être : Bolobo + Essewé + Assiko Congolaise + Merengue + High-Life = Makossa.
Le Makossa originel s'est par la suite diversifié et s'est adapté aux rythmes en vogue au fil des époques. C'est ainsi que vers la fin des années 60 il s'est enrichi en intégrant des éléments de funk, résultat de l'influence Funky-disco de la musique de James Brown, qui lui-même va plagier quelques années plus tard le chanteur André-Marie Talla. C'est Manu Dibango qui ouvre la voie en 1972 avec son Soul Makossa qui sera un succès planétaire et fera connaître le Makossa au monde entier. Inspirés par l'exemple de Manu, plusieurs artistes camerounais vont intégrer de nouveaux rythmes dans le Makossa. C'est ainsi que naîtront : Funky Makossa, Disco Makossa, Salsa Makossa, Soukouss Makossa, Jazz Makossa, Reggae Makossa, etc.[5].
Principaux artistes de Makossa
- Afri Wang
- Aggee.X Nama'b
- Akamb's
- Amina
- André-Marie Tala
- Ange Bagnia
- Ange Egogo
- Angélina Tézanou
- Angunda
- Anicet Kana
- Anne-Marie Nzié
- Annie Anzouer
- Anny Gold
- Arbogaste Mbella Ntoné
- Armand Ntep
- Asta Ngo-Oum
- Axel Mouna
- Bachot Muna
- Bami Village
- Bantou Posi
- Bantou Sun
- Bebey Black
- Bebey d'AsnIères
- Bella Njoh
- Ben Decca
- Benji Mateke
- Bethel Song
- Beti Beti
- Bidil
- Bill Loko
- Diboué Black
- Black Styl
- Bobby Mignon
- Bobby Nguimè
- Chantal Ayissi
- Charles Boyenga
- Charlotte Mbango
- Charly Nelle
- Chris Tapo
- Clarisse Valérie
- Cliff Brown Tchiepi
- Coco Mbassi
- Devally Inac
- Diben
- Dina Bell
- Dinaly
- Dit Combat
- Djene Djento
- Djodji
- Donny Elwood
- Dora Decca
- Douleur
- Ebanda Manfred
- Eboa Lotin
- Editha
- Edouardo BB
- Ekambi Brillant
- Elvis Kemayo
- Émile Kangue
- Emilie Edimo
- Epée et Koum
- Eriko Tamura
- Étienne MBappé
- Faadah Kawtal
- Fefe Bekombo
- Flavie Bato
- Francis MBappe
- Francis Yaounde
- François Misse Ngoh
- François Nkotti
- Franck de Blaiso
- Frederic Nankam
- Geo William Masso
- Georges Dickson
- Georges Ekwa
- Georges Seba
- Gilly Doumbe
- Gino Sitson
- Grace Decca
- Grace Kama
- Guillaume Mpacko
- Guy Lobé
- Hans Bong
- Henri Dieng
- Henri Dikongué
- Henry Njoh
- HoĂŻgen Ekwalla
- Idy Oulo
- Isaac Decca
- Isidore Tamwo
- Isnebo et Faadah Kawtal
- Jack Djeyim
- Jacky Doumbe
- Jacky Kingue
- Jahel
- Jean Aladin Bikoko
- Jean-Jacques Elangué
- Jean-Paul Mondo
- Jean-Pierre Essome
- Jinette Kelsun
- Jo Tongo
- Joe Etonde
- Joe Mboule
- Joelle Esso
- Johnny Tezano
- Jojo Ngalle
- Joly Priso
- Julia Young
- Junior Sengard
- Justin Bowen
- KaĂŻssa
- Kamer all star
- Kiki Mbassi
- Koko Ateba
- Kool Bass
- Kotto Bass
- Kounga Kamdem
- Kristo Numpuby
- Kris Badd
- Lapiro de Mbanga
- Les Nubians
- Liza T
- Longuè Longuè
- Manu Dibango
- Nicole Mara
- Manulo
- Marcel Tjahe
- Marco Mbella
- Martial Mbongo
- Martin Koums
- Masao
- Maurice Njoume
- Maxtones Littoral
- Maxxie
- Michel Kingué
- Mister Bibi
- Mongo Nnam
- Moni Bilé
- Mpande Star
- Muna Mingole
- Mystic Jim
- Nadia Ewande
- Narcisse Enoumedi
- Narcisse Prize
- Ndedi Dibango
- Nguea Laroute
- Nguime Manulo
- N'johreur
- Nono Flavy
- Ntono'Obe
- Ntoumba Minka’a
- Nya Soleil
- Pablo Master
- Papillon
- Patrick Noah
- Paul Balomog
- Paul Koulle
- Penda Dalle
- Petit-Pays
- Pierre de Moussy
- Pierre Didi Tchakounte
- Pierre Ndedi
- Prince Aimé
- Prince Eyango
- Prince Kemstang
- Princess Erika
- Pulchel Stone
- Quartet 2000
- Queen Eteme
- Renel Kok
- Richard Bona
- Robert Nseke
- Roger Kom
- Roland Tchakounté
- Roméo Dika
- Rosy
- Ruth Kotto
- Ruth Sosso Anyzette
- John Sallé
- Sam Batcho
- Sam Fan Thomas
- Samson Chaud Gars
- Samy Diko
- Sandra Nkaké
- Sergeo Polo
- Sissy Dipoko
- Solo Muna
- Synthez
- T.J.R. Trio
- Terrence Ngassa
- Tokoto Ashanti
- Tom Yom's
- Tonye Moussinga
- Toto Guillaume
- Toups Bebey
- Uta Bella
- Vicky Edimo
- Viviane Etienne
- Wank's
- Wax
- Wes
- Weya
- Willy N'For
- Xavier Lagaf
- Yannick Noah
- Yves Lobe
- Zangaléwa
Notes et références
- Paul Helmlinger, Dictionnaire duala-français suivi d'un lexique français-duala, Langues et littérature d'Afrique noire
- « Salle John, sur la naissance du Makossa », sur youtube.com, (consulté le )
- Samy Ben Redjeb et DĂ©ni Shain, Pop Makossa The Invasive Dance Beat of Cameroun 1976-1984, CD Analog Africa No. 23, AACD 083 (2008)
- Jean Maurice NOAH, Le Makossa — Une musique africaine moderne, Paris, L'Harmattan,
- Arol Ketchiemen, Les icĂ´nes de la musique camerounaise, Douala, les Ă©ditions du Muntu, , 286 p. (ISBN 978-2-9562874-0-7, www.dulivrepourvivre.org), p. 21-24