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Maison de maître «La Petite Pierrière»

La maison de maître de «La Petite Pierrière» est une maison de maître, datant de 1803, située dans la commune de Pregny-Chambésy, dans le canton de Genève, en Suisse.

Maison de maître «La Petite Pierrière»
«La Petite Pierrière» vue depuis le Léman.
Présentation
Destination initiale
habitation
Destination actuelle
habitation
Style
néo-classique du XVIIIe siècle
Construction
1803
Restauration
1850
Propriétaire
famille Demole
Patrimonialité
Objet inscrit à l'inventaire genevois
Localisation
Pays
Canton
Commune
localité
Pregny (Pregny Parc)
Adresse
Route de Lausanne 236
Coordonnées
46° 14′ 06″ N, 6° 09′ 00″ E
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Localisation

La maison de maître se situe dans la localité de Pregny, dans le sous-secteur de Pregny Parc et se dresse au bord du lac Léman. Elle se situe à cheval entre les lieux-dits du Reposoir et de la Petite Pierrière. Le domaine a une surface totale de 5 123 m2 et la maison de maître, une surface de 229 m2[1].

Toponymie

Le nom du lieu-dit Petite Pierrière vient des carrières de molasse sous-lacustre situées à 800 mètres au sud, devant l'actuelle villa «Terrasse Midi». Ces carrières ont été exploitées de la fin du Moyen Âge jusqu’au XVIIIe siècle[N 1] - [2] - [3] - [4]. Le lieu-dit donna également, dès le 21 octobre 1987, son nom à un chemin de la commune[5] - [6] - [7] - [8] - [9].

Histoire

La maison de maître en 1947.

La tradition mentionne une auberge de canotier à cet emplacement[10]. Le domaine passe ensuite dans les familles Sartoris et Cornuz. Le terrain est finalement acquis par Henri-Ferdinand Guex, qui mène la construction de l'actuelle maison en 1803[11] - [12]. En 1825, la propriété est achetée par le botaniste Augustin-Pyramus de Candolle (1778-1841), dont il dira en 1862 dans ses mémoires : « À mon retour à Genève, je cherchai à acquérir une petite propriété de campagne que ma femme pût habiter sans souvenir triste[N 2] et arranger à sa guise. Je trouvais à La Pierrière une modeste habitation qui répondait à mon but. L'espace est assez petit pour que les frais d'arrangement ne m'entraînassent pas trop loin, et la position était superbe quant à la vue des Alpes et du lac qui baignait les murs. »[13] - [14].

En 1841, à la mort de son père, Alphonse Pyrame de Candolle hérite de la maison[15] - [16]. Il effectue en 1850 de grandes transformations aux façades avec la création d'une véranda côté lac[17]. En 1857, il va s'établir dans la propriété du Vallon à Chêne-Bougerie et vend « La Petite Pierrière » l'année suivante au banquier et maire de l'ancien 2e arrondissement de Paris, Aimé-Léonard Torras (1785-1871)[18]. À sa mort, ses descendants vendent la maison au conseiller fédéral Constant Fornerod (1819-1899). Ce dernier, construit alors dans le domaine deux logements et dépendances ainsi qu'un pavillon[19].

La villa «La Favorite». Ancienne dépendances de la «La Petite Pierrière».

En 1880, Marie-Rosine-Sophie Leuzinger, femme divorcée de Constant Fornerod, vend la maison pour cause de pertes financières. Au même moment, à 200 mètres au nord, Jean Pétament et Marie Terroux vendent leur restaurant familial à William Barbey (1842-1914) et Caroline Boissier (1847-1918) qui y construisirent une maison de maître et des herbiers nommés « Les Jordils »[20]. Jean Pétament et Marie Terroux (?-1882) achètent donc « La Petite Pierrière » et la transforment en restaurant. À la mort de Marie Terroux en 1882, le restaurant ferme et Jean Pétament vend la maison, le 23 mai de la même année, à Léopord Favre (1846-1922). En 1902, le domaine est coupé en deux : au sud, la maison de maître et au nord, les dépendances qui sont achetés par René de Saussure (1868-1943) qui transforme et agrandit l'ancienne dépendance et en fait une résidence pittoresque d'Heimat style nommée villa « La Favorite » (dite aussi « La Marjolaine »)[21].

La maison est ensuite vendue à François DeLapalud (1863-1924) puis, à sa mort, à Francis DeCrue (1854-1928)[22] - [23]. En 1929, Jean Amstutz acheta «La Petite Pierrière» et la vend, en 1950, à Alice Turrettini (1909-1993) femme de Jean-Pierre Demole (1906-1989)[24].

Le 16 octobre 1987, la maison de maître et ses dépendances sont inscrites à l'inventaire genevois par le Département des travaux publics[17] - [12]

La propriété est encore détenue en 2022 par la famille Demole[1].

Architecture

Ancienne photographie de la maison de maître.

La maison de maître, édifiée en 1803, possède un aspect proche de certaines maisons rurales de la région caractérisé par son toit à demi-croupe, ses encadrements en calcaire du Jura, etc. La construction possède une inspiration néo-classique du XVIIIe siècle[11].

La façade occidentale, donnant sur la route, est composée de cinq fenêtres et est surmontée d'un fronton percé d'un œil-de-bœuf au-dessus de deux pilastres[11]. Un porche moderne en simili est également présent[11].

Du côté opposé, la façade donnant sur le lac, a été plusieurs fois transformée[10]. Un long balcon forme terrasse et domine le lac[17].

Notes et références

Notes

  1. La pierre extraite a servi à construire une partie de la cathédrale Saint-Pierre, la face occidentale de l'hôtel de ville, la Maison Tavel, le château de Tournay ainsi que plusieurs maisons de la place du Bourg-de-Four.
  2. Les Candolle venaient de perdre leur fils cadet.

Références

  1. République et Canton de Genève : Département du Territoire (DT) : Direction de l’information du territoire (DIT) : SITG, « Extrait de la mensuration officielle et du registre foncier » Accès libre (consulté le )
  2. Walter Wildi & Pierre Corboud & Stéphanie Girardclos & Georges Gorin, « Visite géologique et archéologique de Genève » Accès libre [PDF], (consulté le )
  3. Christian Baur, « Petite-Pierrière » Accès libre, sur www.plongeplo.ch, (consulté le )
  4. Badina Chaillot Calame, Dodus Antiqua Helvetica, Assemblée générale de 2014, Genève,
  5. République et Canton de Genève : Département du territoire (DT) : Direction de l’information du territoire (DIT) : Noms géographiques du canton de Genève, « Chemin de la Pierrière » Accès libre, sur ge.ch (consulté le )
  6. Chancellerie d'État, « Arrêté relatif à la dénomination et à l'officialisation de la dénomination d'artères sur le territoire de la commune de Pregny-Chambésy », Feuille d'Avis Officielle (FAO), (lire en ligne Accès libre)
  7. République et Canton de Genève : Département du territoire (DT) : Direction de l’information du territoire (DIT) : Noms géographiques du canton de Genève, « Promenade de la Pierrière » Accès libre, sur ge.ch (consulté le )
  8. Conseil d'État, « Arrêté relatif à la dénomination d'une artère sur la commune de Pregny-Chambésy », Feuille d'Avis Officielle (FAO), (lire en ligne Accès libre [PDF])
  9. Anne Baud & Anne Schmitt, La construction monumentale en Haute-Savoie du XIIe au XVIIe siècle: De la carrière au bâti, Lyon, ALPARA : MOM, (lire en ligne)
  10. Gilles Gardet, Carte historique de la commune de Pregny-Chambésy, juin 2016.
  11. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 288-289
  12. Confédération Suisse : Département fédéral de l'Intérieur (DFI) : Office fédéral de la culture (OFC), « ISOS 1866 : Pregny », Inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse, (lire en ligne Accès libre [PDF])
  13. Augustin-Pyramus de Candolle, Mémoires et souvenirs, , p. 411, 426 & 436
  14. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 289-290
  15. H. Christ, Notice biographique sur Alphonse de Candolle
  16. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 290-291
  17. République et Canton de Genève : Département des Travaux Publics, « inscription à l'inventaire domaine de La Petite Pierrière; Bâtiment nº 16 » Accès libre [PDF], sur ge.ch, (consulté le )
  18. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 291
  19. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 291-292
  20. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 292
  21. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 292-293
  22. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 293-294
  23. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 294-295
  24. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 295

Voir aussi

Bibliographie

  • G. Fatio, Pregny-Chambésy, commune genevoise, 1947 (1978)
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