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Mai Ghoussoub

Mai Ghoussoub (en arabe : مي ŰșŰ”ÙˆŰš), nĂ©e le Ă  Beit Chebab (Liban) et morte le Ă  Londres (Royaume-Uni), est une Ă©crivaine fĂ©ministe, artiste, Ă©ditrice et activiste des droits humains libanaise. Elle est cofondatrice de la librairie et maison d'Ă©dition Saqi.

Mai Ghoussoub
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  54 ans)
Londres
SĂ©pulture
Nationalité
Domiciles
Formation
Activités

Biographie

Mai Ghoussoub naĂźt le Ă  Beit Chebab, et grandit Ă  Beyrouth, oĂč elle Ă©tudie au lycĂ©e français[1]. Elle Ă©tudie ensuite simultanĂ©ment les mathĂ©matiques Ă  l'universitĂ© amĂ©ricaine de Beyrouth et la littĂ©rature française Ă  l'universitĂ© libanaise[2], et plus tard la sculpture au Morley College et au Henry Moore Studio Ă  Londres.

Elle est trotskiste au dĂ©but de la guerre civile libanaise en 1975, mais est rapidement dĂ©sillusionnĂ©e et s’engage dans le travail humanitaire, mettant en place deux dispensaires mĂ©dicaux dans une rĂ©gion musulmane pauvre aprĂšs le dĂ©part des mĂ©decins et la fermeture des pharmacies[3].

Elle perd un Ɠil en 1977 quand sa voiture est touchĂ©e par un obus alors qu'elle accompagne une personne Ă  l’hĂŽpital[4]. Elle dĂ©mĂ©nage Ă  Paris pour se faire soigner et y travaille pendant deux ans comme journaliste pour des journaux arabes[1] - [2]. Elle Ă©crit Comprendre le Liban avec son ami d’enfance AndrĂ© Gaspard, sous les pseudonymes de Selim Accaoui et Magida Salman.

En 1979, elle dĂ©mĂ©nage Ă  Londres et y fonde avec Gaspard la librairie Al-Saqi (qui signifie celui qui te donne de l’eau[5]), Ă  Westbourne Grove[1]. C’est la premiĂšre librairie londonienne Ă  se spĂ©cialiser dans les Ɠuvres de culture arabe[6]. À l’époque, Westbourne Grove est un lieu d’échange pour la communautĂ© arabe, mais la gentrification augmente les prix et modifie la dĂ©mographie au fil des annĂ©es. La librairie est un lieu protĂ©gĂ© de la censure en vigueur au Moyen-Orient : elle a longtemps eu une section dĂ©diĂ©e aux livres censurĂ©s[7].

En 1983, ils fondent Saqi Books, une maison d'Ă©dition indĂ©pendante spĂ©cialisĂ©e dans l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Celle-ci publie des livres sur des sujets variĂ©s jusqu’aux plus sensibles, comme Unspeakable Love : Gay and Lesbian Love in the Middle East, de Brian Whitaker et Anna Wilson[8] - [9]. Ils crĂ©ent la maison d’édition arabe Dar al Saqi Ă  Beyrouth en 1990[1] - [10].

Son livre autobiographique, Leaving Beyrouth: women and the wars within (Quitter Beyrouth : les femmes et les guerres qui l’habitent), est publiĂ© en 1998. Le Daily Star, un journal anglophone de Beyrouth, le dĂ©crit comme un livre qui « est devenu une lecture obligatoire pour tout un chacun, Ă©tranger ou natif, qui Ă©prouve une fascination d’amour-rejet pour la ville[alpha 1] ».

En 2000, elle publie avec Emma Sinclair-Webb l’ouvrage Imagined Masculinities: Male Identity and Culture in the Modern Middle East (MasculinitĂ©s imaginĂ©es : l’identitĂ© et la culture masculine dans le Moyen-Orient moderne), une collection d’essais remarquĂ©e[1].

Dans un entretien en 2001, elle affirme qu’elle et sa gĂ©nĂ©ration ont Ă©tĂ© inspirĂ©es par les rĂ©voltes Ă©tudiantes de Mai 68 : « Nous Ă©coutions de la musique sufi extravagante, lisions Simone de Beauvoir, et nous nous rencontrions dans les rues pour parler de fĂ©minisme, de la rĂ©volution sexuelle et des politiques radicales[alpha 2] ».

Elle s’oppose Ă  la censure et affirme dans sa piĂšce Texterminators de 2006, jouĂ©e Ă  Londres et Ă  Beyrouth, que « Les mots ne tuent pas ; les humains le font ».

Ghoussoub meurt Ă  Londres le , Ă  l’ñge de 54 ans[11]. Elle est enterrĂ©e Ă  Beyrouth[12].

Publications

  • (en) Leaving Beirut, Saqi Books, (rĂ©impression, Saqi, 2007, (ISBN 978-0-86356-676-9))
  • (en) Imagined masculinities : male identity and culture in the modern Middle East, Saqi, , 294 p. (ISBN 978-0-86356-042-2)
  • (en) Women and Islam : Women's movements in Muslim societies, Taylor & Francis, , 500 p. (ISBN 978-0-415-32421-2, lire en ligne), « Feminism - or the Eternal Masculine - in the Arab World »
  • (en) Selected writings, Londres, Saqi Books, , 238 p. (ISBN 978-0-86356-642-4)

Notes et références

Notes

  1. « [the book has] become required reading for anyone, foreign or native, harboring a love-hate fascination with the city[1] ».
  2. « We listened to wild Sufi music, read Simone de Beauvoir, and met in the streets to discuss feminism, the sexual revolution and radical politics[1] »

Références

  1. (en) Douglas Martin, « Mai Ghoussoub - Obituary », The New York Times, (consulté le ).
  2. (en) Malu Halasa, « Obituary: Mai Ghoussoub », The Guardian, .
  3. (en) « Mai Ghoussoub », sur The Independant, (version du 1 octobre 2007 sur Internet Archive)
  4. (en) Nada Awar Jarrar, « Top 10 books about exile », sur The Guardian, (consulté le ).
  5. (en) Nina Caplan, « Britain's best independent bookshops », sur Telegraph, (consulté le ).
  6. (en) « Mai Ghoussoub », sur The Times, The Times, (version du 23 mai 2011 sur Internet Archive)
  7. (en) Olivia Cuthbert, « Arabic publishers face struggle to balance books », sur Arab News, (consulté le ).
  8. Mariam Serhan, « Mai Ghoussoub, provocante éditrice libanaise », L'Orient le Jour, (consulté le ).
  9. (en) « Tribute to the multifaceted legacy of Mai Ghoussoub », sur lebanese american university, (consulté le ).
  10. (en) « PEN hears with great sadness about the death of Mai Ghoussoub », sur English PEN, (consulté le ).
  11. (en) Neil Belton, « Mai Ghoussoub in her time », sur openDemocracy, (consulté le ).
  12. (en) Roseanne SaadKhalaf, « Mai Ghoussoub returns to Beirut », Daily News Egypt, (consulté le ).

Bibliographie

  • (en) Fran Lloyd, Contemporary Arab Women's Art : Dialogues of the present, Londres, Women’s Art Library, , 258 p. (ISBN 1-86064-599-2, lire en ligne)

CrĂ©dit d’auteurs

Liens externes

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