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MĂ©morial du 11 Septembre

Le mémorial du (en anglais 9/11 Memorial), de manière formelle le Mémorial et musée national du (National September 11 Memorial & Museum) est un mémorial et un musée américain situé sur le site des anciennes tours jumelles du World Trade Center, dans le sud de Manhattan à New York. Principalement constitué par l'empreinte des deux tours détruites, il a été construit en mémoire de toutes les victimes des attentats du 11 septembre 2001, celles contre les tours du World Trade Center, mais aussi celles du Pentagone et de Shanksville. Il sert également de nouveau mémorial pour l'attentat de 1993 contre le complexe, le précédent ayant été détruit lors de l'effondrement des Tours Jumelles.

MĂ©morial du 11 Septembre
National September 11 Memorial & Museum
MĂ©morial du 11 Septembre avec ses deux bassins
Présentation
Type
Partie de
World Trade Center (en)
Commémore
Architecte
Michael Arad, Peter Walker and Partners, Davis Brody Bond et Snøhetta
Ingénieurs
WSP Group, Buro Happold (musée)
Construction

MĂ©morial : -

Musée : [1]
Ouverture
, (musée)
Remplace
Austin J. Tobin Plaza (d)
Site web
Coordonnées
40° 42′ 42″ N, 74° 00′ 49″ O
Carte

L'idée d'un mémorial a germé immédiatement après les attaques et la destruction du World Trade Center. La fondation pour le mémorial du World Trade Center, fondation à but non lucratif, a été créée pour collecter des fonds pour la construction d'un tel mémorial.

C'est le projet de l'architecte israélo-américain Michael Arad (en) qui a été retenu. Le concept original ne faisait intervenir presque aucun arbre ou végétation. Ce projet ayant été qualifié d'austère, il a été fait appel à Peter Walker (en) de Berkeley, pour planter davantage de végétation afin d'adoucir l'ensemble. La réalisation du projet a quant à elle été effectuée par l'agence d'architecture Handel Architects, dans laquelle Michael Arad est associé.

Sa construction a débuté en à l'initiative de la fondation pour le mémorial du World Trade Center et de l'Autorité portuaire de New York et du New Jersey. Le mémorial a été terminé et ouvert au public le , jour du dixième anniversaire de la tragédie. Le musée, dont la majeure partie de la superficie se trouve sous le mémorial, devait ouvrir l'année suivante, mais des querelles politiques ont retardé les travaux ; il a finalement été achevé en mai 2014[1]. Non loin, un mausolée contenant les restes des victimes non identifiées a été inauguré ; il restera inaccessible au grand public, comme le souhaitent les familles des défunts[2].

Concept

Le mĂ©morial se compose d'un parc avec deux bassins carrĂ©s situĂ©s Ă  l'emplacement mĂŞme des deux tours dĂ©truites. Les bassins sont profonds de 30 pieds (soit 9 mètres) et sont alimentĂ©s par des chutes d'eau s'Ă©coulant le long des murs. Aux centres des bassins se trouvent deux blocs carrĂ©s encastrĂ©s, dans lesquels s'Ă©coule l'eau. Ce mouvement de l'eau reprĂ©senterait la chute des tours jumelles, et l'eau qui se recycle continuellement la mĂ©moire du peuple amĂ©ricain : « Le temps passe, mais nous n'oublierons jamais ».

Les visiteurs peuvent accéder à un musée commémoratif autour des bassins, derrière la chute d'eau. Tout autour se trouve un parapet séparant les visiteurs des chutes d'eau. Il porte l'inscription du nom de toutes les victimes des attentats du World Trade Center, gravé sur du bronze. Sur le nom de chaque victime, les employés du site déposent une rose le jour de l'anniversaire.

Le mémorial n'est pas payant, mais il est recommandé de donner entre 5 et 10 dollars par visiteur à l'entrée. L'ensemble des fonds collectés permet de contribuer au financement des travaux de réalisation, comme il est indiqué sur les panneaux à l'entrée du mémorial.

Les projets précédents concernant la construction d'un Centre International pour la Liberté (International Freedom Center) ont été abandonnés.

Concours d'architecture

L'Hommage lumineux (Tribute in Light), en 2004, procédé destiné à rendre hommage aux victimes des attentats en attendant le mémorial.

Au printemps 2003, la Lower Manhattan Developement Corporation (LMDC), syndicat responsable de l'amĂ©nagement et du dĂ©veloppement du bas Manhattan, a lancĂ© une compĂ©tition internationale pour la construction d'un mĂ©morial sur le site du World Trade Center afin de commĂ©morer les vies perdues lors des attentats du . Au total, 5 201 projets furent dĂ©posĂ©s par des Ă©quipes amĂ©ricaines et du monde entier.

Le , le jury composé de treize membres, dont Maya Lin, l'architecte du Vietnam Veterans Memorial, et Patricia Harris, première adjointe au maire, a sélectionné huit projets pour un examen final. Le projet Reflecting Absence (littéralement, le « reflet de l'absence ») a finalement été choisi comme grand vainqueur du concours d'architecture, le . Le projet final pour le mémorial du World Trade Center a été officiellement présenté lors d'une conférence de presse, le , au Hall Fédéral de New York.

La conception est conforme au plan d'ensemble original de l'architecte amĂ©ricain Daniel Libeskind qui rĂ©clamait un mĂ©morial Ă  plus de 9,10 mètres (30 pieds) sous le niveau de la rue (70 pieds - plus de 21,30 mètres - Ă  l'origine), intĂ©grĂ© au sein d'une place. Le projet d'Arad Ă©tait le seul encore en lice Ă  rejeter l'idĂ©e de Libeskind selon laquelle les bâtiments devaient surplomber les empreintes des tours.

La fondation pour le mémorial du World Trade Center

La fondation pour le mémorial du World Trade Center est une association à but non lucratif (de type 501(c)(3)) dont le but est de collecter des fonds et de gérer les échéances de construction du mémorial. Le conseil d'administration s'est réuni pour la première fois le . Cette fondation est une filiale de l'Empire State Development Corporation, qui est une autorité publique décidant de la construction de plusieurs projets dans l'État sans avoir à passer par l'approbation du pouvoir législatif ou par un vote.

La fondation prévoit de recueillir entre 0,5 et 1 milliard de dollars US pour construire le mémorial ainsi que le musée du mémorial.

Ses buts

  • Rendre hommage aux milliers de personnes tuĂ©es dans les attaques terroristes du et du (Ă  New York, mais Ă©galement Ă  Washington et Shanksville).
  • Respecter cet endroit rendu sacrĂ© par des pertes tragiques et des vies perdues.
  • ReconnaĂ®tre ce qu'endurent les survivants, le courage de ceux qui ont risquĂ© leur vie pour en sauver d'autres et la compassion de tous ceux qui ont apportĂ© leur soutien lors de ces heures sombres.
  • Faire en sorte que l'on se souvienne des vies perdues, que les exploits des hĂ©ros soient reconnus et que l'Ă©vĂ©nement rayonne tel un phare pour rĂ©affirmer le respect de la vie et de la libertĂ©, et pour promouvoir la fin de la haine, de l'ignorance et de l'intolĂ©rance[3].

Responsabilités financières

La fondation a de grosses responsabilités en matière de collecte de fonds du fait des missions que lui a confiées la Lower Manhattan Development Corporation (LMDC). La fondation est supposée financer et gérer le fonctionnement de :

  • Le mĂ©morial du - le mĂ©morial Reflecting Absence conçu par Michael Arad et Peter Walker.
  • Le musĂ©e du - un musĂ©e souterrain pour raconter ce qu'il s'est passĂ©.
  • Le théâtre des arts du spectacle du World Trade Center - un théâtre des arts du spectacle au nord du mĂ©morial, entre la Freedom Tower et le World Trade Center (station PATH).

Lors de sa première réunion, la fondation demanda au service des Parcs Nationaux de prendre en charge la gestion et l'entretien du mémorial une fois qu'il serait construit. À l'heure actuelle, il n'est pas prévu que le gouvernement fédéral s'occupe du fonctionnement du mémorial

John C. Whitehead était président à la fois de la LMDC et de la fondation pour le mémorial du World Trade Center, mais il a annoncé sa démission en . C'est alors l'ancien président de la LMDC, Kevin Rampe, qui a repris le contrôle de la LMDC.

Suspension de la collecte de fonds

Thomas S. Johnson, président du comité exécutif de la fondation, a annoncé le : « Il a été décidé de ne pas poursuivre activement la recherche de nouveaux fonds jusqu'à ce que soit clarifiée la situation au niveau du plan et des coûts du projet. » Des inquiétudes concernant le coût de la construction ont en effet éclaté publiquement après une nouvelle estimation du responsable de la construction, Bovis Lend Lease, selon laquelle le mémorial et le musée coûteraient 672 millions de dollars et qu'il faudrait au moins 973 millions de dollars au total, pour développer entièrement les abords du mémorial. Le budget initialement prévu était de 494 millions de dollars[4].

Le , Gretchen Dykstra démissionna du poste de PDG de la fondation du World Trade Center[5]. Les projets du mémorial ont été revus à la baisse, et le budget a été bouclé pour un total de 510 millions de dollars[6].

Critiques du Reflecting Absence

Bien que le mémorial ait initialement reçu un accueil positif, il a eu son lot de critiques jugeant le projet trop cher, trop compliqué et à l'esthétique intenable. Parmi les problèmes :

  • Chute d'eau rappelant le mouvement d'effondrement - La descente sans fin d'une chute d'eau de 60 m² (200 pieds carrĂ©s) imitant la chute des tours originales, comme si les tours jumelles n'avaient jamais fini et ne finiraient jamais de s'effondrer.
  • Chute d'eau en hiver - Une maquette a Ă©tĂ© construite Ă  Toronto pour trouver une façon d'empĂŞcher la chute de geler en hiver. Il n'a pas Ă©tĂ© trouvĂ© de solution pratique et peu onĂ©reuse de le faire. L'annonce faite par les autoritĂ©s selon laquelle ils couperaient l'eau en hiver a provoquĂ© un tollĂ©.
  • CoĂ»t - Les estimations actuelles placent le coĂ»t du mĂ©morial uniquement Ă  500 millions de dollars ce qui en ferait, de loin, le mĂ©morial le plus cher de l'histoire. Les projets supplĂ©mentaires pour la construction d'un musĂ©e et d'un centre artistique pourraient faire exploser le budget avec plus d'un milliard de dollars. Les coĂ»ts de fonctionnement et d'entretien sont estimĂ©s Ă  40 millions par an. Les chiffres proviennent du maire Michael Bloomberg quand il critiqua la complexitĂ© et le coĂ»t du projet en .
  • Construction souterraine - Le mĂ©morial va en effet ĂŞtre construit sous la terre. Quelques familles ainsi que des organisations de policiers et de pompiers prĂ©conisent la construction d'un tel mĂ©morial en surface.
  • Dimensions erronĂ©es - Le mĂ©morial Ă©tait Ă  l'origine supposĂ© correspondre exactement aux dimensions des emprises des deux tours. Cependant, pour des considĂ©rations techniques, les bassins du mĂ©morial seront plus petits de m (30 pieds) sur chaque cĂ´tĂ©.
  • Inscription des noms - Les reprĂ©sentants des pompiers et des policiers de la ville de New York insistent pour que le nom de leurs officiers figurent sĂ©parĂ©ment de la liste des victimes civiles, en prĂ©cisant leur service, leur badge, leur grade et leur tâche. Par exemple : « FF. Michael F. Lynch, Badge No. 2315, Engin 40, Échelle 35, en roulement avec l'Engin 62, Échelle 32. »[7]

Construction

Les travaux ont débuté le à 8h, heure locale. Le même jour, des proches de victimes et d'autres citoyens concernés se sont réunis pour protester contre le nouveau mémorial qui, selon eux, devrait plutôt être construit à la surface. Le président de la fondation du mémorial rétorqua que les familles avaient été consultées, qu'un consensus s'était formé autour du projet choisi et que, par conséquent, les travaux devaient se poursuivre comme prévu.

En , l'information selon laquelle les coûts de construction avaient été revus à la hausse au-delà du milliard de dollars a été rendue publique.

Le maire, Michael Bloomberg, a annoncé que le coût de construction du mémorial du montait en flèche et qu'il devait être limité à 500 millions de dollars.

« On ne peut tout simplement pas dépenser des sommes illimitées juste pour un mémorial » a annoncé Bloomberg. « N'importe quel chiffre supérieur à 500 millions serait « inapproprié », même si cela nécessite de retravailler le projet. »

Avec un milliard de dollars, le budget approcherait le coût de la construction initiale du World Trade Center en 1970, à dollar constant.

  • Le mĂ©morial en 2011.
    Le mémorial en 2011.
  • Une rose blanche placĂ©e sur la liste des victimes.
    Une rose blanche placée sur la liste des victimes.
  • Vue du mĂ©morial en avril 2012.
    Vue du mémorial en .

Musée

Le musée ouvrit ses portes en 2014, il expose différents stigmates comme le drapeau américain flottant au moment de l'attaque, les restes d'un réacteur et de l'antenne, le Survivors' Staircase ainsi que les restes non identifiés des victimes, non visibles au public. En face des restes est marquée un vers de Virgile : « No day shall erase you from the memory of time » (« nulla dies umquam memori vos eximet aevo »), issu de l'Énéide (chant IX, vers 447), signifiant : « Aucun jour ne vous effacera jamais de la mémoire du temps ».

Les projets annulés

Deux centres furent proposés puis annulés, pour le mémorial du World Trade Center, en 2005 :

  • L’International Freedom Center (littĂ©ralement, Centre International pour la LibertĂ©) — un think tank qui Ă©tait censĂ© attirer l'attention sur les batailles en faveur de la libertĂ© Ă  travers les âges. Debra Burlingame, membre de la fondation pour le mĂ©morial du World Trade Center, Ă©crivit dans le Wall Street Journal que le centre avait une vocation plus large que les Ă©vĂ©nements du et pourrait ĂŞtre amenĂ© Ă  critiquer les politiques amĂ©ricaines[8]. Le centre fut largement critiquĂ© par les commentateurs et sur les blogs jusqu'Ă  ce que le gouverneur George E. Pataki dĂ©cide d'abandonner le projet.
  • Le Drawing Center - Art Gallery du World Trade Center (littĂ©ralement, Centre de dessin et Galerie d'art) - Projets du Freedom Center pour partager son espace avec le Drawing Center, dans un bâtiment baptisĂ©e « Centre Culturel ». Le New York Daily News a publiĂ© toute une sĂ©rie d'articles interrogeant la pertinence d'implanter un tel Centre sur le site de Ground zero, compte tenu des prĂ©cĂ©dentes expositions dans ses petits locaux de SoHo.

Personnalités venus s'y recueillir

  • : le prĂ©sident Barack Obama et son Ă©pouse accompagnĂ© de l'ancien prĂ©sident George W. Bush et de son Ă©pouse pour les cĂ©rĂ©monies du 10e anniversaire des attentats[9].
  • : le pape François[10] qui a tenu une rĂ©union interreligieuse pour la paix dans le musĂ©e[11]
  • : la chancelière allemande Angela Merkel[12]
  • : Brigitte Macron, Ă©pouse du prĂ©sident Emmanuel Macron lors d'un dĂ©placement de celui-ci au siège de l'ONU[13].

Voir aussi

Articles connexes

Le nouveau World Trade Center

Autres mémoriaux du

Notes et références

  1. Aurélia Vertaldi, « Musée du 11 Septembre : les travaux reprennent », sur LeFigaro.fr,
  2. Maurin Picard, « Les victimes inconnues du 11 Septembre à Ground Zero », Le Figaro, lundi 12 mai 2014, page 8.
  3. (en) « History and Mission »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  4. (en) David W. Dunlap, « 9/11 Group Suspends Fund-Raising for Memorial », New York Times,‎ (lire en ligne)
  5. (en) « Lettre de démission de Dykstra »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  6. (en) « 9/11 memorial plans scaled down », BBC,
  7. (en) « Alphabetical, Random or Otherwise, Names Are a Ground Zero Puzzle », New York Times,‎ (lire en ligne)
  8. (en) Debra Burlingame, « The Great Ground Zero Heist », Wall Street Journal,‎ (lire en ligne)
  9. "L'Amérique commémore le 11-Septembre", Le Monde avec AFP, 11 septembre 2011.
  10. "Le Pape français s'est recueilli au mémorial du 11 septembre., bfmtv.com, 25 septembre 2015.
  11. Blog du musée (en anglais)
  12. Julie Cabot, « Emmanuel et Brigitte Macron, leur première journée à New York en images », Paris Match, 19 septembre 2017.

Liens externes

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