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MĂ©gatsunami de 1958 de la baie Lituya

Le mĂ©gatsunami de la baie Lituya est un tsunami s'Ă©tant produit le , dans cette baie situĂ©e en Alaska, Ă  la suite de la formation d'un glissement de terrain provoquĂ© par un sĂ©isme. La vague, d'une hauteur d'environ 60 mètres, dĂ©truit la vĂ©gĂ©tation sur l'un des flancs jusqu’à une hauteur estimĂ©e Ă  525 mètres, ce qui en fait l'un des tsunamis les plus importants observĂ©s.

MĂ©gatsunami de 1958 de la baie Lituya
Image illustrative de l’article Mégatsunami de 1958 de la baie Lituya
Vue aérienne de la baie Lituya quelques semaines après le tsunami de 1958 dont les dégâts sont visibles sur le rivage.

Date Ă  22 h 15 (heure locale)
Magnitude Mw= 8,3
Épicentre 58° 20′ nord, 136° 31′ ouest
Hauteur maximale du tsunami 525 m
Régions affectées Alaska
Victimes 2
GĂ©olocalisation sur la carte : Alaska
(Voir situation sur carte : Alaska)
MĂ©gatsunami de 1958 de la baie Lituya

La baie Lituya

La baie Lituya est un fjord situĂ© aux États-Unis, en Alaska du Sud-Est, Ă  30 km au sud du Mont Fairweather.

Événements antérieurs

Trois tsunamis importants avaient déjà été observés dans la baie en 1854, 1899 et 1936. De plus, en 1786 La Pérouse a décrit comme « nues » des zones aujourd'hui peuplées de sapins, ce qui laisse penser qu'au moins un autre tsunami a eu lieu à la fin du XVIIIe siècle[1].

Le tsunami et ses conséquences

Schéma montrant le déplacement des masses lors du mégatsunami de 1958.

Le , un séisme d'amplitude 8,3 sur l'échelle de Richter frappe les montagnes qui bordent la baie et provoque un glissement de terrain sur le flanc ouest de l'une d'entre elles, précipitant environ 30 millions de mètres cubes de roche dans l'eau[1] - [2]. Les masses rocheuses plongent alors dans la baie, plus précisément dans l'anse Gilbert, créant une onde de choc qui donne naissance à un tsunami[2]. La vague progresse tout d'abord dans le même sens que le glissement de terrain mais finit par heurter la montagne située sur la rive opposée de la baie. À ce stade, elle possède pratiquement toute son énergie initiale. La gigantesque masse d'eau s'élève le long de ses pentes et arrache la végétation proche du rivage et décape le sol jusqu'à la roche[1] - [3] :

« la belle forêt d'épicéas avait été balayée par l'onde gigantesque. Et non seulement la forêt, mais aussi toute la terre sur laquelle elle avait poussé […] tout avait été nettoyé jusqu'à la roche nue, jusqu'à l'os de la planète… »

Les traces du passage de l'eau seront observĂ©es jusqu'Ă  une altitude de 525 mètres[2] - [4], faisant de ce tsunami l'un des plus hauts jamais observĂ©s[2]. Toutefois, cette caractĂ©ristique est Ă  modĂ©rer du fait que ce n'est pas la vague en elle-mĂŞme qui mesurait cette hauteur mais son dĂ©ferlement, ce qui peut sensiblement fausser les mesures. La vague, d'une hauteur estimĂ©e Ă  60 mètres[4], poursuivant son parcours, traverse la baie dans sa longueur en occasionnant le mĂŞme type de dĂ©gâts tout le long du rivage mais jusqu'Ă  une altitude infĂ©rieure, l'Ă©nergie du tsunami se dissipant au fur et Ă  mesure de son avancĂ©e en raison de la prĂ©sence de l'Ă®le en son centre[2], et sa hauteur diminuant en raison de l'Ă©largissement de la baie. Arrivant au dĂ©troit qui fait communiquer la baie avec l'ocĂ©an Pacifique, la vague ne parvient pas Ă  franchir significativement les hauts-fonds et le tsunami ne s'Ă©tend pas Ă  l'ocĂ©an[2]. Les dĂ©gâts sont surtout reprĂ©sentĂ©s par l'arrachement de la vĂ©gĂ©tation le long du rivage et le dĂ©capage du sol. MouillĂ©s Ă  cĂ´tĂ© de l'Ă®le du CĂ©notaphe, trois bateaux de pĂŞche sont emportĂ©s par l'Ă©norme vague[3], tuant deux personnes[2]. L'un des bateaux a Ă©tĂ© retrouvĂ© vide dans la baie, et un autre a totalement disparu ; le troisième, occupĂ© par un père et son fils, est passĂ© au-dessus de l'Ă®le du CĂ©notaphe, a Ă©tĂ© emportĂ© dans l'ocĂ©an puis, lors du reflux, est revenu Ă  l'intĂ©rieur de la baie[3] :

« Ils ont raconté : à huit kilomètres de leur mouillage, ils avaient vu se dresser une montagne d'eau qui aussitôt fonça sur eux à une vitesse effroyable. Ils eurent néanmoins le temps, presque par réflexe, de lancer leur moteur et ce fut vraisemblablement ce qui les sauva. L'onde colossale avait encore quelque cinquante mètres de haut lorsqu'elle arriva sur eux ; elle les souleva et les porta par-dessus l'île, dont ils aperçurent sous eux, par transparence, la cime des grands sapins… Jusqu'à combien de milles en mer furent-ils emportés ? Ils ne le savent pas, car déjà le reflux les ramenait dans la baie. Sur l'île basse et plate il n'y avait plus un arbre debout. Voilà comment, par des témoins, qui ont vécu une aventure unique, on sait ce qui s'est passé là-bas. »

Carte de la baie Lituya après le mégatsunami de 1958.

Galerie

  • Vue aĂ©rienne du glacier Lituya avec le lieu du dĂ©clenchement du tsunami en bas de l'image : le glissement de terrain est entrĂ© dans la baie sur le rivage en bas Ă  droite et le dĂ©ferlement de la vague a atteint 525 mètres d'altitude sur le rivage opposĂ© oĂą l'absence totale de vĂ©gĂ©tation est clairement visible.
    Vue aĂ©rienne du glacier Lituya avec le lieu du dĂ©clenchement du tsunami en bas de l'image : le glissement de terrain est entrĂ© dans la baie sur le rivage en bas Ă  droite et le dĂ©ferlement de la vague a atteint 525 mètres d'altitude sur le rivage opposĂ© oĂą l'absence totale de vĂ©gĂ©tation est clairement visible.
  • Vue aĂ©rienne de la baie Lituya marquĂ©e par le passage du tsunami parti du fond de la baie, au niveau du glacier.
    Vue aérienne de la baie Lituya marquée par le passage du tsunami parti du fond de la baie, au niveau du glacier.
  • Vue du tronc d'un arbre arrachĂ© par la vague. Le tronc se situe Ă  environ 11,3 km du point d'origine de la vague.
    Vue du tronc d'un arbre arrachĂ© par la vague. Le tronc se situe Ă  environ 11,3 km du point d'origine de la vague.
  • Aperçu du mĂ©gatsunami.
    Aperçu du mégatsunami.

Notes et références

  1. Michel Olagnon (ill. Janette Kerr (en)), Anatomie curieuse des vagues scĂ©lĂ©rates, Quæ, coll. « Carnets de sciences », , 176 p. (ISBN 978-2-7592-2967-3, prĂ©sentation en ligne), IV. Une famille nombreuse de vagues insolites, « Vague scĂ©lĂ©rate dans un verre d'eau », p. 37-39.
  2. « Ressources naturelles Canada (archive) » (consulté le ).
  3. Haroun Tazieff, Ça sent le soufre, Fernand Nathan, coll. « Espaces naturels », , 192 p., chap. 6 (« Raz de marée »), p. 45-53.
  4. Jacques Mazeau, Petite encyclopédie des grandes catastrophes naturelles : Du déluge au tsunami, le monde va-t-il plus mal ?, Paris, Acropole, , 111 p. (ISBN 2-7357-0269-3), p. 54 : Document utilisé pour la rédaction de l’article
    « D'une hauteur estimĂ©e de 60 mètres, elle dĂ©vaste tout sur son passage jusqu'Ă  une altitude de 524 mètres sur le versant opposĂ©. »

Voir aussi

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