Luz Chavita
Luz Chavita est le nom de scène de Luisa Lacalle, née en 1880 (date de décès est inconnue). C'est une danseuse espagnole qui gagne une reconnaissance internationale durant la Belle Époque et est danseuse étoile à Paris avant de retourner en Espagne pour y investir ses économies.
Naissance | Jerez de la Frontera, Espagne |
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Décès |
Inconnue |
Nom de naissance |
Luisa LaCalle |
Surnom |
Luisa De la Calle, Lulu |
Pseudonymes |
LuLu, Luz Chavita |
Nationalité |
espagnole |
Activité | |
Période d'activité |
Ă partir de |
Biographie
Luisa Lacalle est née en 1880 à Jerez de la Frontera en Espagne dans une famille pauvre originaire de Séville. Très jeune, elle montre des compétences prometteuses en danse. Elle suit des cours de danse auprès de Juana la Macarrona. À l'âge de quatorze ans, Luisa Lacalle commence la danse professionnelle sous le nom d'artiste Lulu ou Luz Chavita[1]. Son talent lui valant une certaine réputation, elle déménage à Paris avec une lettre de recommandation pour le comte de Pradère, Daniel de Carbalho y de Prat. Le comte de Pradère la présente à Antonin Périvier et Fernand de Rodays, les directeurs du journal Le Figaro. Le duo organise fréquemment des spectacles à des abonnés aristocrates et y invite Luz Chavita. Du jour au lendemain, elle fait sensation et est gagne le rang de nouvelle star[1].
Avant ses débuts officiels, Luz Chavita étudie auprès de Madame Mariquita durant les deux années suivantes[1]. Peu après, elle débute à La Scala, puis joue aux Folies Bergère, où elle est recrutée en même temps que Juanita de Frezia, La Belle Gerrero, et Mlle Hernandez pour danser sur leur répertoire espagnol qui mettait en valeur leur décolleté et leurs jambes nues[1] - [2]. Elle se produit dans toute l'Europe, visitant Berlin, Budapest, Londres, Vienna et d'autres villes majeures avant d'être engagée par El Alcázar à Marseille[1]. En 1898, elle fait partie des solistes se produisant au Ballet de l'Opéra Comique tout comme Régina Badet, Aïda Boni, Jeanne Chasles, Cléo de Mérode et Stacia Napierkowska. Le théâtre acquiert bientôt la réputation d'être le théâtre « le plus artistique » de Paris[3].
Dans un autre spectacle organisé par Le Figaro en 1899, Luz Chavita gagne encore davantage en popularité. Le journal prend le parti de Alfred Dreyfus et accepte de publier des documents qui ont un impact sur la gestion de l'affaire Dreyfus par le gouvernement. La police planifie une décente pour confisquer des documents, mais à leur arrivée, Luz Chavita commence sa représentation, retardant la perquisition jusqu'à ce que les documents soient mis en sûreté[1]. L'histoire est rapportée par les journaux de Madrid jusqu'aux États-Unis[4] - [5] - [6]. Parmi ses autres représentations remarquables à l'Opéra-Comique, il y a son interprétation de Carmen en 1901 et la Danse au temps de Gavarni en 1903 dont la polka est qualifiée d'exquise[7] - [8].
Luz Chavita épargne ses revenus, en les investissant avec prudence, et annonce sa retraite de la scène en 1905. Elle confirme son départ de Paris en 1908 et retourne à Séville où elle achète une propriété rue Santa Clara, puis un autre maison sur la rue Goyonetta. Elle rénove ses deux propriétés avec des éléments modernes de Paris, prend soin de ses parents âgés, et acquiert un vignoble à Jerez, qu'elle gère durant de nombreuses années[1] - [9] - [10].
La date de décès de Luz Chavita est inconnue[1]. En 1905, le plafond du restaurant Paillard à Paris, où les aristocrates et les membres de la famille royale dînent, est décoré d'une peinture intitulée Femmes du vingtième siècle de Lucien-Victor Guirand de Scévola. Un portrait de Luz Chavita y est inclus[11].
Bibliographie
- Genaro Cavestany et JosĂ© Luis (translator) Ortiz Nuevo, « Una jerezana en ParĂs a comienzos del siglo XX: Luz Chavita » [« A Jerezana in Paris at the beginning of the 20th Century: Luz Chavita »], El Correo Español, Mexico City, Mexico,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )
- (en) Sarah Gutsche-Miller, Parisian Music-hall Ballet, 1871–1913, Rochester, New York, Boydell & Brewer, (ISBN 978-1-58046-442-0, lire en ligne)
- (es) JosĂ© Luis JimĂ©nez, « Luz Chavita, una jerezana que triunfĂł en el ParĂs de entresiglos » [« Luz Chavita, a Jerezana who triumphed in the Paris at the beginning of the century »], Mas Jerez, Jerez, Spain,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )
- JosĂ© Luis JimĂ©nez GarcĂa, « Luz Chavita, la jerezana que triunfĂł en el ParĂs de la Belle Ă©poque » [« Luz Chavita, the Jerezana who triumphed in the Paris of the Belle Époque »], Diario de Jerez, Jerez de la Frontera, Spain,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )
- Rik Wassenaar, « Le plafond du Restaurant Paillard (1905) » [archive du ], sur Guirand de Scévola Art, Rik Wassenaar, (consulté le )
- « A la Comédie » [« At the Comedy »], Le Figaro, Paris, France,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- « La Vida en Paris » [« Life in Paris »], La Corespondencia de España, Madrid, Spain,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
- « Luz Chavita » [archive du ], sur adepasevilla, Seville, Spain, AsociaciĂłn para la defensa del patrimonio histĂłrico-artĂstico de AndalucĂa, (consultĂ© le )
- « Plages d’histoires: La danse à Biarritz #29 » [« Beach stories: The Dance of Biarritz #29 »], Ballet Biarritz, Biarritz, France, no 34,‎ , p. 5–6 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- « Raided by Police », The Evening Gazette, Cedar Rapids, Iowa,‎ , p. 2 (lire en ligne , consulté le )
- « (untitled) », El Adelanto, Madrid, Spain, vol. Año 15, no 4228,‎ , p. 3 :
« Dicen dĂ© ParĂs que la bailarina española Luz Chavita, conocida en Madrid por LĂş LĂşs se hallaba bailando ante un numeroso pĂşblico, en uno de los salones de El Figaro, cuando llegĂł la policĂa con objeto de recoger las planas del periĂłdico que sirvieron para la publicaciĂłn de los diversos secretos del asunto Dreyfus. Al entrar la policĂa, hubo un gran momento de sorpresa. La citada bailarina preguntĂł lo que ocurrĂa y quiĂ©nes" eran los individuos que penetraban en los salones, á lo que le contestaron que era la justicia. Entonces Luz Chavita instĂł á la comisiĂłn á que subiera. HĂzolo Ă©sta asĂ y Luz, tomando una copa de Champagne, exclamĂł:—¡vaya por la policĂa! y bailĂł un tango dislocante, siendo Ovacionada repetidas veces, incluso por los representantes de la justicia. (It is said in Paris that the Spanish dancer Luz Chavita, known in Madrid as LĂş LĂş, was dancing before a large crowd in one of the rooms at El Figaro when the police arrived to collect the broadsheets of the newspaper that were publishing the various secrets of the Dreyfus affair. When the police entered, there was a moment of great surprise. The mentioned dancer asked what was happening and who were the individuals who had entered the salon, to which they replied that they were justice. Then Luz Chavita urged the commission to rise. This was done and Luz, having a drink of Champagne, exclaimed: "Well, to the police!" And she danced a disguising tango, which received repeated ovations, even by the representatives of justice »
Références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Luz Chavita » (voir la liste des auteurs).
- JimĂ©nez GarcĂa 2016.
- Gutsche-Miller 2015, p. 17.
- Bulletin D’information du Centre Chorégraphique National 2007, p. 6.
- Jiménez 2016.
- El Adelanto 1899.
- The Evening Gazette 1899, p. 2.
- La Corespondencia de España 1901, p. 2.
- Le Figaro 1903.
- Andalusian Patrimony & History 2015.
- Cavestany 1908.
- Wassenaar 2015.