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Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi

Luigi Beltrame Quattrocchi ( - ) et Maria Corsini ( - ) sont des laïcs mariés qui ont été le premier couple à être béatifié ensemble en 2001. Ils ont eu une « vie ordinaire vécue de façon extraordinaire », dira d'eux le pape Jean-Paul II lors de leur béatification.

Luigi et Maria
Beltrame Quattrocchi
Image illustrative de l’article Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi
Photographie de 1905.
Bienheureux, époux, père et mère de famille
Naissance Luigi : , Catane

Maria : , Florence

Décès Luigi : , Rome

Maria : , Florence

Nationalité Italiens
Vénéré à Sanctuaire Notre-Dame du Divin Amour à Rome
BĂ©atification , place Saint-Pierre, Rome, par le pape Jean-Paul II
Vénéré par l'Église catholique
FĂŞte 25 novembre
9 novembre (Luigi)
26 août (Maria)

Luigi Beltrame Quattrocchi

Né le à Catane en Sicile, Luigi est le fils de Carlo Beltrame et de Francesca Vita. Il portera aussi le nom de Quattrocchi à la suite de la demande d'un beau-frère de Carlo qui, n'ayant pas d'enfant, tenait à ce que son neveu porte le sien. La famille s'installa à Rome en 1892, et Luigi s'inscrivit à la faculté de jurisprudence, la Sapienza où, en 1902 il soutint une thèse sur le thème l'erreur de fait dans le droit pénal.

Il réussit ensuite un concours national lui ouvrant le chemin de la profession d'avocat et épouse Maria Corsini le .

Outre son travail et sa vie de famille, Luigi s'implique dans un apostolat actif et prend part à la vie associative catholique. En 1916, il travaille avec l'association scoute naissante l'ASCI, devenant en 1917 président du secteur Roma V et en 1918 membre du Commissariato Centrale. En 1919, il fonde le groupe scout Reparto Scout Roma XX, qu'il dirige jusqu'en 1923. En 1921, il devient Conseiller général de l'ASCI jusqu'en 1927.

Au moment du Fascisme en Italie, comme il avait refusé de prendre sa carte du parti, son avancement professionnel fut stoppé. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il cacha des Juifs, et d'autres personnes poursuivies par le régime en place. À la fin de la guerre, en 1946, il fut nommé vice-avocat général de l'État Italien.

Luigi mourut le , d'un infarctus, sa veuve lui survivra 14 ans.

Maria Corsini

Maria Corsini est née le à Florence. Son père Angelo Corsini était capitaine de grenadiers, sa mère était Giulia Salvi. La famille déménagea souvent, à cause de changements d'affectation du père ; passant par Pistoie, par Arezzo, elle se fixa définitivement à Rome en 1883. Maria était une étudiante appliquée et studieuse, elle avait une formation humaniste importante et était particulièrement douée pour les lettres. Elle termina ses études par l'obtention d'une licence dans une école féminine de commerce.

MariĂ©e le Ă  Luigi Beltrame Quattrocchi, elle se consacra Ă  l'Ă©ducation de ses enfants, aux soins de ses parents âgĂ©s, tout en ayant une vie spirituelle intense avec comme pères spirituels le Père Pellegrino Paoli, le Père Matheo Crawley qui souhaitait rĂ©pandre la dĂ©votion au SacrĂ©-CĹ“ur et le Père Garrigou-Lagrange, spĂ©cialiste du mysticisme et de l'ascĂ©tisme. Après avoir perdu son mari en 1951, elle vĂ©cut encore 14 ans et mourut le Ă  Serravalle di Bibbiena dans une maison construite pour elle par son Ă©poux. Elle Ă©crivit son dernier livre Ă  l'âge de 71 ans.

Leur vie commune

Vie quotidienne

S'étant rencontrés en 1900, ils se fiancèrent en mars 1905, et se marièrent le de la même année à la Basilique Sainte-Marie-Majeure, proche de la maison Corsini via Agostino Depretis, où habitait Maria.

Leur vie était très pieuse, et très équilibrée. Tous les jours, ils assistaient à la messe et y communiaient. Maria expliquait : « La journée commençait ainsi: messe et communion ensemble. Sortis de l'église, il me disait bonjour comme si la journée ne commençait que maintenant. On achetait le journal, puis on montait à la maison. Lui à son travail, moi à mes occupations, mais chacun pensant sans cesse à l'autre. Nous nous retrouvions à l'heure des repas. Avec quelle joie j'attendais, puis je l'entendais mettre la clé dans la serrure, chaque fois bénissant le Seigneur de toute mon âme. Nous avions alors des conversations sereines qui se faisaient joyeuses et espiègles, la main dans la main. Nous parlions un peu de tout. Ses remarques étaient toujours perspicaces. Il était toujours bienveillant. ».

Ils élevaient tous les deux leurs enfants dans la piété mais aussi la joie et la détente, discutant ensemble très souvent, partageant à la fois des moments de prière et de loisirs. Tous les soirs, tous récitaient le chapelet. Tous les mois, ils faisaient une retraite ensemble à la Basilique Saint-Paul-hors-les-murs en compagnie d'Alfredo Ildefonso Schuster, proclamé bienheureux en 1996. Mais ils faisaient aussi de longues promenades, et ouvraient l'esprit de leurs enfants par de fréquentes conversations artistiques et culturelles. Leur maison était ouverte à tous, ils étaient toujours prêts à aider et à accueillir quiconque ayant besoin de leur sourire et de leur foi.

Maria faisait le catéchisme et participait à de nombreux mouvements d'action catholique. Pendant la Guerre, elle s'était engagée volontairement comme infirmière de la Croix-Rouge pour porter secours aux blessés. Plus tard, elle servira pendant la Guerre d'Éthiopie, s'étant spécialisée dans les maladies tropicales.

Luigi, par son attitude, témoignait discrètement de sa foi dans son milieu professionnel. Il accompagnait sa femme dans son action au sein des mouvements catholiques et soutint le mouvement scout quand il se répandit en Italie.

Maria et les enfants vers 1916.

Enfants

  • Leur premier fils, Filippo, est nĂ© en 1906. Il deviendra prĂŞtre Ă  Rome sous le nom de Don Tarcisio.
  • Leur second enfant, Stefania, est nĂ©e en 1908. Elle sera moniale bĂ©nĂ©dictine Ă  Milan sous le nom de sĹ“ur CĂ©cile, longtemps supĂ©rieure de son couvent, elle mourra en 1993.
  • Le troisième enfant, Caesare, est nĂ© en 1909, il deviendra moine, d'abord chez les BĂ©nĂ©dictins, puis chez les Trappistes, sous le nom de Père Paolino.
  • La quatrième enfant du couple, Enrichetta, est nĂ©e après une grossesse difficile. Luigi et Maria refusèrent l'avortement prĂ©conisĂ© par le corps mĂ©dical qui craignait pour la vie de la mère et de l'enfant. La petite fille naquit en bonne santĂ© en avril 1914 et devint Ă  son tour laĂŻque consacrĂ©e.

Béatification et vénération

Deux décrets de la congrégation pour les causes des saints ont reconnu individuellement que les époux Quattrocchi ont vécu de façon héroïque les vertus chrétiennes, tandis qu'un miracle a été reconnu par un même décret comme dû à leur commune intercession. Il s'agit de la guérison de Gilberto Grossi, qui est aujourd'hui neurochirurgien. Sa guérison a été reconnue le par la commission des médecins de la Congrégation pour la cause des saints comme étant imprévue, complète, durable et inexplicable scientifiquement[1].

  • Ils furent tous deux bĂ©atifiĂ©s le dans le cadre des cĂ©lĂ©brations du 20e anniversaire de l'exhortation apostolique Familiaris Consortio (1981), Ă  la suite du synode sur la famille de 1980.
  • « Pour la première fois deux Ă©poux atteignent ensemble, en tant que couple, la bĂ©atification » a prĂ©cisĂ© le Pape Jean-Paul II.
  • Les trois enfants vivants de Luigi et de Maria assistèrent Ă  la cĂ©rĂ©monie.
  • Leur fĂŞte commune a Ă©tĂ© fixĂ©e au , jour de leur mariage. Individuellement, ils sont fĂŞtĂ©s le 26 aoĂ»t pour Maria et le 9 novembre pour Luigi.

Lors de la cérémonie, le Pape a ajouté : « Chères familles, nous avons aujourd'hui une confirmation singulière du fait que le chemin de sainteté accompli ensemble, comme couple, est possible, beau, extraordinairement fécond, et qu'il est fondamental pour le bien de la famille, de l'Église et de la société. ».

Citations

  • Du Pape Jean-Paul II, lors de l'homĂ©lie de bĂ©atification : « Ces Ă©poux ont vĂ©cu, dans la lumière de l'Évangile et avec une grande intensitĂ© humaine, l'amour conjugal et le service Ă  la vie. Ils ont assumĂ© de façon pleinement responsable la tâche de collaborer avec Dieu dans la procrĂ©ation, en se consacrant gĂ©nĂ©reusement Ă  leurs enfants pour les Ă©duquer, les guider, les orienter Ă  la dĂ©couverte de son dessein d'amour. De ce terrain spirituel si fertile sont nĂ©es des vocations au sacerdoce et Ă  la vie consacrĂ©e, qui dĂ©montrent combien le mariage et la virginitĂ©, Ă  partir de leur enracinement commun dans l'amour sponsal du Seigneur, sont intimement liĂ©s et s'illuminent rĂ©ciproquement. »[2]
  • De Maria Beltrame Quattrocchi après la mort de son mari : « Nous avions tout en commun, dans un Ă©change constant de valeurs effectives et affectives, avec une unique vie, faite des mĂŞmes aspirations et des mĂŞmes buts, dans un respect rĂ©ciproque et un immense amour. Chaque moment de conversation, d'Ă©change, d'attention mutuelle, de proximitĂ©, avait une saveur de nouveautĂ©. Au cours de ce presque demi-siècle de vie commune, je l'affirme devant Dieu, nous n'avons jamais connu un moment d'ennui, de satiĂ©tĂ©, de fatigue ».

Sources

  • Osservatore Romano : 2001 n.43 p. 1-4 - n.44 p. 5
  • Documentation Catholique
  • Prions en Église - Éditions Bayard - No 251 - article de Xavier LecĹ“ur - Pages 20-21

Notes et références

  1. Extrait de l'article de Bernard Joustrate.
  2. Homélie du Pape lors de la cérémonie de béatification.

Voir aussi

Bibliographie

  • Père Antoine De Roeck, Luigi et Maria Beltrame-Quattrocchi, itinĂ©raire spirituel d'un couple, Éd. Artège, septembre 2021 (ISBN 979-1-0336-1162-2)
  • Attilio Danese et Giulia-Paola di Nicola, Une aurĂ©ole pour deux : Maria et Luigi Beltrame Quattrocchi, Éditions Emmanuel, (ISBN 978-2-9153-1309-3)

Articles connexes

Liens externes

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