Lucio Tasca Bordonaro
Lucio Tasca Bordonaro, né à Palerme le , mort dans cette ville le , est un propriétaire terrien et homme politique italien.
Maire de Palerme | |
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Charles Poletti (en) |
Naissance | |
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Décès |
(à 77 ans) Palerme |
Nationalité | |
Activités |
Entrepreneur, homme politique, propriétaire terrien |
Père |
Parti politique |
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Propriétaire de vastes terres en Sicile, il modernise et agrandit le vignoble familial Tasca et Regaleali. Militant séparatiste, il est le premier maire de Palerme suivant le débarquement allié en Sicile.
Biographie
Riche propriétaire terrien sicilien
Fils de Giuseppe Tasca Lanza, maire de Palerme et sénateur du Royaume, et d'Annetta Bordonaro Chiaramonte[1], Lucio Tasca Bordonaro a hérité du titre de comte d'Almerita.
Diplômé en droit à l'université de Rome, il est partisan de l'intervention de l'Italie dans la Première Guerre mondiale et s'engage comme volontaire[1].
En 1920, il rejoint le Parti agraire sicilien, créé par un membre de sa famille, Pietro Lanza di Scalea autour d'un objectif de développement économique et social de l'île par une agriculture moderne et le pastoralisme[1].
Il n’exerce pas le métier d'avocat pour se consacrer à la propriété familiale, Tasca d'Almerita, qu'il transforme en l'un des vignobles les plus technologiquement avancés de la Conca d'oro[2] . À partir de 1922, il y adjoint le domaine Regaleali, triplant la surface des vignes, et agrandit les caves. En 1932, il est nommé chevalier de l'ordre du Mérite du Travail.
Principal représentant de la Société des agriculteurs siciliens, regroupant des propriétaires terriens de l'île, et animé par une aspiration autonomiste, il publie en 1941 Éloge du latifundium sicilien[3].
Maire séparatiste de Palerme
Le 22 juillet 1943, la 7e armée américaine du général George Patton entre dans Palerme et le Gouvernement militaire allié des territoires occupés (Amgot) est installé. Le lieutenant colonel Charles Poletti, commissaire aux affaires civiles, destitue les préfets et podestats fascistes de l'île et nomme, le 27 septembre, Lucio Tasca Bordonaro, comme premier maire post-fasciste de Palerme[1].
La rumeur selon laquelle ce dernier aurait hébergé clandestinement le militaire dans sa villa de Palerme pour préparer le débarquement allié est rejetée par la plupart des historiens. Lucio Tasca offre aux alliés un profil rassurant de propriétaire terrien, influent mais resté à distance du régime fasciste. A ses côtés sont nommés notamment le démocrate chrétien Bernardo Mattarella, le socialiste Rocco Gullo, l'indépendantiste Antonino Varvaro, le duc Fabrizio Alliata di Pietratagliata. Il reste en poste 11 mois, agissant sous le contrôle des Alliés dans une ville exsangue, détruite, soumise au marché noir et à l'inflation[1]. Il fait installer en janvier 1944 la fresque monumentale Le Triomphe de la Mort dans la salle des séances de l'hôtel de ville[4].
Il est contesté par les conseillers catholiques, considérant qu'il profitait de son mandat pour renforcer les positions séparatistes. En effet, membre important du mouvement séparatiste de l'île, il anime avec le prince Giovanni Alliata Di Montereale et le baron Stefano La Motta di Monserrato, le courant agraire du Mouvement pour l'indépendance de la Sicile. Quand l'administration est rendue au gouvernement italien, le Comité de libération nationale regroupant les partis antifascistes sous l'influence anti-séparatiste du haut-commissaire Salvatore Aldisio, contraint Tasca à démissionner le 30 août 1944. Il déclare alors que « la dictature fasciste est remplacée par celle du comité de libération ».
Avec la réforme agraire de 1950, le domaine de Regaleali passe de 1 200 à 500 hectares[2] et le duc perd plus de la moitié de la surface de ses terres, redistribuées aux paysans[1].
Notes et références
- (it) « Lucio Tasca, il sindaco che sognava il separatismo - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it (consulté le )
- (it) « Tasca d'Almerita », sur tascadalmerita.it (consulté le ).
- Repubblica
- (it) « Quando apparve il "Trionfo della morte" sulla parete in fondo a Sala delle Lapidi », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )