Lucien Romier
Jean Lucien Romier, nĂ© Ă MoirĂ© le et mort Ă Vichy le , est un historien, journaliste et ministre sous Vichy, lâun des grands intellectuels du rĂ©gime[2].
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DĂ©cĂšs |
(Ă 58 ans) Vichy |
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CimetiÚre de Moiré (d) |
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Riomier |
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Archives conservées par |
Archives nationales (408AP)[1] |
Historien du XVIe siĂšcle
Lucien Romier est au second rang, le second Ă partir de la gauche.
Fils d'une famille de vignerons du Beaujolais, formĂ© par les JĂ©suites, il entre Ă l'Ăcole des chartes en 1905. Il obtient le diplĂŽme d'archiviste palĂ©ographe en 1909 grĂące Ă une thĂšse intitulĂ©e Ătude sur le rĂŽle politique, administratif et militaire de Jacques d'Albon de Saint-AndrĂ© (1512-1562)[3]. Il poursuit ses Ă©tudes Ă l'Ăcole française de Rome, de 1909 Ă 1911, sous la direction de Louis Duchesne, puis Ă l'Institut français d'Espagne, de 1911 Ă 1913, et devient docteur en histoire aprĂšs avoir travaillĂ© sur les Guerres de religion.
Essayiste, journaliste et conférencier
Réformé en 1908, il est repris dans le service auxiliaire en 1917 et mis à la disposition du service économique du ministÚre de la guerre. Un an auparavant, il avait été nommé chef de service des douanes, des transports et des changes à l'Association nationale d'expansion économique et il rédige des rapports sur l'industrie textile, qui le rapprochent du milieu des économistes. Il est ensuite directeur-adjoint de cette association. Il s'intéresse dÚs lors à l'économie et publie plusieurs ouvrages d'économie politique. Il est chargé de conférences économiques et sociales à Saint-Cyr (1920-1922).
Il entre au quotidien liĂ© au patronat La JournĂ©e industrielle, en 1921, et en devient l'un des directeurs. Puis, Ă la demande du nouveau propriĂ©taire du quotidien, François Coty qui lui offre un traitement annuel de 100 000 francs, il rejoint Le Figaro comme rĂ©dacteur en chef politique et Ă©ditorialiste, du au . Ă la suite d'un diffĂ©rend avec Coty, il quitte le quotidien, pour y revenir en 1934, aprĂšs la mort de Coty, au poste de directeur, de Ă . Il collabore Ă la Revue des deux mondes et Ă d'autres journaux : Ă l'hebdomadaire L'Opinion, aux quotidiens Le Temps, Le Petit Parisien (1927-32), La DĂ©pĂȘche de Toulouse (1927-34).
Ădouard Herriot lui propose le portefeuille de ministre des finances durant les difficultĂ©s financiĂšres du Cartel, qu'il refuse, prĂ©fĂ©rant voyager, Ă©crire et donner des confĂ©rences, en France et au Canada[4]. De la seconde moitiĂ© des annĂ©es 1920 Ă la fin des annĂ©es 1930, il prĂ©side la SociĂ©tĂ© d'Ă©conomie nationale (S.E.N.). La S.E.N. n'est pas une nouvelle sociĂ©tĂ© mais l'ancienne SociĂ©tĂ© d'Ă©conomie politique nationale (S.E.P.N.), co-fondĂ©e par Edmond ThĂ©ry en 1897, et qui a Ă©tĂ© renommĂ©e Ă la fin de l'annĂ©e 1925 en "SociĂ©tĂ© d'Ă©conomie nationale". Le changement de nom (voir Le Figaro du 11 janvier 1926) est destinĂ© Ă rajeunir la S.E.P.N., sous les auspices de l'Association de l'industrie et de l'agriculture françaises (A.I.A.F.) qui voulait se doter d'un organisme d'Ă©tudes[5].
Lucien Romier prĂ©side aussi le comitĂ© de rĂ©daction du pĂ©riodique La RĂ©forme Ă©conomique, le journal de l'A.I.A.F., et il cĂŽtoie des personnalitĂ©s comme Claude-Joseph Gignoux, Pierre Lyautey, Ămile Mireaux, J. Duhamel et Daniel Serruys. Il adhĂšre aussi au ComitĂ© franco-allemand d'information et de documentation, fondĂ© en 1926[6]. Ă partir d', il est administrateur et membre du comitĂ© de direction du Redressement français, et l'un de ses principaux orateurs lors de ses assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales[7]. Il est aussi conseiller du commerce extĂ©rieur et membre du bureau de son comitĂ© national, et membre du conseil supĂ©rieur du commerce et de l'industrie.
Il se présente aux élections législatives à Dieppe, en 1932, comme candidat de l'Alliance républicaine démocratique, briguant la succession de Robert Thoumyre, sans succÚs [8].
Ministre de PĂ©tain durant l'Occupation
Dans les années 1930, ses éditoriaux au Figaro ont dénoncé la crise du régime parlementaire français, la nocivité des parlementaires et des partis politiques, voire du suffrage universel. Il appelle alors à un régime d'autorité fondé sur l'union nationale. Il approuve donc la Révolution nationale du maréchal Pétain à partir de . Il reçoit la Francisque[9].
Proche de celui-ci, il est membre du Conseil national (1941) et chargĂ© de mission en tant que dĂ©lĂ©guĂ© du marĂ©chal au conseil, puis ministre d'Ătat du Ă sa dĂ©mission le . Ă ce poste, il est considĂ©rĂ© comme une sorte d'Ă©minence grise du marĂ©chal[2]. Il assume cette tĂąche bien qu'il soit gravement malade du cĆur ; PĂ©tain lui prĂȘte, Ă plusieurs reprises, sa villa de Villeneuve-Loubet pour qu'il se repose.
Il préside la commission dite de "réorganisation administrative", qui travaille confidentiellement à redonner à la France ses limites provinciales d'Ancien Régime, bien que ceci ne soit pas reconnu officiellement et que la censure ait explicitement interdit d'en parler[10]. Politiquement, il est trÚs critique envers Pierre Laval et pousse Pétain à enregistrer le discours du , qui vise à donner comme successeur à Pétain un autre que son président du conseil[11]. Les Allemands demandent ensuite son départ de Vichy.
Il meurt d'une crise cardiaque, en , au moment oĂč il allait ĂȘtre arrĂȘtĂ© par la Gestapo[12].
Publications
Ouvrages
- LâĂglise et le droit de la guerre au Moyen Ăge, thĂšse Ă lâĂcole libre des sciences politiques, non datĂ©, non paginĂ©.
- Jacques d'Albon de Saint-André, maréchal de France (1512-1562) : la carriÚre d'un favori, Paris, Perrin, , V-462 p. (présentation en ligne, lire en ligne), [présentation en ligne].
- Sommaire des choses accordées pour la conspiration du Triumvirat, Gamber, 1909, 5 p.
- Lettres et chevauchées du Bureau de finances de Caen sous Henri IV, Rouen, A. Lestringant, 1910
- Les Institutions françaises en Piémont sous Henri II, Daupeley-Gouverneur, 1911, 26 p.
- Les origines politiques des guerres de religion, t. Ier : Henri II et l'Italie (1547-1555), Paris, Perrin, (réimpr. fac-similé, GenÚve, Slatkine Reprints, 1974), IX-579 p. (présentation en ligne, lire en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- Les origines politiques des guerres de religion, t. II : La fin de la magnificence extérieure, le roi contre les protestants (1555-1559), Paris, Perrin, (réimpr. fac-similé, GenÚve, Slatkine Reprints, 1974), 464 p. (présentation en ligne, lire en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- - Prix Gobert 1914 de lâAcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres.
- Les protestants français à la veille des guerres civiles, 1917, p. 112
- Le Royaume de Catherine de Médicis : la France à la veille des guerres de religion, t. 1 et 2, Paris, Perrin et Cie, , XXXVI-243+307 (présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- - Prix Gobert 1923 de lâAcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres.
- La Conjuration d'Amboise : l'aurore sanglante de la liberté de conscience, le rÚgne et la mort de François II, Paris, Librairie académique Perrin et Cie, , 290 p. (présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Catholiques et huguenots Ă la cour de Charles IX. Les Ătats gĂ©nĂ©raux d'OrlĂ©ans. Le colloque de Poissy. Le « Concordat » avec les protestants. Le massacre de Vassy (1560-1562), Paris, Librairie acadĂ©mique Perrin et Cie, , 359 p. (prĂ©sentation en ligne), [prĂ©sentation en ligne], [prĂ©sentation en ligne].
- Explications de notre temps, Paris, Grasset, 1925, 286 p.
- Pourquoi et comment la France doit réviser son tarif douanier, avec Pierre Lhoste, Société d'études et d'informations économiques, 1925, 63 p.
- LâHomme blessĂ©, roman, B. Grasset, 1926, 256 p.
- Nation et civilisation, Paris, Les documentaires, 1926, 187 p.
- Qui sera le Maßtre : Europe ou Amérique, Paris, Hachette, 1927, 243 p.
- Idées trÚs simples pour les Français, Paris, Les documentaires, 1928, 127 p.
- LâHomme nouveau : esquisse des consĂ©quences du progrĂšs, Paris, Hachette, 1929, 252 p.
- Promotion de la femme, Paris, Hachette, 1930, 253 p.
- Le carrefour des empires morts (Du Danube au Dniester), Paris, Hachette, 1931, 253 p.
- Plaisir de France, Paris, Hachette, 1932, 221 p.
- Si le Capitalisme disparaissait, Paris, Hachette, 1933, 185 p.
- ProblĂšmes Ă©conomiques de l'heure prĂ©sente, confĂ©rences donnĂ©es Ă l'Ăcole des hautes Ă©tudes commerciales de MontrĂ©al, du 29 septembre au 25 octobre 1932, A. LĂ©vesque, 1933, 324 p.
- L'ancienne France, des origines Ă la RĂ©volution, Hachette, 1948, 320 p.
Participations Ă des ouvrages collectifs
- L'agriculture dans l'Ă©volution de la crise mondiale, Institut national agronomique Paris-Grignon, F. Alcan, 1933, 233 p.
- Les Bases de la politique extĂ©rieure de la France, Ăditions de la S.A.P.E., 1933, 120 p.
Préface
- Ădouard Maurel: L'IngĂ©nieur social dans l'industrie, Recueil Sirey, 1929, 307 p.
Distinctions
DĂ©corations
RĂ©compenses
- Quatre fois lauréat de l'Institut, dont deux fois lauréat du prix Gobert
Sources primaires
- Les Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, conservent les papiers personnels de Lucien Romier sous la cote 408AP : Inventaire du fonds, ainsi que son dossier de Légion d'honneur[13]. Un complément est conservé aux Archives départementales du RhÎne sous la cote 5 J.
Bibliographie
- Notice « Romier (Lucien) », dans MichÚle et Jean-Paul Cointet (dir.), Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation, Tallandier, 2000.
- Christine Roussel, Lucien Romier 1885-1944, Ed. France-Empire, 1979, présentation en ligne.
- Michel François, « Lucien Romier (1885-1944) », BibliothĂšque de l'Ăcole des chartes, 1944, lire en ligne.
- Ghislaine Sicard Picchiottino, « Du Figaro à Figaro : les années Coty (1922-1933) », dans Claire Blandin (dir.), Le Figaro. Histoire d'un journal, Nouveau monde éditions, 2010, p. 299.
- Philippe Jian, « Des années 1930 au régime de Vichy, les considérations politiques d'un éditorialiste au Figaro, Lucien Romier (1934-1941) », dans Claire Blandin (dir.), Le Figaro. Histoire d'un journal, Nouveau monde éditions, 2010, p. 307-320.
Notes et références
- « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-9yua71jmp--176mcn8ygdvr5 »
- Jean-Paul Cointet, "Lucien Romier" in Les hommes de Vichy, (lire en ligne), p. 113 Ă 120
- Site de l'Ecole des chartes
- Par exemple sa conférence à l'association des amis de l'Institut catholique en 1930: "Bulletin de l'Institut catholique de Paris", 25/4/1930
- "Le Figaro", 11/1/1926, L. Romier, "Qu'est-ce que la Société d'économie nationale?", "Journal des débats", 26/3/1928 ( comité de rédaction de la "Réforme économique" ), "Le Figaro", 9/3/1926, "Le Figaro", 28/6/1926, "Journal des débats", 18/12/1927, "Le Temps", 30/4/1929 ( semaine du cinéma ), "Le Matin", 30/4/1929 ( semaine du cinéma ), "Journal des débats", 14/5/1929, "Journal des débats", 7/6/1930, "Le Temps", 27/2/1934, "L'Echo des mines et de la métallurgie", 20/2/1934, "Le Figaro", 13/5/1939. Il fonde et préside un éphémÚre Comité international économique en 1928: "Le Petit Parisien", 23/5/1928
- Cf. les pages consacrĂ©es Ă Ămile Mayrisch et Pierre ViĂ©not, "Revue d'Allemagne", 1931
- "Le Temps", 19/10/1927, "Le Temps", 16/12/1927, "Le Temps", 22/1/1928, "Le Temps", 29/6/1928, "Le Temps", 24/1/1930, "Le Temps", 22/1/1931, "Le Temps", 23/1/1932, "Le Temps", 26/1/1934, "l'Ouest-Eclair', 16/1/1929, "Le Matin", 28/6/1928, "Le Matin", 23/1/1930
- L'Ouest-Eclair du 6 avril 1932
- Henry Coston, L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », , 172 p. (ISBN 2-913044-47-6), p. 169.
- Pierre Barral, « IdĂ©al et pratique du rĂ©gionalisme dans le rĂ©gime de Vichy », Revue française de science politique, n°5,â , p. 918 (lire en ligne)
- Jean-François Sirinelli (dir.), La France de 1914 à nos jours, PUF, , p. 214
- Pour l'ensemble de cette partie, notice Romier (Lucien), dans MichĂšle et Jean-Paul Cointet (dir.), Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation, Tallandier, 2000.
- Voir la base LĂ©onore
Liens externes
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