Lucie Robert-Diessel
Lucie Robert-Diessel est une pianiste, compositrice et pédagogue française née le à Rennes et morte le dans le 20e arrondissement de Paris[1].
Nom de naissance | Lucie Robert |
---|---|
Naissance |
Rennes |
Décès |
(Ă 82 ans) Paris 20e |
Activité principale | Pianiste, compositrice |
Activités annexes | Pédagogue |
Formation | Conservatoire de Rennes, Conservatoire de Paris |
Maîtres | Lazare-Lévy, Aline van Barentzen, Tony Aubin |
Enseignement | Conservatoire de Paris |
RĂ©compenses | Premier prix de Rome (1965) |
Biographie
Lucie Robert naît le à Rennes[2] - [3].
Elle commence ses études musicales au Conservatoire de sa ville natale et obtient un premier prix de piano à l'âge de douze ans[4]. Elle est admise ensuite au Conservatoire de Paris, obtenant entre 1954 et 1959 sept premiers prix[4], dans les classes d'harmonie d'Henri Challan, de piano de Lazare-Lévy puis Aline van Barentzen, de musique de chambre de Lucien Capet, de contrepoint puis de fugue de Noël Gallon, d’accompagnement au piano d'Henriette Puig-Roget[3]. Elle achève sa scolarité en 1963 en étant couronnée d'un premier prix dans la classe de composition de Tony Aubin[4]. Dans l'établissement, elle travaille également l'orgue auprès de Rolande Falcinelli[3].
En 1965, elle est lauréate du premier Grand prix de Rome[4], avec sa cantate La Prophétie de Cassandre sur un livret extrait d'Agamemnon d'Eschyle[5], et devient pensionnaire à la Villa Médicis jusqu'en 1968[6].
À son retour en France, Lucie Robert mène une carrière d'interprète et de compositrice[4]. En piano, elle est lauréate du Concours international de Barcelone, et en composition, du concours de Mannheim. Elle est soliste à Radio France et enseigne au Conservatoire de Paris entre 1972 et 2001[4].
En 1981, elle épouse le pianiste et compositeur Karl Diessel (1919-2018)[3], avec qui elle donne régulièrement en France et à l'étranger des concerts à deux pianos[4].
En tant que compositrice, la formation instrumentale du duo de pianos lui inspire plusieurs œuvres, une sonate pour deux pianos, une suite pour piano à quatre mains. Pour instrument seul, elle compose pour le piano une sonate, deux sonatines et trois préludes[4]. Côté musique de chambre, on lui doit des sonates pour violon et piano, flûte et piano, ainsi que des pièces pour violoncelle, contrebasse, hautbois, avec accompagnement de piano, des quatuors à cordes et des quintettes[7].
À partir de 1974 et de la création à Rome par Georges Gourdet de Cadenza pour saxophone et piano, Lucie Robert-Diessel reçoit de nombreuses commandes destinées au saxophone et consacre environ vingt-cinq numéros d'opus à l'instrument, dont des pièces en solo ou pour ensemble de saxophones, avec d'autres instruments ou non[8]. En compagnie de Cadenza, Magheïa pour piano et quatuor de saxophones, donné en première audition en 1976, ou Messanuets, pour quatorze saxophones, sont à cet égard des partitions emblématiques[8].
Son intérêt pour la voix est prononcé et l'amène à écrire plusieurs cycles de mélodies, à l'instar des Ombres de Tübingen, sur un poème d'Alain Suied, une œuvre créée le lors d'un concert du Triptyque[8] - [9].
Esthétiquement, Lucie Robert-Diessel écrit « sans se soucier d'aucune mode et sans s'enfermer dans aucun système[8] », recherchant avant tout « l'expression la plus directe et la plus sensible, attachant une grande importance à une composition thématique et à la ligne mélodique en général[8] ».
Elle meurt Ă Paris dans le 20e arrondissement, en son domicile de la rue Orfila, le [3] - [2].
Ĺ’uvres
Parmi ses compositions, qui constituent au total un catalogue de plus de cent opus[3], figurent notamment[10] :
Ĺ’uvres symphoniques
- Concerto pour hautbois et orchestre, 1965
- Triptyque, 1967
- Symphonie avec orgue, 1968
- Double concerto pour saxophone, piano et orchestre, 1968
- San Damiano pour hautbois, orchestre Ă cordes et timbales, 1972
Ĺ’uvres vocales
- Tout est si clair, ce soir, cantate pour soprano, flûte, mandoline ou violon et piano, 1968
- Les Ombres de Tübingen, pour récitant, baryton, mezzo-soprano et piano, 1995
Œuvres pour chœurs
- Fiat voluntas tua, pour chœur, récitant et orgue, 1974
- Tantum ergo, pour chœur, 2 orgues, trompettes, trombones et timbales, 1979
Œuvres scéniques
- L'épouse injustement soupçonnée, mini-opéra pour soprano, mezzo-soprano, ténor, baryton et orchestre, 1963
- Arc-en-ciel (histoire de Noé), musique pour un spectacle, pour synthétiseur, orgue, 2 flûtes, 2 récitants, 1989
- Le Misanthrope de toujours, musique de scène, pour synthétiseur, 1989
Bibliographie
- Louis-Claude Thirion, « Lucie Robert-Diessel », dans Association Femmes et Musique, Compositrices françaises au XXe siècle, vol. II, Sampzon, Delatour, (ISBN 978-2-7521-0240-9, présentation en ligne), p. 133-135.
- Carole Bertho-Woolliams, Les femmes lauréates du Premier Prix de Rome de composition musicale : 1913-1966, Paris, L'Harmattan, coll. « Univers musical », , 286 p. (ISBN 978-2-343-15697-2, présentation en ligne).
Notes et références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- « Robert Lucie », sur deces.matchid.io (consulté le )
- Jean-Christophe Sangouard, « Lucie Robert-Diessel », sur www.musimem.com, (consulté le )
- Thirion 2014, p. 133.
- Bertho-Woolliams 2019, p. 240.
- « ROBERT-DIESSEL, Lucie », sur acad-artlas.huma-num.fr, (consulté le )
- Thirion 2014, p. 133-134.
- Thirion 2014, p. 134.
- « Fonds Le Triptyque », sur archivesetmanuscrits.bnf.fr (consulté le )
- Thirion 2014, p. 135.
Liens externes
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- Présence Compositrices
- (en) AllMusic
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :