Luc Dietrich
Raoul-Jacques Dietrich, dit Luc Dietrich, né le à Dijon et mort le à Paris, est un écrivain français.
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Décès |
(à 31 ans) 16e arrondissement de Paris |
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Raoul-Jacques Dietrich |
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Luc Ergidé |
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Biographie
Dietrich raconte lui-même son enfance et son adolescence dans un livre publié en 1935, Le Bonheur des tristes, qui fut en lice pour le Prix Goncourt. Dans ce livre l'auteur parvient à s'extraire d'un certain niveau émotionnel pour transcender le côté pathétique de sa vie. À la mort de son père, il n'était âgé que de quelques années. Sa mère, droguée, intoxiquée, ne peut pas toujours le garder. Elle finit par mourir quand son fils a 18 ans. Entre-temps le jeune romancier est placé dans des hospices pour enfants débiles, ou comme garçon de ferme (notamment à Songeson dans le Jura).
Une rencontre avec Lanza del Vasto, en 1932, constitue un tournant dans sa vie. Le futur fondateur de la communauté de l'Arche, assis sur un même banc au parc Monceau à Paris, lui demande soudainement : « Êtes-vous bon comme ce pain ? » Lanza del Vasto passera des heures auprès de Luc Dietrich pour lui faire améliorer ses livres (notamment Le Bonheur des tristes), mais l'éditeur s'opposera à ce qu'il soit cité comme coauteur.
Luc et Lanza partagent tout. La seule chose qui les séparera sera l'appréciation de l'enseignement d'un maître spirituel, G. I. Gurdjieff. Lanza s'en éloignera très vite, mais il avait aussi connu Gandhi ou Vinoba Bhave. Luc rencontre Philippe Lavastine qui travaille chez Denoël, et notamment le poète René Daumal. Il s'ensuivra une abondante correspondance.
Luc Dietrich avait été initié à la photographie par André Papillon. Il avait réalisé et publié un recueil de son vivant : Terre (Denoël). Un autre ouvrage avait semble-t-il disparu, quand Jean-Daniel Jolly-Monge, disciple de Lanza, exhuma et compléta patiemment ce second ouvrage : il fut publié bien après la mort de ces protagonistes par les éditions Le Temps qu'il fait, Emblèmes végétaux (1993).
Bouleversé par la mort de René Daumal, Luc Dietrich décide de fuir Paris pour rejoindre sur le front un docteur de ses amis, Hubert Benoit, autre élève de Gurdjieff, auprès duquel il semble trouver sa place, habillé d'une blouse blanche, allant d'un blessé à un autre, dispensant des paroles réconfortantes. Le 10 juin 1944, pris dans un bombardement à Saint-Lô, il est touché indirectement au pied, par des pierres. Le mal ne semble pas si grave, mais il est de santé fragile.
Après avoir été progressivement hémiplégique, gangrené, il est pris à son tour en photo (par René Zuber) sur son lit de mort, trois mois après la mort de René Daumal.
Luc Dietrich est inhumé au cimetière de Recologne (Doubs).
Œuvres
- Huttes à la lisière, Jean Crès, 1931, réédition éditions éoliennes, 1995
- Le Bonheur des tristes, Denoël & Steele, 1935 ; rééditions Le Temps qu'il fait, 1995 et 2016
- Terre, Denoël & Steele, 1936, réédition Voix d'encre, 2015
- L'Apprentissage de la ville, Denoël, 1942 ; rééditions Le Temps qu'il fait, 1995 et 2016
- Le Dialogue de l'Amitié, avec Lanza del Vasto, Éd. Robert Laffont, Marseille 1942, Paris 1992
- L'Injuste Grandeur, Denoël, 1951
- L'Injuste Grandeur ou Le Livre des rêves, édition complète, texte établi, annoté et préfacé par Jean-Daniel Jolly Monge, Éditions du Rocher, 1993
- Emblèmes végétaux, postface par Jean-Daniel Jolly Monge, Le Temps qu'il fait, 1993
- Poésies, texte préfacé et annoté par Jean-Daniel Jolly Monge, Éd. du Rocher, 1996
- L'École des conquérants, éditions éoliennes, 1997
- Sapin, ou La Chambre haute, éditions éoliennes, 2014
- Le Goût du travail, éditions éoliennes, 2020
Sur Luc Dietrich
- Michel Random, Les Puissances du dedans, Denoël, 1966
- Ouvrage collectif, sous la direction de Frédéric Richaud, Luc Dietrich, Le temps qu'il fait, 1998
- Frédéric Richaud, Luc Dietrich, Grasset, 2011
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Œuvres de Luc Dietrich (domaine public en Nouvelle-Zélande).
- Page Dietrich des éditions Le Temps qu'il fait.
- « Luc Dietrich : Bon comme le bon pain, amer comme la vie », sur espritsnomades.com
- Guy Darol, « Luc Dietrich - Biographie d'une trajectoire brève », salon-litteraire.linternaute.com, 2012.
Articles sur l'œuvre de Luc Dietrich
- Le Bonheur des tristes de Gaétan Bouchard, bloguiste, .