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Louis-François Aubry

Louis-François Aubry, né le à Paris et mort le aux Batignolles, est un peintre, miniaturiste, dessinateur, collectionneur et restaurateur d’œuvres d’art français.

Louis-François Aubry
Autoportrait, miniature sur ivoire, musée du Louvre.

Biographie

Le , Aubry entre à la petite Pension des Arts fondée en 1782, substitut nettement moins prestigieux de l’École royale des élèves protégés de l’Académie royale de peinture et de sculpture de Paris fermée en 1775. Le dictionnaire Bénézit confond les deux institutions, le registre de cette petite Pension mentionnant son admission comme élève de Durameau[1]. Il fut ensuite l’élève de Vincent et prit ensuite des leçons d’Isabey qui était du même âge que lui[2]. Il était encore à l’école au mois de [1]. Il débuta au Salon en 1798[1] et exposa à tous, sauf celui de 1806, jusqu’en 1833[2]. En 1804, ayant envoyé trois miniatures et un dessin fait d’après nature, un compte rendu intitulé : Pasquino et Scapin au muséum en parle en ces termes flatteurs :

« Cet Aubry qui fait des figures si mignonnes et si ressemblantes, ne charmerait-il pas tes yeux ? Aubry fait beaucoup d’honneur à son maitre, et il l’imite parfaitement par la ressemblance et par le moelleux de son pinceau. On voit dans ses figures circuler le sang et briller les passions[2]. »

À propos du dessin, étude d’après nature, l’article ajoute : « …C’est un dessin achevé par ses belles formes, par sa précision et son élégance. C’est un modèle de beauté, parce que toutes les parties sont bien dessinées et bien arrangées…[2] » On trouve aussi le nom d’Aubry honorablement cité, quoique en des termes plus brefs, par d’autres critiques de salon[2].

Ses miniatures plaisaient particulièrement aux Bonaparte. Au Salon de 1804, ses miniatures furent remarquées à côté de celles de Saint et d’Augustin[1]. Il parait avoir été fort apprécié par la famille Bonaparte[1]. Parmi ses ouvrages principaux on cite les portraits en pied du roi et de la reine de Westphalie, de grandes miniatures qu’il exposa au Salon de 1810 et qui sont passées en Angleterre[2], et, à la galerie Wallace, se voient deux miniatures : Pauline Bonaparte, princesse Borghese et une autre personne de la famille impériale[1].

L’époque de son plus grand succès, cependant, fut pendant la période de la Restauration et après l’établissement de la monarchie de Juillet[1]. On cite, notamment, son portrait de la femme de Louis-Philippe, la reine Amélie, qui fut exposé en 1831[3]. Il est l’auteur d’un dessin au lavis figurant l’aménagement d’un refuge bonapartiste au Texas[4], qui fait aujourd’hui partie des collections du musée national de la coopération franco-américaine à Blérancourt[5].

Maitre de Saint, il tint pendant longues années un atelier ouvert aux élèves des deux sexes[2]. En 1808, il remporta une médaille de seconde classe[2] et, en 1827, celle de première classe lui fut décernée[2]. Il fut nommé chevalier de la légion d’honneur, le [2]. Il s’était acquis une bonne réputation, mais inférieure à celle d’Isabey[3]. Selon Alphonse Maze-Sencier (d), son dessin était plus sec et ses carnations moins rosées que celles de son maitre[3].

L’autoportrait miniature de Louis-François Aubry figure, entre autres œuvres de lui, au Cabinet des dessins du musée du Louvre. On trouve également de ses œuvres au musée des beaux-arts de Caen[5]. De 1833 à 1848, il fut employé, en qualité de restaurateur, par l’administration des musées[2].

Ĺ’uvres

Portrait de la baronne de Benoist en pied à côté d’une harpe, miniature sur ivoire par Aubry.
  • Tombeau de NapolĂ©on Ier Ă  Sainte-HĂ©lène.
  • Portrait miniature d’une dame.
  • Portrait d’une femme en cheveux et feuille de musique.
  • Portrait prĂ©sumĂ© de Mademoiselle Marie-Rose Maistre.
  • Portrait d’un homme, vĂŞtu d’un costume de van Dyck.
  • Portrait d’un homme dans un manteau noir sur fond brun, 1825.
  • Portrait de jeune femme en robe de voile blanc, Ă©charpe jaune et coiffĂ©e de boucles.
  • Jeune dame de la cour, en robe de soie bordĂ©e d’or, broches de perles et de rubis fixĂ© au corsage et aux Ă©paules, ruche en dentelle.
  • Le Couronnement, 1823.
  • Portrait de jeune fille en robe de voile blanc Ă  haute taille ceinturĂ©e de bleu, en buste vers la gauche, presque de face et coiffĂ©e de boucles, 1815.
  • JĂ©rĂ´me Bonaparte (1784-1860), roi de Westphalie, en uniforme blanc-bleu canalisĂ© d’infanterie de Westphalie, avec revers brodĂ©s, 1807-1813.
  • Portrait de l’ImpĂ©ratrice JosĂ©phine en robe bleue, 1800-1825.
  • Portrait de femme en vestale.
  • Portrait de Geneviève AdĂ©laĂŻde Le Picquier en corsage bleu Ă  brandebourgs, 1815-1838.
  • Portrait d’une mère tenant son enfant dans ses bras, 1805.
  • Portrait d’une dame inconnue, en buste.
  • Jeune femme de qualitĂ© Ă  l’éventail.
  • Madame de La Roque, mère de la Mère Sainte Marie du Carmel, en buste de face.
  • Jeune femme en veste de velours marron avec boutons et grenouilles, collier de dentelle en velours raide, cheveux noirs en boucles.
  • JĂ©rĂ´me Bonaparte, roi de Westphalie, 1807-1813.
  • Portrait de femme en vestale.
  • Homme en costume bleu (+ Mme H. Hennecart, en robe bleue, col blanc gaufrĂ©, châle de cachemire).
  • Portrait de femme Ă  la robe bleue, Ă©charpe cachemire et coiffe de dentelle piquĂ©e de roses et myosotis.
  • Portrait d’homme, 1826.
  • Portrait d’une dame en robe noire avec col en dentelle blanche, debout Ă  cĂ´tĂ© d’une harpe.
  • Louis Bonaparte, roi de Hollande, en uniforme vert de gĂ©nĂ©ral, 1806.
  • Portrait de Joseph Bonaparte en costume de cour et cape or vers la droite, 1804.
  • Merlin de Douai.
  • Portrait du comte de Chastellux, en veste bleue et cravate blanche.
  • Jeune femme en robe blanche bordĂ©e de dentelle, aux cheveux noirs dĂ©peignĂ©s.
  • JĂ©rĂ´me Bonaparte, roi de Westphalie, en uniforme d’infanterie de Westphalie, manteau blanc avec parements noirs brodĂ©s d’or, Ă©paulettes en or, ruban rouge et insigne, cheveux et pattes noirs.
  • JĂ©rĂ´me Bonaparte, roi de Westphalie, vĂŞtu d’un manteau blanc avec une coupe noire et dorĂ©e de l’infanterie westphalienne et ruban rouge, Ă©toile et insigne du grand aigle de la lĂ©gion d’honneur.
  • Jeune monsieur en manteau noir dĂ©corĂ© d’un ruban rouge sur le revers gauche, gilet blanc et chemise Ă  cols hauts, cravate noire.
  • Merlin de Douai, 1830.
  • Jeune dignitaire, manteau noir, gilet blanc et cravate nouĂ©e, Ă©toile Ă  la poitrine et voile rouge de l’Ordre Royal de Wurtemberg de l’Aigle d’Or, 1810.
  • Gentilhomme vĂŞtu d’un manteau gris, gilet blanc, chemise plissĂ©e tenue avec une Ă©pingle en forme de bouclier et cravate attachĂ©e, 1798.
  • Jeune femme en robe de velours noir avec collier de dentelle haute, monocle suspendu Ă  chaine drapĂ©e autour du corsage, cheveux noirs bouclĂ©s.
  • Portrait d’homme.
  • Portrait d’une jeune femme dans un parc prĂ©sentĂ©e de trois-quarts, portant une robe de soie blanche Ă  large dĂ©colletĂ© dĂ©couvrant un sein, et coiffĂ©e Ă  la conseilleur, 1775-1799.
  • L’Arrestation de Camille Desmoulins.
  • Jeune homme en redingote bleue, gilet et cravate blancs, coiffĂ©s de mèches, 1827-1827.
  • Jolie jeune femme.
  • Dame aux cheveux noirs en robe blanche ruchĂ©e et châle rouge, 1810-1810.
  • Portrait de la baronne de Benoist , v. 1810.
  • Signor Rivio aux cheveux noirs et moustaches, en manteau noir et jabot blanc, 1830-1830.
  • Museo Mario Praz (ou Casa Museo Mario Praz) Ă  Rome : Ritratto di signora con un libro presso una tavola con un cestino da lavoro – Portrait d’une dame avec un livre près d’une table avec une petite boĂ®te Ă  ouvrage, vers 1810. Huile sur toile, cm. 115,5 x 89,7.

Notes et références

  1. Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, t. 1er A – C, Paris, Roger et Chernoviz, , 1057 p. (lire en ligne), p. 262.
  2. Frédéric Reiset, Notice des dessins, cartons, pastels, miniatures et émaux exposés dans les salles du 1er étage [et du 2e étage] au Musée impérial du Louvre, Musée du Louvre : Département des peintures, des dessins et de la chalcographie, Paris, Charles de Mourgues frères, , 453 p. (lire en ligne), p. 261-2.
  3. Alphonse Maze-Sencier, Le Livre des collectionneurs, Paris, Renouard, , 878 p. (lire en ligne), p. 480.
  4. Réalisée en 1818, cette œuvre est intitulée le Général Lefevre Desnouettes dirigeant la construction d’Aigleville, capitale des États de Marengo, colonie des compagnons de Napoléon dans le Texas. Également appelée Champ d’Asile, la colonie était située sur la rivière Trinity, à une centaine de kilomètres du golfe du Mexique, près de l’endroit où se trouve la ville de Houston. Craignant une intervention espagnole, les colons se retirèrent à La Nouvelle-Orléans après moins d’une année. Voir Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord.
  5. David Karel, Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes, et orfèvres, Laval, PUL, , 962 p. (ISBN 978-2-7637-7235-6, lire en ligne), p. 25.

Annexes

Bibliographie

  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, t. 1er A – C, Paris, Roger et Chernoviz, , 1057 p., p. 262.
  • David Karel, Dictionnaire des artistes de langue française en AmĂ©rique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes, et orfèvres, Laval, PUL, , 962 p. (ISBN 978-2-7637-7235-6, lire en ligne), p. 25.
  • Alphonse Maze-Sencier, Le Livre des collectionneurs : les Ă©bĂ©nistes, les ciseleurs-bronziers, les tabatières, la dinanderie, l'horlogerie, la cĂ©ramique, les peintures en miniature, les sculpteurs en ivoire, les terres cuites, les modeleurs en cire, Bagard de Nancy, Bonzanigo et son Ă©cole, les jarretières, les boutons d'habit, les boĂ®tes Ă  mouche, les Ă©ventails, les autographes, les timbres-poste, Paris, Renouard, , 878 p., in-8° (OCLC 886414084), p. 480.
  • FrĂ©dĂ©ric Reiset, Notice des dessins, cartons, pastels, miniatures et Ă©maux exposĂ©s dans les salles du 1er Ă©tage [et du 2e Ă©tage] au MusĂ©e impĂ©rial du Louvre, MusĂ©e du Louvre : DĂ©partement des peintures, des dessins et de la chalcographie, Paris, Charles de Mourgues frères, , 453 p. (lire en ligne), p. 261-2.
  • Henri Bouchot, La Miniature française : 1750-1825, Asnières, Manzi Joyant et Cie, anc. Goupil, , 245 p., 33 cm (OCLC 558073586, lire en ligne).
  • Camille Mauclair, Les Miniatures de l’Empire et de la Restauration : portraits de femmes, Paris, Henri Piazza, , 137 p., 31 cm (OCLC 66758818, lire en ligne).

Liens externes

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