Accueil🇫🇷Chercher

Loods 24

Loods 24 était un entrepôt utilisé pour le stockage du tabac dans la ville néerlandaise de Rotterdam, situé entre le port Binnenhaven et le port Spoorweghaven.

Plein Loods 24
Photographie en couleurs d'un espace urbain et de son environnement
La place Loods 24 et le mémorial
Situation
CoordonnĂ©es 51° 54′ 21″ nord, 4° 31′ 29″ est
Pays Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Province Drapeau de la province de Hollande-MĂ©ridionale Hollande-MĂ©ridionale
Arrondissement Feijenoord
Ville Rotterdam
Quartier(s) Kop van Zuid
DĂ©but Louis Pregerkade
Fin Levie Vorstkade
Morphologie
Type Place
Fonction(s) urbaine(s) MĂ©morial
Histoire
Protection Monument mémorial [1]
GĂ©olocalisation sur la carte : Rotterdam
(Voir situation sur carte : Rotterdam)
Plein Loods 24
GĂ©olocalisation sur la carte : Hollande-MĂ©ridionale
(Voir situation sur carte : Hollande-MĂ©ridionale)
Plein Loods 24
GĂ©olocalisation sur la carte : Pays-Bas
(Voir situation sur carte : Pays-Bas)
Plein Loods 24
Site web loods24rotterdam.nl

Durant la Seconde Guerre mondiale, cet entrepôt est utilisé par les forces d'occupation allemandes comme lieu de rassemblement pour la déportation de la population juive de Rotterdam. L'entrepôt est détruit après la guerre et l'endroit, appelé Plein Loods 24, est transformé en un lieu de commémoration des déportations qui se sont déroulées de 1942 à 1945 à Rotterdam. Plusieurs monuments commémoratifs s'y trouvent.

La communauté juive de Rotterdam durant la Seconde Guerre mondiale

Avant la guerre, 13 000 juifs vivent Ă  Rotterdam. La communautĂ© est la troisième plus large du pays, après celle d'Amsterdam et de La Haye[2]. Le pays est vaincu militairement en 1940 et occupĂ© par les forces armĂ©es nazies jusqu'en 1945. Aux Pays-Bas, comme dans le reste de l'Europe, les juifs sont victimes de mesures discriminatoires, et ils doivent se faire enregistrer auprès des autoritĂ©s administratives. Ă€ Rotterdam, les noms et adresses de 8 368 Juifs sont enregistrĂ©es[2] - [3].

Entre le et le , 6 790 d'entre eux sont dĂ©portĂ©es au dĂ©part du Loods 24 (ou Hangar 24) en huit transports. La grande majoritĂ© des juifs qui sont passĂ©s par le Loods 24 ont Ă©tĂ© assassinĂ©s dans les camps de SobibĂłr et d'Auschwitz-Birkenau. Une recherche menĂ©e en 2000 suggère que seulement 144 personnes ont survĂ©cu Ă  ces dĂ©portations[3].

DĂ©portations

Le , 2 000 hommes juifs en âge de travailler sont convoquĂ©s pour le lendemain, dans le cadre d'une mesure de travail obligatoire, l'Arbeidseinsatz. Le , 1 100 personnes se prĂ©sentent Ă  six heures Ă  l'EntrepĂ´t 24. Ils sont acheminĂ©s, durant la nuit, au camp de regroupement et de transit nĂ©erlandais Westerbork[4]. Huit cents personnes se prĂ©sentent lors d'une deuxième convocation, le dimanche , puis seulement 500 lors du troisième appel.

À partir d', les Rotterdamois juifs qui ne se sont pas enregistrés d'eux-mêmes sont embarqués de force lors de rafles. Ainsi, le , le commandement des forces de police et de sécurité ordonne le rassemblement de 300 policiers dans leur quartier général de l'avenue Heemraadsingel. Ils sont divisés en groupes de trois personnes obligatoirement composés d'un officier allemand. Les rafles ont lieu durant la nuit. Il s'agit principalement des membres restants des familles d'hommes déjà déportés[2].

Quelques jours plus tard, le , les personnes de plus de 60 ans sont emmenĂ©es Ă  Westerbork et de lĂ , dans les camps d'extermination nazis. Le , plusieurs institutions juives, l'orphelinat, le centre d'accueil pour personnes âgĂ©es de l'avenue Claes de Vrieslaan et l'hĂ´pital de l'avenue Schietbaanlaan, sont vidĂ©s de leurs occupants : 269 orphelins, malades et personnes âgĂ©es sont transfĂ©rĂ©s Ă  Westerbork. Entre 1943 et 1944, des dizaines d'arrestations supplĂ©mentaires se dĂ©roulent dans le pays, notamment celles des membres du conseil juif de Rotterdam, dĂ©tenus au camp de concentration Vught[2].

Création de la place et monuments de commémoration

Dans les années cinquante, le hangar est démoli. En 1966 commence un travail de recherche, mené par cinq personnes bénévoles, pour retrouver les noms des personnes déportées dans les archives municipales[3].

L'association Loods 24 est créée en 1987. Alors que le quartier Kop van Zuid est en cours de rénovation pour laisser place aux habitations et bureaux, l'association demande que le site de l'ancien hangar soit préservé, sans construction, que des éléments commémoratifs simples soient utilisés et que certaines rues adjacentes prennent le nom de personnes qui ont aidé les membres de la communauté juive. La ville accède à cette demande et charge l'architecte Paul Achterberg d'en concevoir les plans. Le site lui-même prend le nom de Plein Loods 24[5].

La place réaménagée est inaugurée en 1992. Elle comprend un certain nombre de pelouses, destinées à la réflexion et au repos, ainsi qu'un banc de pierre. Un ancien morceau de mur du hangar a été préservé, dans la rue Stieltjesstraat. Il est mis en valeur et accompagné d'une plaque commémorative, pour rappeler la fonction de cette place durant la guerre[5].

En 1999, un monument lumineux conçu par l'artiste Pieter Figdor, composé de cinq mâts surmontés de lumières, est érigé[5].

Le , une plaque commémorative, placée près de l'ancien mur, est inaugurée. Puis, en 2013, le monument des enfants juifs déportés, le Joods Kindermonument, est inauguré sur la même place.

Galerie

  • Loods 24
  • Vestiges de l'ancien mur de l'entrepĂ´t.
    Vestiges de l'ancien mur de l'entrepĂ´t.
  • Plaque sur le mur commĂ©moratif.
    Plaque sur le mur commémoratif.
  • Monument commĂ©moratif lumineux de la place.
    Monument commémoratif lumineux de la place.
  • Plaque commĂ©morative.
    Plaque commémorative.
  • Mur et monument des enfants dĂ©portĂ©s.
    Mur et monument des enfants déportés.
  • Inscriptions des noms des enfants.
    Inscriptions des noms des enfants.

Changement des noms de rue

Les rues à proximité de Loods 24 sont renommées en mémoire de membres de la communauté juive de Rotterdam rescapées des camps et de personnes qui sont venues en aide à la communauté[5]. Ainsi, l'avenue Louis Pregerkade porte le nom d'un enseignant juif qui a échappé à la déportation en se cachant[6], l'avenue Eva Cohen-Hartogkade porte le nom d'Eva Cohen, membre du conseil de femmes Joodsche Vrouwenraaad, rescapée du camp de Theresienstadt, et l'avenue Levi Vorstkade, celui d'un rescapé du camp de concentration de Bergen Belsen, devenu rabbin à Rotterdam après la guerre[5]. Enfin, la rue Eric Kropstraat porte le nom d'un enseignant et membre de la résistance qui est venu en aide à des personnes juives.

Commémoration annuelle

Chaque année, le , jour anniversaire du premier départ vers les camps de concentration, une cérémonie est organisée au Loods 24, pour commémorer les victimes des déportations de la Seconde Guerre mondiale.

Notes et références

  1. (nl) « Rotterdam, Plein Loods 24 », sur le site du Nationaal Comité 4 en 5 mei (consulté le ).
  2. (en) Yad Vashem, « Transport from Rotterdam, Zuidholland, The Netherlands to Westerbork, Camp, The Netherlands on 04/10/1942 » [html], sur The International Institute for Holocaust Research, (consulté le ).
  3. (nl) Jan Gerritse, « Namenmonument », NRC Handelsblad,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (nl) « De grimmige jaren - Joden naar Westerbork », sur le site loods24rotterdam.nl (consulté le ).
  5. (nl) « Rotterdam, Plein Loods 24 », sur 4 en 5 mai (4en5mai.nl) (consulté le )
  6. (nl) « Louis Preger », sur le site Joodserfgoedrotterdam, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.