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Longovicium

Longovicium (Fort Romain de Lanchester) Ă©tait un fort auxiliaire sur Dere Street, dans la province romaine de Bretagne infĂ©rieure. Il est situĂ© au sud-ouest de Lanchester (grille de rĂ©fĂ©rence NZ159469 dans le comtĂ© anglais de Durham, Ă  environ 8 miles (13 km) Ă  l'ouest de la ville de Durham et de 5 miles (km) de Consett[1].

Longovicium
Lanchester Roman Fort
Fort Romain de Lanchester
Image illustrative de l’article Longovicium
Les murs romains
Localisation
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Protection Site archéologique
CoordonnĂ©es 54° 48′ 58″ nord, 1° 45′ 18″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Royaume-Uni
(Voir situation sur carte : Royaume-Uni)
Longovicium
Longovicium
Histoire
Époque IIe – Ve siècle

Histoire

Longovicium Ă©tait situĂ© entre les forts de Vindomora (Ebchester), et Vinovia (Binchester) sur Dere Street, la principale voie romaine reliant Eboracum (York) au mur d'Hadrien, et au-delĂ . Le fort Ă©tait bâti Ă  environ 20 miles (32 km) au sud de la muraille sur un terrain Ă©levĂ© avec une vue dĂ©gagĂ©e sur la zone. Des archĂ©ologues supposent qu'une route reliait le fort de Longovicium Ă  Concangis (Chester-le-Street), mais cela n'a pas encore Ă©tĂ© prouvĂ©.

Le fort est situĂ© Ă  la fois dans la Notitia dignitatum et dans la Cosmographie de Ravenne[2]. Le nom Longovicium est dĂ©rivĂ© de Brittonic, *longo- (« navire Â») et *uic- (« guerrier, chasseur Â»)[3].

Une plaque identifie la Legio XX Valeria Victrix (Vingtième LĂ©gion) comme ayant construit le fort[4], mais ne donne pas la date de construction estimĂ©e plus tardive que les autres forts sur Dere Street, autour de 150, il y a des indices qui prouvent qu'il a Ă©tĂ© reconstruit autour de 230-240 et de nouveau au dĂ©but du IVe siècle[4].

Le fort de forme rectangulaire comportait quatre portes et Ă©tait entourĂ© d'un fossĂ©. En dĂ©pit que le site n'ait pas Ă©tĂ© systĂ©matiquement fouillĂ©, les archĂ©ologues ont trouvĂ© grâce Ă  l'utilisation de levĂ©s gĂ©ophysiques les restes de bâtiments de commandement, un Ă©tablissement de bains et une caserne[5]. Les restes d'un vicus ont Ă©tĂ© trouvĂ©s et la localisation confirmĂ©e par la photographie aĂ©rienne. Au XXe siècle, une nĂ©cropole a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©couverte au sud-ouest du fort, des pierre alignĂ©es bordant le site des inhumations et crĂ©mations[6]. La conservation du fort est prĂ©servĂ©e car il est situĂ© sur des champs qui n'ont pas Ă©tĂ© labourĂ©s. Malheureusement un grand nombre de pierres aient Ă©tĂ© prĂ©levĂ©es. Une colonne, provenant probablement de la colonnade de la demeure du commandant se trouve dans l'Ă©glise de la Paroisse, comme autel dĂ©diĂ© Ă  la dĂ©esse Garmangabis[4].

Andrew Brise fait valoir que la bataille de Brunanburh a eu lieu Ă  Longovicium. Il interprète Brunanburh comme signifiant « forteresse de la Browney », la rivière qui passe devant le fort[7].

Les aqueducs et les réservoirs

Longovicium disposait d'un abondant approvisionnement en eau, Ă  partir de deux aqueducs, dont l'un alimentĂ© Ă  partir d'une source Ă  l'ouest. Le barrage mesure m) de haut et 100 m de long, avec de la pierre doublĂ©e d'argile Ă  l'intĂ©rieur. L'aqueduc de Longovicium est considĂ©rĂ© comme l'un des mieux conservĂ©s de Grande-Bretagne[4]. Il existe Ă©galement un  rĂ©servoir Ă  proximitĂ© du fort lui-mĂŞme. Le mines d'or de Dolaucothi possèdent Ă©galement un grand nombre d'aqueducs et rĂ©servoirs, Ă©galement très bien conservĂ©s. L'alimentation en eau de Dolaucothi a Ă©tĂ© utilisĂ© pour l'extraction hydraulique des gisements d'or, tandis que ceux de Longovicium restent une Ă©nigme.

Industrie

L'utilisation industrielle de l'eau est la plus probable, puisque tous les forts avaientdéjà les bains et les latrines.

L'activitĂ© industrielle (fonderie et forge) Ă©tait intense Ă  l'intĂ©rieur du fort ou du vicus  comme le confirme les grandes quantitĂ©s de scories et de cendres trouvĂ©es sur le site, ayant permis la fabrication d'armes (fabriquĂ©es et stockĂ©es).  D'autres châteaux-forts Ă  proximitĂ© auraient aussi contribuĂ©[8]. Le site est unique en Grande-Bretagne pour la taille de son approvisionnement en eau. Un grand nombre d'autels, de stèles votives et de dalles dĂ©diĂ©es Ă  l'empereur Gordien III ont Ă©tĂ© trouvĂ©es Ă  proximitĂ© du fort sur le chemin de Dere Street. Les stèles comportent le noms de divinitĂ©s romaines comme Jupiter, Mars, Mercure et Silvain, mais aussi Celtiques et Germaniques, comme Garmangabis. Ă€ partir de ces pierres et inscriptions, nous savons qui a construit le fort et quelles garnisons y a sĂ©journĂ©.

La garnison

Au cours du Ier siècle, deux pierres, un autel et une inscription attestent que la Cohors Primae Fida Vardulorum Milliaria Equitata Civium Romanorum Ă©tait prĂ©sente Ă  Longovicium. Cette unitĂ© de Varduli[9] a ses origines dans l'Hispania Tarraconaise, Gipuzkoa, dans le nord de l'Espagne, oĂą l'unitĂ© a Ă©tĂ© constituĂ©e. Cette unitĂ© est Ă©galement prĂ©sente sur d'autres forts de la Britannia SupĂ©rieur, tels que les Castlecary, Bremenium (Haute Rochester), Corstopitum (Corbridge) et milecastle 19 sur le mur d'Hadrien. La Tarraconaise (rĂ©gion de l'Espagne) a Ă©tĂ© une source importante d 'or, de l'Ă©tain, de cuivre et d'autres mĂ©taux et de minĂ©raux dans l'ensemble de l'Empire romain, et les Romains ont appliquĂ© la force de l'eau sur une grande Ă©chelle pour l'extraction hydraulique Ă  l'aide des aqueducs. Le reste de leurs efforts d'exploration sont visibles aujourd'hui Ă  Las MĂ©dulas, par exemple.

Deux autres inscriptions gravĂ©es dans la pierre, en date de 238 et 244, attestent de la prĂ©sence de Cohors Primae Lingonum (Première Cohorte de lingons germaniques) et de la Cohors Primae Lingonum Gordiana equitata (Première Cohorte de lingons germaniques Ă  cheval). Les lingons germaniques ont aussi habitĂ© le Plateau de Langres, en Bourgogne. Il y avait aussi un dĂ©tachement de Suebians (ou les Suèves) provenant de la Lusitanie.

Le IVe siècle voit le fort occupé par l'unité de Longovicians, une compagnie d'auxiliaires montée commandée par des chevalier romains[2].

Projets

La sociĂ©tĂ© des Amis de Longovicium des comtĂ©s le ComtĂ© de Durham, l'universitĂ© de Durham et l'universitĂ© de Newcastle upon Tyne ont travaillĂ© de concert avec le propriĂ©taire des terrains sur lesquels se trouve le fort afin d'ouvrir la zone au public, en la transformant en une attraction touristique. Des fouilles sont Ă©galement envisagĂ©es. Le projet est actuellement soutenu financièrement par le Conseil des ComtĂ©s Ă  travers l'English Heritage[10].

Notes et références

  1. (en) Longovicium : Lanchester's Roman Fort, The Friends of Longovicium,
  2. Longovicivm
  3. Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, Paris, 2003 (2de Ă©d.), p. 207.
  4. « What do we know about... Lanchester – Longovicium », Durham County Council
  5. « Keys To The Past, Ref No D1850 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
  6. « Keys To The Past, Ref No D2179 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
  7. Andrew Breeze, « Brunanburh in 937: Bromborough or Lanchester? », (consulté le )
  8. (en) Paul Bidwell, Roman Forts in Britain, , 160 p. (ISBN 978-0-7524-4107-8)
  9. « The Colchester Roman Society »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
  10. Rob Robinson Heritage Consulting

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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