Loi Krathong
Loi Krathong (ou Loy Krathong, thaĂŻ àž„àžàžąàžàžŁàž°àžàž - RTGS loi krathong) est une fĂȘte cĂ©lĂ©brĂ©e chaque annĂ©e dans toute la ThaĂŻlande. Elle a lieu lors de la pleine lune du 12e mois du calendrier thaĂŻ lunaire traditionnel ; dans le calendrier occidental, ceci se produit gĂ©nĂ©ralement en novembre[1]. Cette tradition a dĂ©butĂ© Ă Sukhothai[2] mais est Ă prĂ©sent fĂȘtĂ©e dans toute la ThaĂŻlande, les festivitĂ©s de Chiang Mai et dâAyutthaya Ă©tant particuliĂšrement cĂ©lĂšbres. Dans le Nord du royaume, Ă Chiang Mai notamment, Loi Kratong est lâoccasion dâun spectaculaire lĂącher de lanternes emportĂ©es par des ballons cylindriques Ă air chaud (lanternes cĂ©lestes). Loi Kratong est lâune des fĂȘtes amusantes et joyeuses de la tradition thaĂŻe.
Loy Kratong | |
LĂąchers de Kratongs sur la riviĂšre Ping, un des principaux affluents de la Chao Phraya, ThaĂŻlande | |
Nom officiel | Loi Kratong ou Loy Krathong (àž„àžàžąàžàžŁàž°àžàž) |
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Observé par | Thaï, Laotiens et Birmans (Shan) |
Type | asiatique |
Date | Pleine lune du 12e mois ThaĂŻ |
Date 2022 | 9 novembre |
Lié à | Festival Tazaungdaing |
La fĂȘte des LumiĂšres
Loi signifie "flotter". Un krathong est un petit radeau dâune vingtaine de centimĂštres de diamĂštre, taillĂ© dans la section dâun tronc de bananier (bien que les versions contemporaines utilisent souvent du polystyrĂšne mĂȘme si cette pratique tend Ă ĂȘtre abandonnĂ©e pour dâĂ©videntes raisons Ă©cologiques), dĂ©corĂ© de façon Ă©laborĂ©e avec des feuilles de bananier, des fleurs, des bougies, et trois bĂątons dâencens, etc. Certains y ajoutent Ă©galement une piĂšce[3] en espĂ©rant en retour bonne fortune, ce qui fait surtout le bonheur des enfants qui iront Ă la pĂȘche au krathong une fois la fĂȘte terminĂ©e. Le krathong a souvent la forme dâun lotus en fleur mais il peut aussi avoir lâapparence dâun cygne, dâune stupa, ou encore tout simplement du mont MĂ©ru. La fĂȘte est Ă©galement l'occasion de concours de la plus belle embarcation.
Durant la nuit de la pleine lune, de nombreux krathong ainsi rĂ©alisĂ©s sont lĂąchĂ©s des bords dâune riviĂšre, dâun canal, dâun lac ou dâun bassin. Les administrations, les entreprises et autres organisations en fabriquent de plus grands et de plus Ă©laborĂ©s et ceux-ci sont souvent Ă©valuĂ©s lors de concours. Ă cela sâajoutent des feux dâartifice et des concours de beautĂ©.
Significations et symboles
Cette cĂ©lĂ©bration a ses origines en Inde, dĂ©rivant de la fĂȘte hindoue de DivÄlÄ«, durant laquelle la dĂ©esse du Gange est remerciĂ©e par des lanternes flottantes pour avoir dispensĂ© la vie tout au long de lâannĂ©e. Selon les Ă©crits du roi Rama IV en 1863, la festivitĂ© originellement brahmanique fut adaptĂ©e par les bouddhistes de ThaĂŻlande comme une cĂ©rĂ©monie en lâhonneur du Bouddha. Outre manifester la vĂ©nĂ©ration des ThaĂŻlandais pour le Bouddha par de la lumiĂšre (la bougie sur le radeau), le lĂącher de kratong symbolise Ă©galement l'abandon des rancunes, colĂšres et souillures afin de pouvoir repartir dâun bon pied. De la mĂȘme façon, les participants se coupent ongles et cheveux, qui symbolisent les mauvais aspects de soi, et les placent sur les radeaux. Nombreux sont les ThaĂŻlandais qui pensent que faire flotter un krathong leur portera bonheur et ils le font pour honorer et remercier Phra Mae Khongkha, lâĂ©quivalent thaĂŻ de la dĂ©esse Hindoue des eaux.
Origines
Selon la lĂ©gende la plus communĂ©ment admise, il avait dans le Royaume de SukhothaĂŻ (v.1220-1350), Ă la cour du roi Phra-Ruang (aussi connu sous le nom de Lithai), un prĂȘtre Brahmane qui avait une fille extrĂȘmement belle du nom de Nang Nopphamat (thai àžàžàžĄàžČàžš - RTGS nopphamat). Elle Ă©tait trĂšs intelligente et douĂ©e de talents artistiques la rendant capable de confectionner de magnifiques guirlandes de fleurs. Sa beautĂ© et ses talents attirĂšrent lâattention du roi et Ă lâĂąge de 17 ans, elle fut admise au rang de concubine royale. Ă cette Ă©poque, les Hindous cĂ©lĂ©braient au cours du 12e mois lunaire une fĂȘte oĂč ils vĂ©nĂ©raient leurs trois principaux dieux (BrahmĂą, Shiva et Vishnou) avec des lanternes montĂ©es sur de longues perches et par le lĂącher de lanternes dans le fleuve sacrĂ© du Gange afin de rendre hommage Ă la dĂ©esse GangĂą, « MĂšre des Eaux ».
Accompagnant lâexpansion de l'hindouisme en Asie du Sud-Est, ces traditions atteignirent l'Empire khmer, puis la ThaĂŻlande, dâabord le royaume mĂŽn d'Haripunchai puis ceux de Lanna et de Sukhothai[4]. Le roi Phra-Ruang voulut crĂ©er une version thaĂŻ de cette fĂȘte hindoue et organisa un concours de « lanternes flottantes » lors de la nuit de la 12e pleine lune. Nang Nopphamat se servit de ses talents pour fabriquer une magnifique embarcation, utilisant un tronc de bananier comme flotteur et des feuilles de bananier pour la dĂ©corer en forme de feuilles de lotus. Sa crĂ©ation remporta le concours et le roi dĂ©crĂ©ta que dorĂ©navant, ce kratong dĂ©nommĂ© Ă lâorigine khamot, servirait de modĂšle pour cette nouvelle cĂ©rĂ©monie thaĂŻ des LumiĂšres ou Loi Krathong.
Nang Nopphamat devint la favorite du roi et mena une vie heureuse. Ă son actif, on compte le Tumrub Thao Srichulaluck, un compte-rendu autobiographique sur lâhistoire et le dĂ©roulement de la cĂ©rĂ©monie du 12e mois lunaire, ou Loi Krathong. LĂ©gende ou rĂ©alitĂ© ? Qui sait ? Cependant, lâhistoire de Nang ajoute une touche de charme aux festivitĂ©s de Loi Krathong et jusquâĂ ce jour celle qui remporte le concours de beautĂ© de Loi Kratong reçoit le titre de « Reine Nang Nopphamat ».
Notes et références
- « TERRES D'HIVER GUIDE FĂȘtes siamoises », sur lemonde.fr, Le Monde,
- « Et voguent les krathongs... », Gavroche ThaĂŻlande, no 68,â , p. 40 (lire en ligne [PDF])
- « SpĂ©cial Loy Khratong », Gavroche ThaĂŻlande,â , p. 29 (lire en ligne [PDF])
- (th + fr) Wanee Pooput et MichÚle Conjeaud (préf. Gilles Delouche), Pratique du thaï - Volume 2, L'AsiathÚque - maison des langues du monde, , 352 p. (ISBN 978-2-36057-012-6), Leçon 17 - Sur l'origine de la tradition de Loï Krathong pages 129 à 134