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Lockheed YF-12

Le Lockheed YF-12 est un prototype d'avion d'interception à hautes performances conçu par les États-Unis. C'est un des développements du programme A-12 Oxcart lancé par la CIA à la fin des années 1950, qui aboutit en particulier à l'avion espion SR-71 Blackbird.

Lockheed YF-12
Vue de l'avion.
Un YF-12

Constructeur Lockheed Corporation
Rôle Avion d'interception
Statut Programme abandonné
Premier vol
Mise en service Jamais mis en service
Date de retrait
Nombre construits 3
Dérivé de Lockheed A-12 Oxcart
Équipage
2
Motorisation
Moteur Pratt & Whitney J58
Nombre 2
Type Turboréacteur avec postcombustion
Poussée unitaire 91 kN à sec
140 kN avec postcombustion
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 16,95 m
Longueur 30,97 m
Hauteur 5,64 m
Surface alaire 167 m2
Masses
À vide 27 604 kg
Maximale 56 200 kg
Performances
Vitesse maximale 3 661 km/h (Mach 3,35)
Plafond 27 400 m
Vitesse ascensionnelle 3 600 m/min
Rayon d'action 4 800 km
Armement
Externe 3 missiles AIM-47 Falcon
Avionique
Radar Hughes AN/ASG-18

Malgré de bons résultats lors des essais en vol, le YF-12 ne fut jamais construit en série : sa seule réelle utilisation fut la participation à un programme de recherche mené par la NASA jusqu'en 1979.

Conception

Un AIM-47 Falcon sous un YF-12.

En , pour des raisons budgétaires, l'United States Air Force abandonne le projet du XF-108 Rapier, un intercepteur capable de voler à Mach 3 et destiné à remplacer le F-106 Delta Dart. Lockheed propose alors un dérivé de l'avion espion A-12 Oxcart, en faisant valoir que l'essentiel de la conception de l'A-12 est déjà réalisé et donc que l'avion coûterait moins cher. En , il est décidé de prélever trois avions sur la chaîne d'assemblage de l'A-12 pour les transformer en prototypes YF-12.

Le nez est modifié pour installer le radar Hughes AN/ASG-18 développé à l'origine pour le F-108 et d'une portée supérieure à 320 km. La taille du radôme oblige à réduire les prolongements des ailes qui sont tronqués par rapport à ceux du A-12. Un second poste de pilotage destiné à l'officier de tir est ajouté. Les soutes contenant l'équipement de reconnaissance du A-12 sont modifiées pour permettre l'emport de 3 missiles air-air Hughes AIM-47 Falcon (eux aussi initialement destinés au F-108) de 180 km de portée et pouvant être dotés d'une tête à charge nucléaire. Les modifications apportées à l'aérodynamique de l'avion obligent à l'ajout d'ailerons ventraux sous le fuselage et les nacelles des réacteurs pour maintenir la stabilité.

Un YF-12 accompagné d'un SR-71 de la NASA en vol en 1975.

Le premier des trois YF-12 effectue son vol inaugural le . Les essais de largage de missile, puis de tir réel sur des cibles télécommandées, ont lieu à partir de 1964 : 6 des 7 tirs réels sont réussis, y compris un tir depuis un YF-12 volant à Mach 3,2 et 23 000 m sur une cible volant nettement plus bas. Le , un YF-12 établit un record simultané de vitesse et d'altitude en atteignant 3 330 km/h à 24 462 m.

Alors que l'USAF est prête à signer un contrat de production pour une centaine d'exemplaires, le Secrétaire à la Défense refuse d'engager les fonds et préfère financer le F-106X (un F-106 Delta Dart avec un nouveau radar et d'autres améliorations qui promet d'être encore moins cher mais qui n'aboutit pas davantage). Le projet du YF-12 est donc abandonné début 1968.

En 1969, deux des YF-12 sont prêtés à la NASA pour un programme d'exploration des phénomènes rencontrés en vol à haute vitesse : études thermiques, études aérodynamiques, etc. Les deux avions effectuent près de 300 vols d'essais jusqu'en 1979, date de l'arrêt du programme. Le dernier vol d'un YF-12 a lieu le .

Sur les trois YF-12 construits, un est perdu à la suite d'un incendie à bord le , un autre est exposé au National Museum of the United States Air Force et le dernier sert à construire l'unique SR-71C (un biplace d'entraînement).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Peter W. Merlin, Mach 3+ : NASA/USAF YF-12 Flight Research, 1969-1972, Washington (États-Unis), NASA History Division, coll. « Aerospace History » (no 25), , 162 p. (lire en ligne [PDF]).

Liens externes

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