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Lisetta Carmi

Annalisa Carmi dite Lisetta Carmi, nĂ©e le Ă  GĂȘnes et morte Ă  Cisternino le [1], est une pianiste, puis photographe italienne, connue pour ses photos de travestis de GĂȘnes et pour sa sĂ©rie sur le poĂšte Ezra Pound.

Lisetta Carmi
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  98 ans)
Cisternino
Nom de naissance
Annalisa Carmi
Nationalité
Activité
Période d'activité
Autres informations
Instrument

Biographie

Pianiste

Lisetta Carmi est nĂ©e Ă  GĂȘnes dans une famille bourgeoise juive. DouĂ©e pour la musique, elle entreprend des Ă©tudes de piano mais les lois raciales fascistes de 1938 la contraignent Ă  abandonner le lycĂ©e. Elle continue ses Ă©tudes de piano, devient pianiste professionnelle, et donne des concerts jusqu'Ă  l'Ăąge de trente-cinq ans. Sa vie change en 1960 Ă  l'occasion de la convocation Ă  GĂȘnes du sixiĂšme congrĂšs du Mouvement social italien de Giorgio Almirante[2].

Elle décide alors de soutenir les mouvements d'opposition à la présence du congrÚs dans la ville[3].

Son professeur de piano, craignant pour ses mains, lui déconseille de se joindre aux manifestations du port. Carmi décide d'abandonner sa carriÚre pianistique pour se consacrer aux questions sociales.

« Risposi al maestro che, se le mie mani erano piĂč importanti del resto dell'umanitĂ , era inutile continuare a suonare. Da quel giorno smisi. »

« Je rĂ©pondis Ă  mon professeur que si mes mains Ă©taient plus importantes que le reste de l’humanitĂ©, il Ă©tait inutile de continuer Ă  jouer du piano. De ce jour-lĂ , j’arrĂȘtai »

.

Photographe

Avec l’ethnomusicologue Leo Levi, Lisetta Carmi part dans les Pouilles, oĂč elle fait une sĂ©rie de clichĂ©s rĂ©ussis. Elle dĂ©cide d’apprendre la photographie en autodidacte et s'y consacre pendant une vingtaine d'annĂ©es. À GĂȘnes, elle travaille pour le ThĂ©Ăątre Duse (GĂȘnes) (it) et dans les milieux artistiques de la ville. En 1964, elle rĂ©alise une sĂ©rie sur les travailleurs du port de GĂȘnes, dont elle photographie aussi les lieux industriels (l'Italsider) et le cimetiĂšre monumental de Staglieno. Sur commande, elle photographie un accouchement Ă  l'hĂŽpital Galliera.

En 1965, ayant acceptĂ© une invitation Ă  une fĂȘte, elle dĂ©couvre le monde des travestis. Elle gagne leur confiance et les frĂ©quente pendant cinq ans. Ils l'aident dans sa rĂ©flexion sur sa propre identitĂ© et sur l'identitĂ© sociale : « Je savais que je ne voulais pas me marier et je refusais le rĂŽle que la sociĂ©tĂ© assignait aux femmes. Mon expĂ©rience avec les travestis m'a fait rĂ©flĂ©chir au droit que nous avons tous Ă  dĂ©terminer notre identitĂ© »[4]. Avec empathie, elle fait une sĂ©rie de portraits, la premiĂšre jamais rĂ©alisĂ©e sur ce milieu et publiĂ©e en 1972, sous le titre I travestiti. Le livre est jugĂ© scandaleux et n'est pas exposĂ© dans les librairies. Il est plus tard considĂ©rĂ© comme un document important et est rĂ©Ă©ditĂ©.

En 1966, Lisetta Carmi accompagne un ami à Rapallo dans l'espoir de rencontrer Ezra Pound. Le poÚte leur ouvre la porte, sort sur le seuil pendant quelques secondes, ne dit pas un mot, rentre et referme la porte. Pendant ces quelques minutes, Lisetta Carmi prend une vingtaine de clichés[5]. Elle en sélectionne douze, récompensés par le Prix Niepce pour l'Italie.

Lisetta Carmi fait également une série de clichés en Sicile, publiés en 1977 avec des textes de Leonardo Sciascia.

Spiritualité et mysticisme

Au cours de ses nombreux voyages, Lisetta Carmi rencontre en Inde le maĂźtre spirituel Haidakhan Babaji et dĂ©cide d'abandonner la photographie et de fonder l'ashram de Cisternino en 1979, oĂč elle s'est retirĂ©e[1].

Expositions, 2010 - 2019

  • - : Lisetta Carmi. La bellezza della veritĂ , musĂ©e de Rome du Trastevere[6].
  • – : Lisetta Carmi. Il senso della vita. Ho fotografato per capire, Palais ducal de GĂȘnes[7].
  • 2014 : * Women. La rappresentazione del genere sessuale nelle opere di Pietro Ghizzardi e Lisetta Carmi, MusĂ©e MAI, Sospiro.

Publications

  • (it) I Travestiti, (avec Elvio Fachinelli), Rome, Essedi, 1972. RĂ©impression (avec Giovanni Battista Martini), Rome, Postcart, 2018.
  • (it) Acque di Sicilia, textes de Leonardo Sciascia, photos de Lisetta Carmi, Bergame, Dalmine.
  • (it) Ho fotografato per capire, Rome, Peliti Associati, 2014.

Bibliographie

Documentaires

  • (it) Ha 94 anni, non fotografa da oltre 30 ma Lisetta Carmi affascina ancora con la bellezza della veritĂ , Rai Scuola, 2018[8].
  • Daniele Segre (it), rĂ©alisateur : Lisetta Carmi, un’anima in cammino, 2010[9].

Notes et références

  1. (it) Antonella W. Gaeta, « È morta Lisetta Carmi, fotografa di fama internazionale e anima della Valle d'Itria », sur la Repubblica, Repubblica, (consulté le ).
  2. Voir ÉvĂ©nements de GĂȘnes (30 juin 1960) (it).
  3. (it) Flavia Piccinni, « Lisetta Carmi: "La mia vita cambiĂČ quando nel 1960 a Genova si tenne un comizio di Giorgio Almirante..." », sur HuffPost, (consultĂ© le ).
  4. (it) Simona Marani, « Lo spirito libero nell'arte di Lisetta Carmi, ovvero il desiderio di capire come grande esempio per tutti noi », sur Elle, (consulté le ).
  5. (it) Lisetta Carmi, « Lisetta Carmi L'ombra di un poeta », sur , (consulté le ).
  6. Site de l'exposition .
  7. Site de l'exposition .
  8. Vidéo sur le site de la RAI,
  9. GenĂšse du documentaire,

Liens externes

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